Les remous suscités par la mort énigmatique du dirigeant du Polisario Mahfoud Ali Beiba, ne baissent pas. Et ce sont les déclarations d’un influent sahraoui des camps de Tindouf, consignées dans un enregistrement sonore, qui apportent des révélations surprenantes sur le décès mystérieux du Mahfoud Ali Beiba, le N°2 du Polisario.
L’enregistrement des propos de ce sahraoui proche de la direction du Polisario, révèle que le premier à avoir divulgué la mort d’Ali Beiba est le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz. Ce dernier a contacté au téléphone, vendredi 2 juillet, le frère du défunt qui vit actuellement à Laayoune, au Maroc, pour l’informer du décès de Mahfoud Ali Beiba.
Le chef du Polisario lui a expliqué que Ali Beiba est mort chez lui à Rabouni, dans les camps de Tindouf. Mais, le même Mohamed Abdelaziz va donner une tout autre version au cousin du défunt. A contre-pied de la première déclaration, Mohamed Abdelaziz affirme que Ali Beiba prenait tranquillement le thé avec lui et d’autres membres du Polisario, lorsqu’il s’est levé pour partir, avant de retomber aussitôt raide mort.
La suite de l’enregistrement explique que la confusion du chef de Polisario était telle qu’il s’est limité, par la suite, à répéter invariablement aux autres membres de la famille du défunt, que Ali Beiba était mort d’une simple crise cardiaque.
L’enregistrement audio affirme sans ambages que Ali Beiba a été tué, probablement par empoisonnement, parce que les officiers algériens du DRS (les renseignements militaires algériens) ne voyaient pas d’un bon œil ses positions de plus en plus conciliantes avec la proposition marocaine d’autonomie au Sahara. La visite, cette année, des deux filles du défunt chez des membres de sa famille à Rabat, a particulièrement déplu aux officiers du DRS, selon l’enregistrement.
Mais ce qui a le plus irrité le chef du renseignement militaire algérien, le général Mohamed Mediene, dit Toufik, c’est une phrase, une simple phrase prononcée par le défunt récemment. En recevant des chioukhs et des notables sahraouis des camps de Tindouf, qui s’interrogeaient sur l’évolution de la question du Sahara et les nombreuses défections des sahraouis qui regagnent le Maroc, Ali Beiba leur a simplement répondu : « n’espérez pas beaucoup, mais ne désespérez pas ». Une ultime boutade qui a décidé le DRS à passer à l’action.