Nécessité pour le Maroc et la Tunisie de conjuguer leurs efforts pour promouvoir le partenariat bilatéral. Des décisions concrètes ont été prises.
L’heure est à l’action pour booster concrètement le partenariat entre le Maroc et la Tunisie. C’est la volonté affichée par les chefs de gouvernement des deux pays, hier à Rabat, lors de la réunion de la haute commission mixte maroco-tunisienne qui a connu la conclusion de plusieurs conventions de partenariat. Il est temps de dépasser la phase des discours pour mettre en œuvre des accords portant sur plusieurs domaines à commencer par le volet économique.
À l’heure actuelle, les échanges commerciaux bilatéraux ne sont pas à la hauteur des aspirations. L’objectif est de pouvoir passer d’un montant de 400 millions de dollars réalisés actuellement à 500 millions de dollars. À présent, la balance commerciale est en faveur des Tunisiens et la partie marocaine aspire à l’égalité.
Cette croyance doit cesser, selon le chef de l’exécutif, en faveur d’un partenariat prônant la complémentarité et l’entraide. Benkirane et Jebali partagent le même avis : la ressemblance doit être considérée comme un atout pour pouvoir constituer une force économique régionale. «Il faut accélérer les facteurs de complémentarité et aller ensemble aux marchés extérieurs. Il faut mener une révolution contre la bureaucratie et les mentalités prônant les petits calculs», précise M. Jebali. Il a donné pour exemple les pays de l’Europe qui s’entraident alors que chacun est une puissance économique et industrielle. Des études approfondies seront menées pour développer les perspectives de complémentarité dans notamment l’industrie d’automobile, les industries alimentaires, le textile… Les deux gouvernements s’engagent à réaliser tous les accords conclus. Le suivi sera mené au niveau de la présidence du gouvernement tant au Maroc qu’en Tunisie.
Pour atteindre les objectifs escomptés, des mécanismes doivent être mis en place. Dans ce cadre-là, le partenariat entre Maroc export et le Centre tunisien de la promotion des exportations sera renforcé. Les deux gouvernements veilleront à réunir toutes les conditions nécessaires pour faciliter la mission aux hommes d’affaires des deux pays. La commission mixte technique a appelé à l’encouragement de la libre circulation des capitaux et au renforcement de la plateforme existante pour permettre aux entreprises de participer aux marchés publics dans les deux pays.
La réunion de la commission des experts a été on ne peut plus fructueuse. Plusieurs points positifs sont à relever dans les domaines bancaire, douanier, éducatif, etc. La coopération doit être globale, basée sur l’échange mutuel. Il s’avère, à titre d’exemple, nécessaire de créer un partenariat entre le Technopark de Casablanca et le pôle tunisien chargé des technologies et de la communication. Un fonds commun pour la promotion de l’innovation technologique sera financé à hauteur de 1 million d’euros pour chacune des deux parties.
Huit conventions signées
La réunion de la haute commission mixte maroco-tunisienne a été fructueuse. Les deux parties ont décidé de faciliter la circulation aux citoyens résidant dans le territoire de l’autre pays et d’octroyer la résidence aux citoyens des deux pays résidant depuis moins de trois ans (de 1 000 citoyens par an). La liberté d’emploi et celle du vote dans les élections locales sont également au menu. Huit conventions ont été conclues portant sur le domaine éducatif
(2012-2014), l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, la jeunesse et le sport, le partenariat culturel, les ressources humaines, l’énergie et les énergies renouvelables, les affaires sociales et l’artisanat. Le chef du gouvernement tunisien a souligné que la partie tunisienne aspire à bénéficier de l’expérience marocaine au niveau du Parlement, des médias et de l’Instance équité et réconciliation.
Échanges commerciaux: l’objectif est de pouvoir passer d’un montant de 400 millions de dollars à 500 millions de dollars.
La ressemblance doit être considérée comme un atout pour pouvoir constituer une force économique régionale.
Création d’un Fonds commun pour la promotion de l’innovation technologique doté de 2 millions d’euros.