En fait, l’État de l’Algérie indépendante a, depuis 62, diffusé une nouvelle culture. Malheureusement c’est une culture en toc. Tout ce qu’elle propose est faux. Cette culture s’est déposée sur le corps social comme une croûte de saleté. Dans les années 60-70, nous avons eu droit aux faux discours sur le socialisme déclamés par de faux militants. Fausse Constitution, qui n’a aucune valeur et que chaque nouvel occupant du palais présidentiel modifie selon son bon vouloir. Fausse économie qui ne produit aucune richesse.
Après 80, une fausse bourgeoisie a émergé des décombres du faux socialisme. Puis nous avons eu une fausse révolution en Octobre 88, suivie d’une fausse ouverture démocratique. Le peuple s’étant trompé et croyant qu’on était sorti de l’ère du faux, donna naïvement et en toute logique ses voix au plus radical des partis d’opposition, le FIS. Mal lui en prit. Ce fut une vraie tragédie, par contre. Boudiaf, Allah yarhmou, qui n’était pas au fait des règles du jeu dans la fausse République, paya cette lacune de sa vie.
Le faux reprit le terrain perdu suite à un malentendu et nous avons maintenant un faux président élu démocratiquement, de faux partis d’opposition et une fausse élite. Une fausse paix sociale après une fausse réconciliation nationale. Bien sûr, la fausse Constitution a encore une fois été modifiée par fakhâmatouhou afin qu’il reste collé à son fauteuil présidentiel jusqu’à ce que mort s’en suive.
On devrait changer le nom de notre pays en Fausse République Algérienne Démocratique et Populaire. Car tout y est faux. Pour changer le cours des choses, il faudra, par contre, une vraie révolution, car seul le vrai peut chasser le faux. Mais avant d’y arriver, nous devons enlever la croute de saleté qui s’est déposée dans nos consciences depuis 62 et chasser les fausses idéologies de tous bords qui ont trouvé refuge chez nous. Nous devons faire un travail de recouvrement de la mémoire afin de déterrer notre vraie culture enfouie sous des tonnes de fausse culture.
Après la Révolution Démocratique, nous créerons un musée du faux. Nous y rangerons tout ce que le pouvoir algérien a inventé depuis 62 pour nous maintenir sous sa tutelle, à commencer par le faux FLN.