Si l’information publiée sur les sites d’opposition algériens ainsi que sur des sites d’associations sahraouis pro-marocains s’avère vrai(lire l’article de Yabiladi.com), la reprise de main de la Sécurité Militaire(DRS) du pouvoir à Alger ne laissant à Bouteflika et à ses amis que peu de marges, se généralise à tous les domaines même ceux des affaires extérieures et surtout celui du Sahara.
Verrouillage des camps de Tindouf et « assassinat d’opposants » ?
Depuis le début de l’année, les services de sécurité marocains recueillent beaucoup de sahraouis de Tindouf qui rentrent chez eux, fuyant le territoire algérien et ses camps de réfugiés, leur nombre est estimé à fin avril 2010 à plus de 700 personnes.
Comment ces personnes ont-elles réussi à quitter les camps ? probablement via la Mauritanie. La bande frontalière entre la wilaya algérienne de Tindouf et le désert marocain concentre la moitié de l’armée algérienne et elle s’avère impossible à passer, reste le chemin des contrebandiers et des terroristes de l’ex-GSPC, à savoir la frontière algéro-mauritanienne.
Les sites d’opposition au Polisario ont rapporté fin juin que la DRS a verrouillé les sorties des camps de réfugiées sahraouis. Il faut, maintenant, une autorisation spéciale signée par la DRS pour que les sahraouis quittent les camps en voiture(4X4). D’ailleurs depuis la mi-juin, la presse officielle marocaine n’a pas fait état de nouveaux arrivés de ces camps. La récente mort du négociateur principal coté Polisario Mahfoud Ali Beiba, d’une « crise cardiaque » d’après les algériens et « assassiné » d’après les opposants à l’Algérie et au Polisario, rend incertain le résultat des futures négociations entre l’Algérie-Polisario et le Maroc. Christopher Ross, l’envoyé spécial du SG de l’ONU pour la question du Sahara, doit se poser beaucoup de questions en ce moment.
La marginalisation de Bouteflika
Depuis quelques mois, on assiste à une marginalisation de tous ceux qui sont de près ou de loin proches de Bouteflika. Ce dernier semble résigné et pratiquement « inactif ». Publiquement, sans se cacher, les services secrets militaires algériens, l’annoncent même dans les journaux, démantèlement les ex-ministères de Bouteflika, lancent des contrôles fiscaux et des enquêtes sur la Sonatrach(Société gérant la rente pétrolière et gazière du pays) et ses ex-dirigeants comme si on vient de découvrir que le pays est rongé par la corruption.
Le pouvoir algérien reste toujours un pouvoir militaire centralisé. L’armée bien sur, mais aussi la police, l’économie, la diplomatie, tout est maintenant centralisé autour d’une poignée de généraux. Bouteflika espérait avoir un deal avec ces derniers, ça n’a duré que le temps de deux mandats, le troisième(actuel) ne sert qu’à se donner du temps pour trouver son futur remplaçant.