La réelle problématique en particulier de l’écriture de l’histoire authentifiée du chapitre insurrectionnel (1945 -1965) et de l’histoire d’Algérie en générale, demeure encore aujourd’hui plus que jamais au cœur de la légitimation du pouvoir politique et par ricochet du choix constitutionnel du peuple algérien pour son modèle de société dans une nation républicaine « adulte » réellement souveraine et démocratique.
Un vieux proverbe du terroir sage, clairvoyant et plein de bon sens stipule : « Les olives sont pressées pour leur huile, les fruits pour leur jus, les fleurs pour leur parfums…Si quelques fois par nature ou par escient, les hommes ou les femmes se sentent stressés ou sous pression, c’est juste la façon sans équivoque de Dieu de faire extraire le meilleur d’eux même face à l’épreuve de la vie ».
Malencontreusement en ce qui concerne la société algérienne, meurtrie et encore pieuse sous le joug et la pression d’une dictature vieille d’un demi siècle, bizarrement depuis, rien de concret ou de meilleur ne s’est hélas encore extrait de l’essence patriotique de ses enfants, ni de son élite élargie, excepté dans le passé, le légendaire « miracle » du 01 Novembre 1954, après une léthargie de résistance coloniale de près d’un siècle.
L’Algérie fût et demeure encore malgré elle, un tombeau de mensonges et d’intrigues durant la guerre de libération nationale et évidemment par la suite après l’indépendance tronquée émanant des accords d’Évian paraphés un certain 19 Mars 1962. Même si demain le pays en aurait fini avec son passé tumultueux, de ses anciens maîtres, barbouzes et militaires, le passé arbitraire et traitre, lui, n’en aurait guère fini avec l’Algérie, jusqu’à l’établissement avéré des vérités indignes et commotionnelles de ses dernières 60 années opaques de son histoire contemporaine.
Parce qu’aujourd’hui, sans l’ombre d’un doute, pour arriver à chasser d’une manière certaine et irrévocable le régime militaro-oligarque, et pour réussir inévitablement à fonder dans une excellence homéopathique et autodidactique une république réellement démocratique et efficiente, il est plus qu’impératif de revenir dans le temps et de diagnostiquer – en attendant l’écriture incontestable de l’histoire – certains faits suspects et surtout certaines dérives fatales, traitres et condamnables prises par l’intelligence de l’insurrection algérienne durant l’occupation française et aussi en postindépendance après le coup d’État du 19 Juin 1965, lesquels ont façonné radicalement le destin du pays par avoir, malgré l’ultime sacrifice du peuple, une imposture traitre au pouvoir exécutif, géré en un système régalien depuis « l’indépendance » expropriée par ladite intelligence de l’armée.
Une « dynastie boussoufienne » persistante et malsaine, régnante actuellement sous l’ère « Tewfikienne » déjà depuis 20 ans et qui pollue et corrompt toutes les institutions étatiques et obstrue infiniment jusqu’à aujourd’hui toutes les énergies sociales pour l’éclosion d’une véritable démocratie dans un véritable État de Droit algérien.
D’ailleurs, cet exercice de recherche de la stricte vérité toute crue – sur tous les « trous noirs » de la lutte de libération nationale et aussi du bilan des cinquante années du régime dictatorial militaire, demeurera, – avec les « pertes et défaillances » de témoignages et de mémoires – plus ardu, compliqué et probablement insolvable encore pour longtemps. Un grand pan de cette histoire de l’autodétermination algérienne voulue impénétrable par des forces occultes, car cela aurait permis assurément et sans faille, d’une part, d’expurger naturellement n’importe quel complot ou quiproquo idéologique, ethnique, religieux ou simplement machiavélique, « usiné et entretenu » en pré ou postindépendance par des laboratoires actifs à ce jour. Et d’un autre côté, de dénuder tout le sérail mi-centenaire avec ses tentacules étrangères, en baissant définitivement l’asservissant rideau qui couvre les apagogies, les auteurs et acteurs qui ont mis en branle toutes les conditions sine qua non de cette « osmose » secrète des intelligences, créatrice de ce pouvoir en question.
Avant de s’engouffrer dans la manipulation, les labyrinthes ou les impasses de faux sujets et débats stériles qui divisent les algériennes et algériens dans la haine et la suspicion, et surtout qui les éloignent et les font dévier sciemment du vrai nœud gordien national, lequel est à mentionner définitivement et à mettre carrément en exergue afin de bien l’expliquer politiquement et historiquement aux générations actuelles et futures : la réelle problématique en particulier de l’écriture de l’histoire authentifiée du chapitre insurrectionnel (1945 -1965) et de l’histoire d’Algérie en générale, demeure encore aujourd’hui plus que jamais au cœur de la légitimation du pouvoir politique et par ricochet du choix constitutionnel du peuple algérien pour son modèle de société dans une nation républicaine, « adulte », réellement souveraine et démocratique.
Cela va sans dire aussi, après moult événements souvent très tragiques de constater précisément avec le recul du temps, sans « matière » à histoire, et obstinément en sens contraire à cette dernière, qu’aucun acteur majeur – de la prétendue famille historique révolutionnaire octogénaire au pouvoir et de sa périphérie depuis 1962 – n’avait fait son mea-culpa en ce qui concerne la démarche bancale et déviée de la gestion de l’insurrection algérienne depuis le premier crime fondateur de l’assassinat de Abane Ramdane, ou de murmurer par exemple au moins un iota de regret pour l’usurpation de la souveraineté algérienne après 50 ans de calvaires, de facéties et de faillites graves totales actuelles du pays, ni pour certains encore vivant, oser avouer toute la Vérité en exhumant finalement et intégralement le « cadavre insurrectionnel » du placard avant d’aller à leur tour au cimetière.
Un dernier coup de baroud d’honneur que nul ne peut tirer au sein du « gynécée » sous peine en réalité de faire dégringoler le mastodonte aux pieds d’argile qu’est la direction grabataire et maffieuse de l’intelligence algérienne, un département interne de l’ANP qui maintient en otage le pays et publiquement depuis 1992 toute une institution républicaine militaire squattée par des «dafistes» avec encore quelques relais « malgaches » au sein de l’appareil de « l’État ».
Cela se résumerait éventuellement par le fait qu’il y aurait une sorte d’omerta sur un deal bien scellé et invisiblement mis à l’abri par plusieurs générations de « promotions» vraisemblablement des deux bords de la méditerranée, sous couvert d’une « couche locale de couleur vert militaire ». Et gare à celle ou à celui qui oserait décaper ne serait ce qu’un zeste de ce « vernis kaki » lequel avait déjà laissé sur le carreau quelques vaillants patriotes justes et téméraires exécutés par sa toxicité meurtrière. L’exemple de l’attentat en direct à la télévision du feu président Boudiaf en 1992 était largement patent, et à bien des égards très dissuasif quant à cette ligne rouge tracée par le pouvoir, rendue infranchissable à jamais pour quiconque sous peine de laisser sa peau. Indubitablement, quand on laisse dans le temps se prolonger une iniquité originelle traitre, on ouvre la voie aux innombrables injustices suivantes, et Seul Dieu sait combien il y en avait eu depuis le début à ce jour durant toute cette saga algérienne qui n’est guère terminée. (À suivre )
A.By