Un président absent depuis quelques semaines, un État de plus en plus inexistant sur le terrain, un gouvernement amputé de six ministres – dont certains dirigeaient des secteurs clés – et qui ne se réunit que très rarement sans réellement avancer sur les dossiers importants, des problèmes de toute sorte qui s’accumulent et empoisonnent la vie de la population, l’anarchie et l’insécurité qui s’installent aux quatre coins du pays… L’Algérie est‑elle vraiment gouvernée ?
Depuis quelques mois, le gouvernement n’arrive plus à faire face aux problèmes, y compris les plus faciles à gérer. Quelques incendies ont par exemple suffi à ravager des milliers d’hectares de forêts à travers le pays. Depuis plusieurs années, on parle de moderniser la Protection civile et de doter nos pompiers de plus de moyens. Finalement, les images qu’on voit à proximité des foyers d’incendies demeurent les mêmes qu’il y a quinze ou vingt ans à l’époque où l’Algérie était pauvre : des pompiers impuissants avec leurs petits tuyaux et des pelles tentant d’empêcher le feu de se propager aux habitations.Le Ramadhan, qui s’achève dans dix jours, aura aussi été cauchemardesque pour de nombreux Algériens. Entre hausse des prix, délestages électriques en période de fortes chaleurs et augmentation de la criminalité, la population a vécu un véritable calvaire. Comme tous les ans, le gouvernement avait promis avant le Ramadhan des conditions meilleures pour le mois sacré. Mais comme tous les ans, les mêmes problèmes ont ressurgi.
Les exemples sont nombreux. Ils touchent tous les domaines, y compris le sport comme le montrent les résultats algériens aux JO de Londres. Mais ils ont tous un point commun : personne n’est responsable de la situation. Du président de la République au plus simple fonctionnaire de l’État, personne ne fournit d’explication aux Algériens. Une impunité qui ne dit pas son nom.
Malgré leur impopularité et leurs échecs répétés, les décideurs ne veulent rien céder en matière de gouvernement. Ils refusent le changement. Mais se maintenir au pouvoir ne leur donne pas le droit de laisser le pays glisser vers le chaos.