La corruption 'gangrène' l’économie de l'Algérie dans des proportions 'insupportables' qui dégradent l'image du pays, a estimé mardi le président d'un organisme gouvernemental des droits de l'Homme.
'La corruption est extrêmement préoccupante en Algérie où elle atteint des proportions extrêmement insupportables', a déclaré le président de la Commission Nationale consultative de Promotion et de Protection des Droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini.
M. Ksentini a précisé que ces conclusions figuraient dans le rapport de la CNCPPDH pour l'année 2012 remis au chef de l'Etat.
'Chaque fois qu'il y a un marché public important, il y a des acteurs qui commettent des irrégularités', a précisé M. Ksentini.
Il préconise un durcissement de la législation sur la corruption permettant aux corrompus 'd'amasser des fortunes pour acquérir des biens à l'étranger'.
Le groupe pétrolier public Sonatrach qui assure près de 98% des recettes en devises de l'Algérie, est secoué par des scandales de corruption portant sur des pots-de-vin qui auraient été versés par des firmes étrangères à des responsables algériens pour obtenir des contrats.
Alger a ordonné en février l'ouverture d'une enquête sur une éventuelle affaire de corruption liée à des contrats entre le géant énergétique italien Eni et après l'ouverture d'une enquête sur la même affaire par le parquet de Milan.
Le ministre de la Justice algérien, Mohamed Charfi, avait affirmé devant l'Assemblée nationale le 2 juillet que l'enquête sur la Sonatrach avait révélé 'un véritable réseau de corruption internationale dont les tentacules s'étendent à tous les continents'.
Un rapport de Transparency International sur la perception de la corruption avait placé en 2011 l'Algérie à la 112e place sur 183 pays classés du moins au plus corrompu.