Le retrait de confiance à Christopher Ross ne va pas altérer la qualité des relations du Maroc avec les Nations Unies, a indiqué le président de la Chambre des Conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah.
Dans un entretien publié mardi par le journal "Le Matin du Sahara et du Maghreb" M. Biadillah a affirmé que "les relations du Maroc avec les Nations Unies sont excellentes, il en est de même avec le secrétaire général, Ban Ki-moon. En outre, notre pays est membre du Conseil de sécurité. Le retrait de confiance à Christopher Ross ne va pas altérer la qualité de nos relations avec les Nations Unies et encore moins avec son secrétaire général, Ban Ki-moon, qui jouit d'un grand prestige au Maroc".
"Christopher Ross voudrait substituer la MINURSO à l'administration territoriale marocaine et lui attribuer un rô le politique. Or, nous sommes chez nous, sur notre territoire et nous avons proposé une solution +crédible et sérieuse+ qui était reconnue comme telle à l'échelle internationale", a-t-il dit.
Le dernier rapport du Conseil de sécurité sur le Sahara est déséquilibré, biaisé et partial. Il y a un manque manifeste d'impartialité et de neutralité, souligne M. Biadillah avant d'ajouter que le médiateur donne l'impression d'être partie prenante et appuie nos adversaires: l'Algérie et le polisario.
Il a, dans ce sens, expliqué qu'à titre d'exemple, l'atteinte aux droits de l'Homme dans les camps de Tindouf n'a même pas été signalée, le cas de Mustapha Ould Salma Ould Sidi Mouloud a été omis. Quid du recensement des séquestrés de Tindouf ?, poursuivant que le rapport n'évoque même pas le détournement des aides humanitaires destinées aux séquestrés de Tindouf.
Répondant par ailleurs à une question sur le bilan de sa visite au Brésil à la tête d'une délégation de la Chambre des conseillers, Biadillah a affirmé que ce voyage était une occasion pour discuter des relations bilatérales et du rô le qui incombe aux Parlements.
"Nous avons expliqué aux différents interlocuteurs les fondements du dossier du Sahara, l'origine du polisario et mis en avant surtout la proposition marocaine d'autonomie aboutissant à une solution juste et définitive dans le cadre des Nations unies et en négociation avec l'Algérie et le polisario. Une solution qui vise à mettre fin au calvaire que vivent nos familles dans le désert algérien", a-t-il noté, précisant que cette solution permet aussi aux cinq pays du Maghreb d'affronter ensemble les défis de demain en matière de sécurité, de développement, d'environnement et d'emploi.
M. Biadillah a également souligné la convergence des vues des deux parties sur la plupart des sujets discutés: la transition démocratique, la promotion des droits de l'Homme, le rô le des Parlements, les échanges commerciaux, notant dans ce cadre que les Brésiliens attendent avec impatience la mise en service du vol Casa-Brasilia ou Casa-Rio afin de renforcer davantage les relations entre les deux pays.
Evoquant la diplomatie parlementaire, le président de la chambre des conseillers a estimé qu'elle joue un rô le fondamental dans la défense des grands dossiers du royaume.
Les parlementaires (marocains, ndlr) sont membres de multiples forums, d'associations et de groupes d'amitié. Ils sont présents dans l'Union interparlementaire, l'Union parlementaire africaine, le Parlement arabe, l'Union des Parlements membres de l'Organisation de la coopération islamique, l'Assemblée parlementaire de la Méditerranée où les rencontres sont annuelles, a-t-il fait remarquer.
Omniprésents sur la scène internationale, ils ont l'occasion de prendre contact avec les parlementaires du monde entier, selon M. Biadillah qui a ajouté que les parlementaires fournissent un effort colossal pour expliquer les fondements de l'affaire du Sahara, les défis communs au Maroc et à l'Algérie, la volonté du Maroc de solder ce différend, l'importance de la nouvelle génération de menaces qui sont communes aux deux pays, le coût du non-Maghreb, évalué à deux points de croissance du PIB et également le rô le que pourrait jouer le Grand Maghreb dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.