Une grande partie des aides humanitaires destinées aux séquestrés dans les camps de Tindouf est détournée pour financer les soi-disant «zones militaires», a affirmé Fateh Ahmed Ould Mohamed Fadel Ould Ali Salem, ancien dirigeant du «polisario», qui a rallié récemment la mère-patrie, le Maroc.
«Cela constitue une violation des objectifs sur la base desquels les organisations humanitaires envoient leurs aides», a-t-il ajouté lors de la troisième et dernière partie d'un entretien à la chaîne régionale de Laâyoune, diffusée dimanche soir.
«Des camions-citernes, des voitures tout terrain ainsi que des conteneurs, et des produits alimentaires divers portant le sigle d'organisations humanitaires sont détournés vers des zones militaires au service des soi-disant ‘unités militaires'», a-t-il poursuivi.
M. Fateh, plus connu dans les camps de Tindouf sous le pseudonyme d'«Ahmed Felipe», a, également, affirmé qu'une autre partie de cette aide humanitaire (farine, lait en poudre, riz, huile et carburants) est détournée par le prétendu «ministère du commerce» vers les marchés malien et mauritanien, sous la supervision de membres de la direction du polisario.
M. Fateh Ahmed Ould Mohamed Fadel a, aussi, évoqué les intérêts communs liant le polisario et Al-Qaïda, preuve en est l'absence de la moindre confrontation entre les deux parties, et le trafic d'armes auquel s'adonnent des dirigeants du polisario qui les revendent aux membres d'Al Qaida.
«Comment Al Qaïda a pu avoir accès aux territoires mauritanien et algérien et enlever des Européens, sans toutefois commettre d'actes semblables dans la région de Tindouf où plusieurs européens s'y rendent et s'y promènent sans contrôle», s'est-il interrogé.
L'ancien responsable du «polisario» a appelé la Communauté internationale et les organisations des droits de l'Homme à mettre à nu la réalité prévalant à Tindouf et à traduire en justice les auteurs des crimes odieux perpétrés dans ces camps.
Fateh Ahmed Ould Mohamed Fadel Ould Ali Salem, né en 1954 aux environs de Smara, a rallié le «polisario» en 1975 et rejoint son aile militaire avant d'être affecté à la base «Al Janine Bourzek» en Algérie où il avait suivi ses premiers entraînements.
Il a, ensuite, regagné Tindouf où il avait suivi de nouveaux entraînements militaires au «camp N'Khila».
Il a été chargé, par la suite, de l'intendance avant d'être nommé à la soi-disant «direction de la sûreté», puis directeur de la sécurité publique du soi-disant «Croissant-Rouge sahraoui», avant son affectation au pseudo organe des «renseignements civils» dans les camps de Tindouf.
Il a été nommé «chef de la sûreté de la 3e zone militaire», poste qu'il avait occupé avant de regagner la mère-patrie, le Maroc.