Quatrième commission: la situation des réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf et celle des populations sahraouies au sud du Maroc au cœur des débats
Mme NANCY HUFF, au nom de l’ONG Teach the Children International, a rapporté son expérience dans les camps de Tindouf où sa rencontre avec un père dont l’enfant a échappé à la mort par malnutrition, l’avait conduite à comprendre qu’il y avait une pénurie alimentaire très grave pour les personnes vivant dans ces camps de Tindouf. Elle a expliqué que cette raison l’avait amenée à s’engager aux côtés d’individus et d’organisations pour envoyer une aide humanitaire aux personnes y vivant. Toutefois après plusieurs années, elle dit avoir réalisé qu’une partie de cette aide était détournée, l’obligeant à mettre fin à cette opération.
Mme STACY PEARSON, Présidente de Protected Future, a rappelé les conditions de vie inacceptables des habitants des camps de Tindouf, en Algérie. Les appeler réfugiés est une insulte à tous les réfugiés qui le sont ailleurs légitimement, a-t-elle dit, ajoutant que leurs « geôliers » utilisaient à leur profit l’aide humanitaire qui leur est envoyée. « Les Sahraouis ne sont pas des réfugiés, ce sont des prisonniers sans statut. »
Elle a détaillé les violations commises dans ces camps, avant de regretter l’échec de la présente Commission sur le dossier du Sahara occidental. Il incombe désormais à chacun d’œuvrer à la libération des prisonniers du camp, a-t-elle affirmé. « Vous avez des choix à faire pour régler cette situation. Votre décision n’a pas à plaire à l’Algérie, au Maroc ou au Polisario, mais il vous incombe de libérer ces prisonniers qui n’ont pas le choix », a insisté Mme Pearson. Elle a demandé que le plan d’autonomie soit pris en compte comme une option valable avant de mentionner sa préférence personnelle qui est le « démantèlement de ces camps ».
Le représentant de l’Algérie a ensuite pris la parole rappelant que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme se rendait régulièrement dans les camps de Tindouf. Il y a une contradiction entre ce que la pétitionnaire dit et la situation sur le terrain, a-t-il déclaré.
« Je ne fais que rapporter ce que certaines personnes m’ont dit », a répondu Mme Pearson, avant de demander pourquoi l’Algérie s’opposait au recensement de la population des camps. « L’Algérie a-t-elle quelque chose à perdre? » a-t-elle lancé.
« Pourquoi la pétitionnaire répond à ma question en me posant une autre question? » a rétorqué le représentant de l’Algérie. Mme Pearson a conclu l’échange en répétant sa question et en indiquant que tout ce qu’elle affirme était de notoriété publique.
Mme CARROLL EADS, Capitol Hill Prayer Partners, a dit avoir essayé d’œuvrer à la recherche d’une solution au Sahara occidental en rencontrant notamment des membres du Congrès américain. Cette question importe au monde entier, mais l’ONU se trouve dans une impasse, a-t-elle dit. Elle a estimé que l’ONU, qui a renoncé à organiser un référendum en raison de l’impossibilité d’un recensement de la population, ne pouvait pas aller à l’encontre des vœux des Sahraouis. Le plan d’autonomie du Maroc doit être considéré, a-t-elle conclu.