Investissements directs étrangers / Chute de 80 % des montants de projets annoncés au premier semestre 2010
L’Algérie attire peu d’Investissement direct étranger (IDE). C’est ce que confirme, chiffres à l’appui, une étude réalisée par l’Observatoire de l’Investissement et des Partenariats en Méditerranée ANIMA-MIPO, soutenu par le programme Invest in Med.-
Le montant de projets annoncés en IDE, pour l’Algérie, au même titre que le Maroc et la Libye, a reculé de 60 à 80% au premier semestre 2010, selon un document de ANIMA-MIPO, publié sur son site web. La Tunisie , par contre, fait figure d’exception avec des annonces multipliées par 3,5 grâce au mégaprojet de l’émirati Gulf Finance House (GFH), constate le même rapport.
Ce n’est pas tout. Même le nombre de projets annoncés en matière d’IDE a baissé pour l’Algérie de 23% durant les six premiers mois de l’année en cours, selon ANIMA-MIPO. «Elle (la baisse, Ndlr) est entièrement imputable au secteur énergétique, qui représente le tiers de son portefeuille d’IDE depuis 2003, tandis que les annonces dans les autres secteurs sont stables par rapport à 2009», explique le bilan de cet organisme méditerranéen .
Avec ces baisses notables, l’Algérie confirme de plus en plus son statut d’un pays peu attractif. En raison d’un climat des affaires en ras des pâquerettes, des investisseurs étrangers, après avoir annoncé leur intention d’investir en Algérie, se sont retirés sur la pointe des pieds. A ce titre, le cas du géant de l’immobilier Emirati « Emaar » est significatif. Cet investisseur, qui prétendait mettre sur le tapis 25 milliards de dollars, évoquait particulièrement des problèmes de foncier et de manque de visibilité sur le marché algérien. Aujourd’hui, des opérateurs étrangers hésitent, particulièrement depuis l’entrée en vigueur en 2009 de la loi sur l’actionnerait dite 51/49, à investir en Algérie. L’Union européenne tançait à maintes reprises l’Algérie, en lui reprochant d’avoir mis des battons dans les roues des investisseurs étrangers. Pour le gouvernement, les IDE n’ont aucune valeur ajoutée.
Contrairement à l’Algérie, la Tunisie, en termes de nombre de projets annoncés, est largement en tête avec une hausse de 76% des projets annoncés. Le Maroc enregistre également de bons chiffres (+29%) et c’est le statu quo pour la Libye , constate ANIMA-MIPO.
Globalement, les pays du Maghreb ont enregistré une augmentation de 29% en nombre d’annonces d’IDE, mais une baisse de 20% des montants au premier semestre 2010 par rapport à l’année 2009. Ce sont au total 1,7 milliard d’euros qui sont annoncés en un semestre, un chiffre historiquement bas en comparaison du montant annuel moyen depuis 2003 qui s’élève à 8,8 milliards d’euros, selon les chiffres de ANIMA-MIPO.
R.N