Tous les algériens ont dû se rendre compte que la majorité des produits alimentaires sont presque hors de portée non seulement des petites bourses mais aussi des cadres moyens.
Les chiffres sur l’inflation, fournis souvent par l’Office national des statistiques (ONS), sont souvent contredits par les faits. Et il suffit de faire un petit tour dans un marché de la capitale Alger pour se rendre compte que les prix des produits de large consommation ont atteint un niveau inégalé. Et les inévitables légumes se distinguent par des prix inaccessibles.
Le relevé effectué dans un marché de Draria, à Alger, est indicateur de la nouvelle tendance des marchés. Ainsi, les carottes, les navets et les courgettes sont logées à la même enseigne : 100 Da le kilo. Les tomates se vendent à 120 Da, tandis que les poivrons sont cédés à 150 Da et le chou-fleur –légume de saison par excellence- est à 120 Da. Son “frère”, le chou vert, est vendu, lui à 150 Da. Quand à l’inévitable pomme de terre, dont c’est la saison de la récolte, elle est vendue à 70 Da, voire d’avantage dans certains endroits. Inutile de préciser que les haricots verts sont à 200 Da tandis que le citron est à pas moins de 300 Da. Certaines variantes sont cédées à 500 Da. D’autre part, les oignons sont négociés à 100 Da tandis que l’ail est affiché à 550 Da.
Dans le rayon fruits, seule la banane est cédée à 200 Da. Des variantes de raisins sont également cédées à moins que cela. Le reste dépasse cette barrière. C’est le cas des poires (200 Da), des pommes (250 Da) et des oranges à 300 Da. Un citoyen qui a fait ses emplettes raconte : “avec quelques navets, courgettes, une tête de choux-fleure, des patates et des bananes, j’ai laissé 1500 Da chez le marchand des fruits et légumes”. Une somme qui dépasse une journée de travail de la majorité des salariés algériens.
Invoquer les réserves de change estimées en fortes baisses qui clôtureront certainement à un montant inférieur à 140 milliards de dollars fin 2015 contre plus d e192 milliards de dollars en janvier 2014 comme signe de la bonne santé économique est illusoire car ne provenant pas du travail et de l’intelligence à l’instar de la Chine.
C’est une richesse virtuelle provenant des hydrocarbures dont la facilité est de les placer pour 83% à l’étranger, en partie en bons de trésor américains et en obligations européennes alors qu’il s’agit de les transformer en richesses réelles. Force est de constater que depuis 1986, l’Algérie est dans une interminable transition n’étant ni une économie étatisée, ni une véritable économie de marché concurrentielle, dans le cadre de l’interdépendance mondiale à l’instar des pays émergents, expliquant le peu d’efficacité tant de la régulation politique, sociale et économique.