Certains parmi ces dignitaires, ajoutent encore nos sources, ont vivement recommandé à leurs familles établies à l’étranger, le plus souvent dans les capitales européennes, de ne pas rejoindre leur pays d’origine, en l’occurrence l’Algérie. « Nous avons appris qu’à Alger le change parallèle a atteint des pics records et l’euro s’échange désormais depuis une semaine à 140 dinars, ce qui prouve si besoin est que certains dirigeants préparent déjà leur fuite », laisse entendre un opposant proche de la Coordination de l’Appel du 19 mars. Le régime d’Alger considèré par de nombreux observateurs avertis comme l’un des plus pervers et des plus pernicieux, n’écarte pas le scénario à la tunisienne.
D’autant plus vrai aux slogans forts significatifs « Ni Karzai ni Chalabi » scandés par l’opposition depuis quelques jours contre toute tentative de brader la colere du peuple, des remous auraient secoué les instances dirigeantes de l’ANP, instance qui détient la totalité du pouvoir depuis plus d’un demi siècle. Toujours selon nos sources, de jeunes officiers auraient fait savoir à leur hiérarchie leur volonté de se joindre au mot d’ordre lancé par l’opposition et l’universitaire Addi Lahouari.
« Nous voulons un changement, un vrai changement et non un changement de façade concocté dans les laboratoires du DRS », explique cepenadant un dirigeant du FFS. Et d’ajouter : « Dissolution du DRS. Mediene (le général Toufik) et les généraux criminels devant la justice du peuple. Non aux affidés du DRS. Notre combat pour la démocratie doit garder son authenticité et refléter la volonté du peuple. La réhabilitation de l’école et du savoir, la séparation des pouvoirs, l’éradication de la violence et de la corruption, le respect du choix populaire et des libertés fondamentales, le retour de l’armée dans les casernes et un code de la famille à la hauteur des sacrifices consentis par la femme algérienne, constituent les priorités de notre combat pour la restauration d’un Etat de droit. »
Cette situation intervient alors que de hauts responsables militaires américains et français sont attendus à Alger les 4 et 5 février prochain pour finaliser selon toute vraisemblance des accords secrets et revoir de nouvelles bases américaines à Tamnarrasset. C’est la troisième visite du genre depuis au moins un mois. Ce qui fait lire a certains observateurs la vive inquiétude de la France et des USA au sujet de la situation incertaine que vit Alger depuis quelques semaines.
Le pétrole dépasse les 100 dollars
Le marché du pétrole regarde avec attention la situation égyptienne. Ainsi le responsable de l'Opep a-t-il estimé lundi 31 janvier qu'il existait "un risque de pénurie réelle", selon des propos rapportés par l'agence Dow Jones Newswires, en cas de blocage de routes stratégiques comme le canal de Suez. "Si nous observons une véritable pénurie, il faudra que nous agissions", a ajouté Abdallah Salem El-Badri, secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. En clair, augmenter la production qui passe par d'autres voies. Toutefois, le marché reste pour le moment "bien approvisionné" et la situation "n'est pas encore hors de contrôle", a-t-il rassuré.
Il y transite 1 million de barils par jour
"Le canal de Suez fonctionne à pleine capacité, et n'a pas été affecté par les événements actuels", a déclaré lundi un responsable du canal cité par les médias officiels.Le canal de Suez, contrôlé par l'Egypte et par lequel transitent environ 1 million de barils par jours selon des analystes, constitue un des principaux passages pour le transport pétrolier entre le Moyen-Orient et l'Europe. Il représente la troisième source en devises étrangères de l'Egypte.
Des niveaux plus vus depuis fin 2008
Les prix du pétrole grimpaient lundi après-midi, peu après l'ouverture à New York. Le cours du Brent a ainsi passé le seuil des 100 dollars le baril à Londres vers 17h20 (16h20 GMT), un niveau qui n'avait plus été franchi depuis le 1er octobre 2008, poussé par les inquiétudes persistantes sur la situation en Egypte et les risques de perturbation du trafic sur le canal de Suez. La tension sur le marché s'était pourtant apaisée un peu plus tôt dans la séance le baril de Brent échangé à Londres était venu frôler la barre des 100 dollars, à 99,97 dollars, avant de se replier.