Le Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, peut-il encore gérer le pays ? Une question à laquelle aucun devin ne peut répondre. Comme disait l’autre, toutes les plages du monde se ressemblent. Mais au black-out qui entoure la maladie du chef de l’Etat algérien, nul autre n’est pareil.
Déjà bien avant cet accident cérébral dit de nature ischémique et sans aucune lésion irréversible, le Président Bouteflika n’apparaissait pas à l’écran comme était le cas durant les premières années de son premier mandat. Là déjà, des doutes s’installaient chez la population. Depuis son transfert en urgence dans l’Hexagone en 2005, suite à un ulcère hémorragique de l’estomac, Abdelaziz Bouteflika a connu une nouvelle ère dans sa carrière truffée de soucis de santé. Celui qui a révisé en 2008 la Constitution algérienne, l’autorisant à se porter candidat autant de fois qu’il le souhaite à la magistrature suprême, a fini le 8 mai 2012, par sous-entendre qu’il ne se présenterait pas pour un quatrième mandat présidentiel. Là, nombreux étaient ceux qui voyaient en lui un homme malade et physiquement diminué. Autant d’éléments qui lui prédestinaient une fin de carrière pas du tout prématurée.
Bref, l’état de santé réel de Bouteflika est entouré d’une opacité la plus totale. Ce qui est presque évident, est que les dispositions de l’article 88 de la Constitution algérienne qui stipule qu’en cas d’incapacité du Président à gouverner, le chef du Sénat assure l’intérim pendant une période de 45 jours, à l’issue de laquelle des élections doivent être organisées, ne seront pas appliquées. A seulement quelques encablures de la prochaine joute prévue en avril 2014, les Algériens prennent leur mal en patience.