L'inspecteur gépnéral de la police du Polisario s'est dit prêt à défendre la proposition marocaine d'autonomie au Sahara. C'est "une bonne initiative", a affirmé Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, ex-inspecteur général de la police du Polisario, peu après son arrivée à Smara où il a donné une conférence de presse.
Salma Ould Sidi Mouloud, 42 ans, s'est dit favorable à la reprise du dialogue sur la base de la proposition marocaine d'une large autonomie au Sahara. Il s'est engagé à la défendre devant la direction de son mouvement.
"Je retournerai dans les camps de Tindouf (sud-ouest algérien) pour défendre cette option", a-t-il assuré aux médias présents à Smara. Car, a-t-il soutenu, l'option de l'autonomie proposée par le Maroc serait "conforme aux intérêts des Sahraouis.
Il est "natif de Smara et originaire des R'guibat Labeihat, tribu à laquelle appartiennent plusieurs responsables militaires du Polisario, dont Ayoub Lahbib qui avait rallié la mère patrie en 2005. Salma Ould Sidi Mouloud qui est porteur de pièces d'identité mauritaniennes, a déclaré avoir été kidnappé en 1976 en compagnie de sa mère et de ses quatre soeurs, alors qu'il avait 9 ans. Il a fait part aux journalistes de son intention, "strictement privée", de jouer un rôle de médiateur, précisant que son initiative n'était nullement une "mission pour le compte du Polisario". Nos parents ont trop attendu; le temps est venu de trouver une solution qui convienne à l'intérêt et à la dignité des Sahraouis", a-t-il ajouté. Il a également indiqué qu'il est rentré au Maroc depuis plus de trois mois, sans jamais être interrogé. Il a voyagé à travers le Maroc, sans jamais être interrogé, lui agent de police qui s'attendait à se trouver dans un pays policier où on est soumis à une surveillance permanente. Il a souligné qu'en quittant Smara en 1979, celle-ci n'était qu'une bourgade où tout était à construire. Grand est son étonnement, dit-il, de voir que Smara possède, aujourd'hui, toutes les caractéristiques d'une ville. Les dirigeants du Polisario, affirme-t-il, vivent dans le luxe absolu, alors que la plupart des habitants des camps sont plongés dans une misère noire. Ces dirigeants, ajoute-t-il, ne demandent pas l'avis des populations avant de prendre des décisions concernant leur avenir. "Ce que je suis en train de vous dire, actuellement, je le dis dans les camps. Seulement dans les camps, nous avons un seul journal, une seule télévision et un éternel président, depuis 1976. J'ai préféré ouvrir cette brèche et venir faire cette déclaration ici, avant de la faire demain dans les camps où je vais retourner incessamment", confirme-t-il. Et de préciser qu'il occupait toujours les fonctions d'inspecteur général de la police du Polisario, et qu'il comptait retourner bientôt à Tindouf, où l'attendent sa famille et ses enfants.
Des observateurs se demandent si la sortie de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud est un acte isolé ou si elle traduit l'émergence d'un nouveau courant au sein du Front Polisario, favorable à la proposition marocaine. D'autres pensent qu'il se pourrait que la récente implication présumée d'éléments du Polisario avec les kidnappings perpétrés par Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) ait décidé une frange de la direction du mouvement à envisager un ralliement à la mère-patrie.
Une autre version estime que la guerre de succession est ouverte au Polisario pour mettre fin au règne de Abdelaziz.
Toujours est-il que si des membres de sa famille attendent Ould Sidi Mauloud à Tindouf, des représailles de la part des services algériens et leurs sbires l'attendent aussi. Car ni l'Algérie, ni ses inconditionnels du Polisario ne permettront à un Sahraoui des camps de Tindouf d'exprimer de telles idées, encore moins si celui-ci est un haut responsable.