La situation économique du pays se dégrade rapidement en raison de la chute du prix du pétrole. Le clan Bouteflika a remanié le gouvernement et changé les patrons des grandes entreprises.
Les raisons du remaniement surprise du gouvernement algérien d’Abdelmalek Sellal, le 14 mai, s’éclaircissent au fil des jours. « La situation économique se dégrade à une allure plus rapide que prévu. Le président Bouteflika devait réagir », explique un député du FFS (opposition).
Toutefois le départ de Youcef Yousfi de la tête du ministère de l’énergie est loin de garantir un rebond de la production algérienne d’hydrocarbures, qui a baissé d’un quart depuis 2008.
QUELLE MARGE DE MANŒUVRE ?
« Son remplaçant a mis tout de suite le cap sur les économies d’énergie et sur le renouvelable, c’est bien. Mais pour lui comme pour le nouveau ministre des finances, qui veut réduire les subventions, la question est la même : quelle marge de manœuvre ? », s’interroge Abdelkirm Boudra, du cercle de réflexion Nabni, le premier à avoir alerté dès 2011 sur le caractère rapidement insoutenable de la dépendance à la rente pétrolière aggravée par la politique de mauvaises dépenses du président.
« Personne à Alger ne parie un dinar sur un vrai changement lié au remaniement. Le système est totalement paralysé par la fin de règne du président », affirme le député du FFS. On le voit avec l’épisode burlesque de la nomination de deux ministres des affaires étrangères sans hiérarchie claire, avant que le titulaire sortant, Ramtane Lamamra, menace de démissionner et obtienne le rang de ministre d’État.
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