Les récentes déclarations "provocatrices" de l'Algérie à l'égard du Maroc devront susciter d'importantes interrogations au sujet des violations des droits de l'Homme commises par les autorités algériennes, estime Jeremy Keenan, chercheur à la School of Oriental and African Studies, relevant de l'université de Londres.
Les autorités algériennes ont suscité, à travers leurs déclarations provocatrices, une polémique dont les conséquences seront regrettables pour leur pays au vu des graves violations commises en Algérie et en raison des agissements de ces autorités dans toute la région, a souligné M. Keenan, qui commentait pour la MAP les derniers développements dans les relations entre le Maroc et l'Algérie.
Qualifiant d'"agressives" les sorties des hauts responsables algériens contre le Maroc, le chercheur, auteur de plusieurs ouvrages sur la situation dans la région sahélo-saharienne s'est particulièrement attardé sur le message adressé par le Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, à une réunion tenue par les autorités algériennes à Abuja (Nigeria).
"L'auteur de ce message cherchait clairement à agacer le Maroc", a-t-il dit qualifiant de "stupide" le contenu de ce message qui appelle la communauté internationale à se mobiliser en faveur de l'inclusion d'une composante de surveillance des droits de l'Homme dans le mandat de la mission onusienne au Sahara.
Le message du Président algérien doit plutôt servir d'"invitation adressée à la communauté internationale d'examiner la situation des droits de l'Homme en Algérie elle-même", a relevé le chercheur britannique, ajoutant que ce message "incite également la communauté internationale et les observateurs objectifs à faire les comparaisons nécessaires entre le Maroc et l'Algérie, en particulier sur les questions des droits de l'Homme".
"Toute étude comparative de la situation des droits de l'Homme au Maroc et en Algérie et tous les rapports établis par des organisations comme Amnesty International, Human Rights Watch et les organisations syndicales internationales montrent sans le moindre doute que le Maroc est plus libre que l'Algérie à tous les égards", affirme le chercheur britannique. "
Avec plus de 400.000 policiers (DGSN, gendarmerie), l'Algérie est l'un des pays les plus policés et les plus répressifs au monde", a noté le chercheur. Le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) doit être le point de départ de toute analyse de la situation des droits de l'Homme en Algérie, a souligné M. Keenan, auteur de l'ouvrage The Dying Sahara (Pluto 2013), une référence en matière de l'implication du DRS dans le terrorisme et les pratiques de déstabilisation auxquelles se livre l'Algérie dans les pays voisins.
"Le rôle de l'Algérie et plus particulièrement du DRS dans la promotion du terrorisme à travers la région, y compris dans les zones où est installé le Polisario à Tindouf (sud-ouest de l'Algérie) doit faire l'objet d'un examen minutieux", a-t-il dit. Il a tenu à souligner, dans ce contexte, que "la promotion du terrorisme par l'Algérie ne date pas d'hier", rappelant que John R. Schindler, un ancien officier des services américains de renseignement et membre du Conseil National de Sécurité (NSC) et qui exerce actuellement comme professeur en sécurité nationale à l'US Naval War College, a publié l'année dernière un article intitulé "The Ugly Truth about Algeria" (la triste vérité sur l'Algérie), expliquant comment le DRS a créé, sur une période de deux décennies, ses propres terroristes qu'il a utilisés dans des dizaines d'opérations.
Et le professeur Keenan d'ajouter que le Groupe Islamique armé (GIA) n'est autre que la création du DRS. La direction du GIA a été composée d'agents du DRS, a-t-il noté, relevant que ces agents sont les véritables auteurs des assassinats en masse et les autres tactiques impitoyables reconnus au GIA.
"Le DRS a continué, durant la dernière décennie, sur la même lignée, en étant la force motrice de l'organisation Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI)", a-t-il dit, expliquant que les deux factions dont la fusion a donné naissance à l'AQMI en 2011, à savoir Ansar al-Din et le Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), bénéficiaient du soutien du DRS, en particulier durant la rébellion jihadiste au Mali en 2012.
Le chercheur a, d'autre part, relevé que des franges de plus en plus larges de l'opinion publique, en Algérie comme à l'étranger, estiment que l'implication avérée du DRS dans l'attaque terroriste perpétrée en janvier dernier contre le site gazier d'In Amenas a précipité la récente restructuration de ce service. Le chercheur a également appelé à une enquête au sujet de l'implication du Polisario, soutenu par le DRS, dans des activités de terrorisme, précisant que les témoignages ne manquent pas sur cette implication.
"Si le Polisario continue de nier toute implication dans le terrorisme et les opérations de trafic de drogue, les réponses au sujet de cette implication sont à trouver dans les rapports de témoins oculaires sahraouis ayant servi dans les rangs d'AQMI et d'autres groupes terroristes opérant dans le Sahel", a dit M. Keenan.
"Des témoins oculaires parlent d'au moins 100 éléments opérant dans les rangs de l'insurrection islamiste djihadiste, soutenue par le DRS", ajoute-t-il, appelant à établir la relation entre ces élément et la direction du Polisario dans les camps de Tindouf et celle liant cette direction au DRS. Des interrogations similaires doivent être soulevées également au sujet des 400 éléments du polisario acheminés par les soins du DRS vers la Libye en 2011 pour combattre aux côtés des milices du régime Kadhafi contre la révolte libyenne, a poursuivi le professeur Keenan.
Le chercheur a souligné, en conclusion, que toute investigation approfondie sur les violations des droits de l'Homme en Algérie et sur les agissements de ses services de renseignement ne sera possible sans un changement radical dans ce pays.
Qualifiant d'"agressives" les sorties des hauts responsables algériens contre le Maroc, le chercheur, auteur de plusieurs ouvrages sur la situation dans la région sahélo-saharienne s'est particulièrement attardé sur le message adressé par le Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, à une réunion tenue par les autorités algériennes à Abuja (Nigeria).
"L'auteur de ce message cherchait clairement à agacer le Maroc", a-t-il dit qualifiant de "stupide" le contenu de ce message qui appelle la communauté internationale à se mobiliser en faveur de l'inclusion d'une composante de surveillance des droits de l'Homme dans le mandat de la mission onusienne au Sahara.
Le message du Président algérien doit plutôt servir d'"invitation adressée à la communauté internationale d'examiner la situation des droits de l'Homme en Algérie elle-même", a relevé le chercheur britannique, ajoutant que ce message "incite également la communauté internationale et les observateurs objectifs à faire les comparaisons nécessaires entre le Maroc et l'Algérie, en particulier sur les questions des droits de l'Homme".
"Toute étude comparative de la situation des droits de l'Homme au Maroc et en Algérie et tous les rapports établis par des organisations comme Amnesty International, Human Rights Watch et les organisations syndicales internationales montrent sans le moindre doute que le Maroc est plus libre que l'Algérie à tous les égards", affirme le chercheur britannique. "
Avec plus de 400.000 policiers (DGSN, gendarmerie), l'Algérie est l'un des pays les plus policés et les plus répressifs au monde", a noté le chercheur. Le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) doit être le point de départ de toute analyse de la situation des droits de l'Homme en Algérie, a souligné M. Keenan, auteur de l'ouvrage The Dying Sahara (Pluto 2013), une référence en matière de l'implication du DRS dans le terrorisme et les pratiques de déstabilisation auxquelles se livre l'Algérie dans les pays voisins.
"Le rôle de l'Algérie et plus particulièrement du DRS dans la promotion du terrorisme à travers la région, y compris dans les zones où est installé le Polisario à Tindouf (sud-ouest de l'Algérie) doit faire l'objet d'un examen minutieux", a-t-il dit. Il a tenu à souligner, dans ce contexte, que "la promotion du terrorisme par l'Algérie ne date pas d'hier", rappelant que John R. Schindler, un ancien officier des services américains de renseignement et membre du Conseil National de Sécurité (NSC) et qui exerce actuellement comme professeur en sécurité nationale à l'US Naval War College, a publié l'année dernière un article intitulé "The Ugly Truth about Algeria" (la triste vérité sur l'Algérie), expliquant comment le DRS a créé, sur une période de deux décennies, ses propres terroristes qu'il a utilisés dans des dizaines d'opérations.
Et le professeur Keenan d'ajouter que le Groupe Islamique armé (GIA) n'est autre que la création du DRS. La direction du GIA a été composée d'agents du DRS, a-t-il noté, relevant que ces agents sont les véritables auteurs des assassinats en masse et les autres tactiques impitoyables reconnus au GIA.
"Le DRS a continué, durant la dernière décennie, sur la même lignée, en étant la force motrice de l'organisation Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI)", a-t-il dit, expliquant que les deux factions dont la fusion a donné naissance à l'AQMI en 2011, à savoir Ansar al-Din et le Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), bénéficiaient du soutien du DRS, en particulier durant la rébellion jihadiste au Mali en 2012.
Le chercheur a, d'autre part, relevé que des franges de plus en plus larges de l'opinion publique, en Algérie comme à l'étranger, estiment que l'implication avérée du DRS dans l'attaque terroriste perpétrée en janvier dernier contre le site gazier d'In Amenas a précipité la récente restructuration de ce service. Le chercheur a également appelé à une enquête au sujet de l'implication du Polisario, soutenu par le DRS, dans des activités de terrorisme, précisant que les témoignages ne manquent pas sur cette implication.
"Si le Polisario continue de nier toute implication dans le terrorisme et les opérations de trafic de drogue, les réponses au sujet de cette implication sont à trouver dans les rapports de témoins oculaires sahraouis ayant servi dans les rangs d'AQMI et d'autres groupes terroristes opérant dans le Sahel", a dit M. Keenan.
"Des témoins oculaires parlent d'au moins 100 éléments opérant dans les rangs de l'insurrection islamiste djihadiste, soutenue par le DRS", ajoute-t-il, appelant à établir la relation entre ces élément et la direction du Polisario dans les camps de Tindouf et celle liant cette direction au DRS. Des interrogations similaires doivent être soulevées également au sujet des 400 éléments du polisario acheminés par les soins du DRS vers la Libye en 2011 pour combattre aux côtés des milices du régime Kadhafi contre la révolte libyenne, a poursuivi le professeur Keenan.
Le chercheur a souligné, en conclusion, que toute investigation approfondie sur les violations des droits de l'Homme en Algérie et sur les agissements de ses services de renseignement ne sera possible sans un changement radical dans ce pays.