"Nous espérons que nos dirigeants corrigeront cette situation, parce que le Maghreb, c'est aussi le Maroc et l'Algérie", a-t-il déclaré le 28 septembre lors d'un forum sur les révolutions arabes organisé à Alger.
Cette fermeture a réduit "la contribution du Maghreb aux changements qui surviennent au Moyen Orient", a-t-il ajouté. "Le Moyen Orident a besoin du Maghreb."
"La question de la frontière algéro-marocaine m'embarrasse chaque fois que je me rends au Maroc", a ajouté Brahimi, soulignant la volonté des peuples d'un "retour à la normalisation entre ces deux pays voisins frères".
L'Algérie et le Maroc peuvent mettre en oeuvre des réformes et des changements pacifiques sans révolutions populaires, a fait valoir cet ancien diplomate.
"Ces pays ont des dirigeants capables de guider ce changement et de le développer sans qu'il soit besoin de manifestations de millions de personnes ou de voir ce qui se produit en Syrie et dans la Libye voisine", a-t-il ajouté. "Les dirigeants de ces pays ont le potentiel de favoriser le changement, et ils ont exprimé leur intention de le faire."
Un certain nombre de chefs d'entreprises, d'intellectuels et de responsables politiques avaient déjà appelé à la ré-ouverture de cette frontière.
"Des centaines de milliers d'Algériens et de Marocains souhaitent rendre visite à leurs familles dans les deux pays, mais la fermeture de cette frontière empêche ces visites de manière régulière", a expliqué Othmane Redjimi, spécialiste des relations internationales.
L'ouverture de la frontière serait "dans l'intérêt des deux peuples" au vu de "considérations économiques, politiques, historiques et culturelles", a-t-il ajouté.
"Il existe des facteurs communs qui rassemblent ces deux peuples frères, et ceux qui les rapprochent sont plus nombreux que ceux qui les divisent", a-t-il ajouté. "Je reconnais certes qu'il y a des sujets sensibles, comme la question du Sahara occidental, mais ce dossier ne devrait en aucun cas constituer un élément de division entre ces deux peuples, dès lors que sa résolution est laissée entre les mains des Nations unies."
Les relations entre les deux pays ont récemment montré quelques signes d'amélioration. En juillet, le Président algérien Abdelaziz Bouteflika avait appelé à renforcer les liens avec le Maroc.
Dans un message de félicitation adressé au Roi Mohammed VI à l'occasion du douzième anniversaire de son accession au trône, Bouteflika avait réitéré son désir de joindre ses efforts à ceux du souverain du Maroc pour "construire des passerelles de fraternité, de coopération et de bon voisinage".
Trois mois plus tôt, le chef de l'exécutif algérien en visite à Tlemcen avait appelé à un renforcement de la coopération avec le Maroc, soulignant que le problème du Sahara occidental était "une question de l'ONU".
Pour sa part, Mohammed VI avait appelé en juillet à la mise en oeuvre d'une "nouvelle dynamique ouverte au règlement des questions en suspens comme prélude à une normalisation complète des relations bilatérales", notamment "la ré-ouverture des frontières".
Récemment, les relations bilatérales ont été marquées par un échange de visites ministérielles, qui ont culminé avec la signature d'accords de coopération dans plusieurs domaines, dont l'énergie et le secteur agricole. Il a été convenu d'augmenter les fournitures de gaz algérien au Maroc. De plus, les deux parties ont signé un protocole d'accord dans le domaine de la sécurité alimentaire.
Des délégations d'hommes d'affaires ont également procédé à des échanges de visites pour explorer les opportunités de partenariats.
La ré-ouverture de la frontière "se produira un jour", avait déclaré en mai le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia. "Nous avons besoin d'un climat de bonne volonté et de confiance réciproque entre voisins", avait-il conclu.
Magharebia