Toute personne qui suit de près le dossier du sahara marocain et les derniers développements de ce conflit factice qui n’a que trop duré, s’interroge certainement et à juste titre, sur le pourquoi de cette haine et de cette rancœur de la part du régime algérien envers le Maroc et les marocains.Une animosité qui s’est amplifiée au fil du temps entre deux pays et deux peuples que tout rapproche et unit :la géographie, l’Histoire, la religion, la langue, la culture et les liens du sang.
Quelles sont donc les raisons avouées et inavouées de cette haine qui envenime les relations maroco-algériennes depuis plusieurs décennies et qui hypothèque l’avenir de toute la région maghrébine.
Je vais essayer dans cet article d’énumérer et d’analyser de façon objective tous les griefs formulés par l’Algérie à l’encontre du Maroc et de voir s’ils sont justifiés ou non.
Je tiens à préciser que mon approche n’a pas la prétention d’être exhaustive ;mon ambition se limite à apporter un éclairage supplémentaire et précis, susceptible de permettre à tout un chacun, en particulier ceux qui sont directement concernés par ce sujet, de mieux comprendre le pourquoi des tensions existant entre le Maroc et l’Algérie et par contrecoup, de mieux connaître les tenants et aboutissants historiques et politiques de ce dossier et de mieux appréhender les enjeux du conflit du sahara .
Lorsqu’on lit sur Internet les commentaires faits par des algériens à propos du Maroc, on se rend compte que la mentalité des dirigeants algériens qui font une fixation sur le Maroc comme étant l’ennemi à abattre, a décidemment fait tâche d’huile chez un grand nombre de citoyens algériens tombés sous la coupe de la propagande anti-marocaine.
En effet, « l’anti-marocanisme est une donnée incontournable dans les cadres militaires et politico- médiatiques algériens (….). Pour comprendre cette haine qui relève du psychisme, il faut rappeler que l’identité algérienne s’est forgée en totale contradiction avec un Maroc, monarchie séculaire.
Que ce soit les hauts gradés de l’armée nationale populaire algérienne humiliée par leur déconvenue dans la guerre des sables et le conflit du sahara, ou les politiques du FLN, les décideurs algériens n’ont eu de cesse de chercher à construire leur nouveau nationalisme en se trouvant un ennemi. Le Maroc était la cible parfaite (….).Aux yeux des algériens, le Maroc était l’antithèse de ce qu’ils voulaient construire.
Monarchie séculaire, solidement ancrée dans la société, le pouvoir marocain jouissait également de ressorts de légitimation religieux et historiques ; choses qui faisaient défaut aux « révolutionnaires » algériens, même auréolés par une héroïque guerre de libération à laquelle a largement contribué le Maroc. D’ailleurs, pour les dirigeants algériens, la nation algérienne dont la genèse ne s’est faite que pendant la guerre de libération menée contre la France, ne pouvait être consolidée que sur les décombres du royaume du Maroc » dixit Mohammed Semlali (L’Observateur/ Du 26 Décembre 2008 au 1 Janvier 2009).
Le président Houari Boumediene n’avait-il pas déclaré dans l’un de ses discours que « La monarchie marocaine représentait un danger pour la révolution algérienne » ?
Depuis 1962, date de l’indépendance de l’Algérie, les dirigeants algériens se sont toujours montrés négatifs, subjectifs, vindicatifs et agressifs, d’une part avec l’ancien colonisateur et d’autre part avec leurs voisins maghrébins, en particulier avec le Maroc.
Les responsables algériens n’ont jamais été capables de tourner la page et d’entretenir des relations sereines avec la France et le Maroc .D’ou les tensions et les crises à répétition qui ont toujours caractérisé leurs relations aussi bien avec la France qu’avec le Maroc.
En fait, l’Algérie souffre de deux complexes :
1- Le complexe du colonisé :
Plus qu’une défaite militaire et plus qu’une domination politique, économique et culturelle qui a duré presque un siècle et demi, l’invasion et la colonisation française furent un choc moral qui provoqua chez la population algérienne une profonde amertume et un sentiment de frustration et d’infériorité. Ces derniers n’ont jamais oublié le fait que les colons français en parlant des indigènes (les habitants autochtones de l’Algérie) utilisaient un vocabulaire zoologique : « Qu’est-ce que vous avez tous en France à considérer l’Algérie comme un zoo ? ».(NEDJMA de KATEB YACINE).
Les algériens éprouvent encore de nos jours de la rancune et une soif de vengeance, deux sentiments indissociables chez les anciens colonisés (même 50 ans après l’indépendance), à l’égard des anciens colonisateurs.
Les dirigeants algériens souffrent de paranoïa A force de croire qu’ils sont persécutés, ils ont fini par devenir persécuteurs. C’est ce qu’affirme FRANTZ FANON dans son livre intitulé : « Les Damnés de la terre ». « Le colonisé est un persécuté qui rêve en permanence de devenir persécuteur ».
C’est ce qui explique le régime dictatorial mis en place par la junte militaire au pouvoir ainsi que les rêves d’hégémonie et de leadership de la république algérienne.
Tout observateur de la réalité algérienne est en mesure de voir que la situation dans ce pays n’est pas normale .Elle est le fruit d’une politique concertée et d’une dictature militaire déguisée qui vise à brouiller les pistes et à maintenir le peuple dans la servitude et dans la dépendance. Des milliers d’opposants algériens ont été éliminés, des milliers d’autres vivent en exil, loin de leur pays parce qu’ils estiment que la révolution a été trahie et assassinée, le socialisme corrompu, le peuple encore une fois mystifié et asservi par ceux qui lui avaient promis la liberté, la dignité et la prospérité.
2- Un complexe d’infériorité :
Vis-à-vis du Maroc, pays ayant une Histoire qui s’étale sur douze siècles au cours desquels se sont succédés des dynasties et des rois qui ont fait la grandeur du royaume chérifien. Ce qui est loin d’être le cas de l’Algérie qui n’a jamais été un Etat ni une nation au sens propre du terme. En effet, l’Algérie n’a jamais disposé d’elle-même. Elle a toujours été sous la tutelle étrangère. Considérée comme une éternelle mineure, plusieurs peuplades ont décidé de son sort. Ainsi, elle a dû subir le joug des romains, des turcs et par la suite, celui des français qui ont achevé de la mutiler .Le passé de l’Algérie a toujours été un passé éclaté, bousculé, écartelé par l’Histoire.
C’est ce qu’a souligné BERNARD LUGAN, maître de conférence à l’université de Lyon III, historien de l’Afrique, directeur- éditeur de la revue « L’Afrique Réelle » et expert auprès du tribunal pénal international et de l’ONU, dans son intervention à New York, lors d’un colloque consacré au dossier du sahara marocain, organisé par le Council Foreign Relations et l’ American Moroccan Institute.
« Les algériens font un complexe d’infériorité par rapport au Marocains. Ils font un complexe d’infériorité car ils ne sont en fait que des parvenus de l’Histoire. Ce pays n’a jamais existé. Au mieux, il fut une dépendance turque, une suite de Beylicats. Il était un monde d’anarchie. Il n’ y a pas d’Histoire de l’Algérie. D’ailleurs, FERHAT ABBAS l’avait dit : « J’ai visité les cimetières et je n’ai pas trouvé d’Histoire de l’Algérie ». De l’autre côté de la Moulouya, existe un royaume qui a 12 siècles d’Histoire ».
3-Un sentiment de frustration :
Les algériens se sentent frustrés de ne pas avoir un accès sur l’Atlantique comme c’est le cas pour le Maroc. « Si vous prenez une carte, vous constatez que l’Algérie a une toute petite façade sur la Méditerranée et un énorme ventre dans le sahara, ventre totalement artificiel, puisque le sahara n’a jamais été algérien, puisque l’Algérie n’a jamais existé par le passé. Et le Maroc lui, est un pays qui, avec le sahara occidental, dispose d’une immense façade atlantique. Le Maroc n’a pas de richesses minières, mais il a une immense façade atlantique. L’Algérie a d’immenses richesses en pétrole et en gaz, mais elle est coincée dans la Méditerranée. Le détroit de Gibraltar peut être fermé demain, l’Algérie sera totalement enclavée, alors que le Maroc a cette immensité d’ouverture vers l’Atlantique. Et l’Algérie ne peut pas le supporter »dixit BERNARD LUGAN.
4- Un sentiment d’envie et de jalousie :
Les dirigeants algériens ont de tout temps envié aux Rois du Maroc leur Aura et le prestige considérable dont ils jouissent non seulement auprès du peuple marocain, mais aussi auprès des grands de ce monde et des autres nations.
Cela me rappelle une interview accordée à une journaliste de la chaîne de télévision DUBAI par le président Bouteflika quelques mois après son investiture (1999-2000), et qui confirme le bien-fondé de ce que je viens d’avancer et qui montre que les dirigeants algériens ne sont pas à une contradiction près et qu’il existe un grand écart entre ce qu’ils disent et ce qu’ils pensent vraiment.
Question : Monsieur le président, selon vous, quel régime politique conviendrait le mieux à l’Algérie ? Réponse : La Monarchie.
5- Un sentiment de vengeance :
Et ce, pour plusieurs raisons.
A- La défection de l’Emir Abdelkader :
Les algériens accusent à tort le Maroc d’avoir trahi l’Emir Abdelkader et d’avoir pactisé avec l’occupant français. Mais l’Histoire est là, présente, inusable, pour rafraîchir les mémoires défaillantes de ceux qui auraient oublié ou font semblant d’ignorer les énormes sacrifices consentis généreusement par les marocains pour venir en aide aux frères algériens depuis 1830, en passant par leur noble guerre de libération de 1954-1962.
Après la bataille d’ISLY, le Maroc venait de perdre la première guerre de son Histoire, ainsi que son prestige d’invincibilité militaire, sacrifiant dans cette bataille 800 morts (chouhadas) tombés au champ d’honneur et autant de blessés. Cette défaite militaire aussi sanglante que ruineuse, marquera le début du déclin du Maroc.
Après la bataille d’ISLY en 1844, la révision des frontières qui avait suivi la défaite marocaine, avec le traité de Lalla Maghnia le 18 Mars 1845, donnait à l’Algérie française Tindouf, le Touat, la Saoura et Tidikelt.
La France occupa et intégra par la suite d’immenses terres marocaines dans son département de « l’Algérie française », entre autres Bechar, Jerf Torba, Abbadia, Métarfa, Hassi Regel, N’kaila, El Hamira, Kenadssa, Sabela, Merkala, Timimoun, etc. Et à chaque fois, après de sanglantes batailles qui décimèrent des tribus marocaines entières.
B- Le détournement de l’avion marocain avec à son bord les membres du FLN en 1956.
Une autre accusation gratuite et infondée de la part de l’Algérie. Pour rappel, le Maroc avait à l’époque, dénoncé vigoureusement cet acte de piraterie par la voix du Roi Mohammed V et celle de son fils le Prince héritier Moulay El Hassan. A noter également que le royaume du Maroc avait rappelé son ambassadeur à Paris en signe de protestation. Hocine Ait Ahmed, le leader historique du front algérien des forces socialistes, qui a nié toute implication marocaine dans le détournement de l’avion qui transportait en 1956 des dirigeants du FLN de Rabat vers Tunis, a ajouté que Feu Mohammed V était allé jusqu’à proposer à la France « d’échanger son fils contre la libération de ses hôtes algériens ».
L’Histoire nous apprend que lorsque le Roi Mohammed V a appris la nouvelle du détournement de l’avion, il a interrompu son dîner : « Je suis perdu » a-t-il dit. L’autorité du Sultan est sévèrement compromise. Feu Mohammed V veut tout d’abord radier tous les français de la fonction publique du Maroc, puis se rendre sur le champ à Paris. Finalement,le Sultan a téléphoné à M.René Coty, président de la république française :
« Les algériens étaient placés sous ma protection. Mon hospitalité a été violée. Vous connaissez l’âme musulmane. C’est une question d’honneur. Le Coran dit : « Ton hôte est plus sacré que toi-même ». Je suis prêt à donner mes fils en otage ».
C- La guerre des sables :
En Octobre 1963, un bref conflit armé oppose les armées marocaine et algérienne. C’est la guerre des sables. En cause, les territoires du sahara, autour de Tindouf que la France a annexés à sa colonie algérienne et que l’Algérie indépendante refuse de rétrocéder au Maroc en avançant comme argument le principe de « l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation ».
Concernant la guerre des sables de 1963, voici le témoignage d’un journaliste français qui s’appelle CLAUDE KRIEF : « Peu de temps après l’indépendance de l’Algérie, le climat s’envenime entre les deux pays à propos de la délimitation de leurs frontières. L’armée algérienne attaque, le Maroc riposte » (Réf : http://fr.wikipedia.org/wiki/claude_krief).
Ainsi, le 8 Octobre 1963, c’est Alger qui a déclenché les hostilités : l’armée nationale populaire attaque les forces armées royales à Hassi Beida. Les combats cesseront le 4 Novembre.
IGNACE DALLE, qui a longtemps travaillé comme journaliste au Maghreb, écrit à ce propos : « Ce qui est certain, c’est que dans ce dossier complexe, la qualité des arguments marocains et le comportement fraternel du Roi Mohammed V pendant la guerre d’Algérie- même s’il était peu concevable qu’il en fut autrement- méritaient un traitement plus convenable, moins cavalier et provocateur de la part de l’Algérie ». La guerre des sables, quoiqu’il en soit, est gagnée par Rabat, même si le Maroc n’a pas réussi à récupérer les territoires qui lui appartenaient et qui avaient été annexés par la France à l’Algérie.
D - La Marche Verte de HASSAN II en 1975 et la riposte de Boumediene :
a) Création par l’Algérie du front polisario :
Mouvement de sédition bien entendu destiné à revendiquer le sahara occidental et qui aspire à un Etat indépendant.
Si l’Algérie prétend, comme elle le dit, ne pas être partie prenante dans ce conflit et qu’elle défend seulement les bonnes causes et le principe du droit des peuples à l’autodétermination, pourquoi son soutien se limite-t-il exclusivement au polisario ? L’Algérie qui se dit « révolutionnaire »et qui prétend se battre pour l’autodétermination des peuples opprimés, pourquoi refuse-t-elle d’appliquer ses principes ailleurs ?
Pourquoi l’Algérie ne soutient-elle pas :
*Le Tibet et Taiwan ? (De peur de la Chine).
*La Tchétchénie ? (De peur de la Russie).
*Les Kurdes ? (De peur de la Syrie, de la Turquie, de L’Iran et de l’Irak).
*Le Kosovo ? (De peur de la Russie qui soutient la Serbie).
*Les Basques ? (De peur de l’Espagne).
*La Corse ? (De peur de la France).
*Chypre ? (De peur de la Turquie).
Quelle contradiction flagrante et quelle Hypocrisie !
b) L’expulsion des marocains vivant en Algérie :
En riposte à la Marche verte du Roi HASSAN II, Boumediene, soutenu par Bouteflika, alors ministre des affaires étrangères, déclenche « Une marche noire ». Ainsi, le 8 Décembre 1975, jour de l’Aïd Al Adha, les autorités algériennes expulsent d’Algérie des centaines de milliers de marocains (45000 familles) vers leur pays d’origine. Des familles ont été désintégrées, des enfants séparés de leurs parents, des femmes de leurs maris .De surcroît, ils ont tous été dépossédés des biens qu’ils ont accumulés durant des années de labeur.
c) L’implication directe de l’Algérie dans le sahara marocain :
Le 28 Novembre 1975, suite aux accords de Madrid, les marocains pénètrent à Smara. Le 11 Décembre, les FAR font leur entrée à Laayoune, puis le 9 Janvier 1976 à Dakhla. .Le même jour, les derniers éléments de la légion espagnole quittent le sahara marocain.
L’Algérie, laissée en dehors des accords de Madrid, décide de précipiter son armée dans le territoire du sahara marocain.
Pour la seconde fois, le Maroc et l’Algérie vont pouvoir se confronter. Après sa défaite lors de la guerre des sables, l’Algérie qui se sentait offensée par le Maroc, était assoiffée de vengeance. La deuxième fois qu’algériens et marocains s’affronteront directement sera la bataille d’AMGALA en 1976, en pleine « guerre du sahara ».
E- La bataille d’Amgala :
Le 27 janvier, la guerre éclate entre les deux pays voisins dans la localité d’Amgala. L’armée marocaine était commandée par le général Ahmed Dlimi. Le 29 janvier, l’armée algérienne a été contrainte de se retirer de la région d’Amgala, en laissant 100 morts et 200 prisonniers entre les mains des FAR ; ces derniers seront relâchés par la suite, fraternité oblige. En effet, malgré la victoire des FAR sur l’armée algérienne, le Roi HASSAN II a opté pour l’apaisement et le bon voisinage et a libéré tous les prisonniers de guerre algériens sans faire de tapage ni de chantage.
Après la bataille d’Amgala, dans un message au président Boumediene, le Roi HASSAN II déclarait : « Je vous adjure d’éviter au Maroc et à l’Algérie un autre drame. Je vous demande aussi de faire en sorte , soit par une guerre loyalement et ouvertement déclarée, soit par une paix internationale garantie, que dorénavant, on ne dise plus chez moi, dans mon pays, parmi mon peuple, Algérie=Inconstance ».
F- La guerre civile en Algérie et l’attentat à l’hôtel ASNI à Marrakech.
En 1994, après l’attentat perpétré à l’hôtel ASNI à Marrakech dans lequel sont incriminés les services secrets algériens, implication confirmée par un agent des S.S.A. qui s’appelle Karim Moulay Anekkab, les autorités marocaines ont décidé d’instaurer les visas pour les ressortissants algériens désireux de se rendre au Maroc. L’Algérie riposte en décidant la fermeture de ses frontières terrestres avec le Maroc. Ce qui a accentué l’isolement de l’Algérie sur la scène internationale. Confrontés à un terrorisme aveugle, les algériens ont considéré la décision marocaine comme un « lâchage » incompréhensible de la part de leurs voisins dans un contexte où l’Algérie avait besoin d’être soutenue.
Par ailleurs, l’Algérie accuse le Maroc de s’être réjoui de ses malheurs pendant la décennie noire .Elle accuse également le Maroc ainsi que la Tunisie et la Libye, sans preuves à l’appui, d’avoir fourni des armes aux islamistes du FIS.
En réalité, la position du Maroc est connue et a toujours été claire ; elle se caractérise par la neutralité et la non-ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie. Pour mieux dire, le Maroc considérait ce qui se passait en Algérie comme une affaire « Algéro-algérienne ».
En outre, si l’Algérie a connu l’une des plus sanglantes guerres civiles, ce n’est pas le Maroc qu’il faut incriminer. C’est la junte militaire au pouvoir qui a refusé la transition démocratique représenté par le FIS, élu par le peuple algérien. Ce sont les généraux algériens qui ont bafoué la volonté du peuple algérien et saboté le processus démocratique qui a abouti à la victoire du FIS en 1992.
Personnellement, j’estime que le seul grief que l’Algérie peut faire au Maroc, c’est d’avoir cru en elle. En effet, le Maroc a toujours opté pour le bon voisinage, la fraternité et la solidarité, souvent au détriment de ses propres intérêts, alors que l’Algérie a toujours fait preuve d’inconstance et de fourberie à l’égard du Maroc. Les marocains, seigneurs de la guerre certes, demeurent cependant une nation foncièrement pacifique, un peuple militant qui n’entend plus se laisser déposséder au nom d’une quelconque fraternité, de la moindre parcelle de son territoire.
En guise de conclusion, j’aimerais m’adresser directement aux dirigeants algériens, en espérant que ce message parviendra jusqu’au locataire du palais d’Al Mouradia.
Monsieur le président de la république algérienne, sachez que ce n’est pas en dénigrant et en dévalorisant le Maroc que l’Algérie pourra rehausser son image sur la scène internationale.
En cherchant à affaiblir, à amoindrir et à détruire votre pays voisin le Maroc, pays où vous êtes né, où vous avez grandi et étudié, vous oeuvrez à votre insu à l’autodestruction de votre propre pays.
Vous devez avoir le courage moral et politique d’admettre que vous et vos prédécesseurs, avez échoué sur toute la ligne sauf sur un point : vous avez réussi à semer la haine et la discorde entre le peuple algérien et le peuple marocain et à handicaper le développement de tout le Maghreb. Bravo, Monsieur le président ! Vous mériteriez pour cela le prix Nobel de la paix.
Soyez convaincu monsieur le président,que la haine injustifiée et injustifiable que vous n’avez pas cessé de vouer au Maroc, à son Roi et à son peuple,vous brûlera un jour, beaucoup plus que ne l’a fait la décennie noire des années 90.
Avec votre permission monsieur le président, il y a une question qui m’obsède et que je voudrais vous poser, à vous, à vos généraux et à tous ceux qui détiennent le pouvoir en Algérie : « Est-ce que vous arrivez à dormir avec toute cette haine maladive envers le Maroc et les marocains et avec tous ces crimes sur la conscience et tout ce sang sur les mains ? ».
Je suis certain que la réponse est négative et que vous ne savez pas en Algérie ce qu’est le sommeil du juste.
AHMED ADDOU
Je vais essayer dans cet article d’énumérer et d’analyser de façon objective tous les griefs formulés par l’Algérie à l’encontre du Maroc et de voir s’ils sont justifiés ou non.
Je tiens à préciser que mon approche n’a pas la prétention d’être exhaustive ;mon ambition se limite à apporter un éclairage supplémentaire et précis, susceptible de permettre à tout un chacun, en particulier ceux qui sont directement concernés par ce sujet, de mieux comprendre le pourquoi des tensions existant entre le Maroc et l’Algérie et par contrecoup, de mieux connaître les tenants et aboutissants historiques et politiques de ce dossier et de mieux appréhender les enjeux du conflit du sahara .
Lorsqu’on lit sur Internet les commentaires faits par des algériens à propos du Maroc, on se rend compte que la mentalité des dirigeants algériens qui font une fixation sur le Maroc comme étant l’ennemi à abattre, a décidemment fait tâche d’huile chez un grand nombre de citoyens algériens tombés sous la coupe de la propagande anti-marocaine.
En effet, « l’anti-marocanisme est une donnée incontournable dans les cadres militaires et politico- médiatiques algériens (….). Pour comprendre cette haine qui relève du psychisme, il faut rappeler que l’identité algérienne s’est forgée en totale contradiction avec un Maroc, monarchie séculaire.
Que ce soit les hauts gradés de l’armée nationale populaire algérienne humiliée par leur déconvenue dans la guerre des sables et le conflit du sahara, ou les politiques du FLN, les décideurs algériens n’ont eu de cesse de chercher à construire leur nouveau nationalisme en se trouvant un ennemi. Le Maroc était la cible parfaite (….).Aux yeux des algériens, le Maroc était l’antithèse de ce qu’ils voulaient construire.
Monarchie séculaire, solidement ancrée dans la société, le pouvoir marocain jouissait également de ressorts de légitimation religieux et historiques ; choses qui faisaient défaut aux « révolutionnaires » algériens, même auréolés par une héroïque guerre de libération à laquelle a largement contribué le Maroc. D’ailleurs, pour les dirigeants algériens, la nation algérienne dont la genèse ne s’est faite que pendant la guerre de libération menée contre la France, ne pouvait être consolidée que sur les décombres du royaume du Maroc » dixit Mohammed Semlali (L’Observateur/ Du 26 Décembre 2008 au 1 Janvier 2009).
Le président Houari Boumediene n’avait-il pas déclaré dans l’un de ses discours que « La monarchie marocaine représentait un danger pour la révolution algérienne » ?
Depuis 1962, date de l’indépendance de l’Algérie, les dirigeants algériens se sont toujours montrés négatifs, subjectifs, vindicatifs et agressifs, d’une part avec l’ancien colonisateur et d’autre part avec leurs voisins maghrébins, en particulier avec le Maroc.
Les responsables algériens n’ont jamais été capables de tourner la page et d’entretenir des relations sereines avec la France et le Maroc .D’ou les tensions et les crises à répétition qui ont toujours caractérisé leurs relations aussi bien avec la France qu’avec le Maroc.
En fait, l’Algérie souffre de deux complexes :
1- Le complexe du colonisé :
Plus qu’une défaite militaire et plus qu’une domination politique, économique et culturelle qui a duré presque un siècle et demi, l’invasion et la colonisation française furent un choc moral qui provoqua chez la population algérienne une profonde amertume et un sentiment de frustration et d’infériorité. Ces derniers n’ont jamais oublié le fait que les colons français en parlant des indigènes (les habitants autochtones de l’Algérie) utilisaient un vocabulaire zoologique : « Qu’est-ce que vous avez tous en France à considérer l’Algérie comme un zoo ? ».(NEDJMA de KATEB YACINE).
Les algériens éprouvent encore de nos jours de la rancune et une soif de vengeance, deux sentiments indissociables chez les anciens colonisés (même 50 ans après l’indépendance), à l’égard des anciens colonisateurs.
Les dirigeants algériens souffrent de paranoïa A force de croire qu’ils sont persécutés, ils ont fini par devenir persécuteurs. C’est ce qu’affirme FRANTZ FANON dans son livre intitulé : « Les Damnés de la terre ». « Le colonisé est un persécuté qui rêve en permanence de devenir persécuteur ».
C’est ce qui explique le régime dictatorial mis en place par la junte militaire au pouvoir ainsi que les rêves d’hégémonie et de leadership de la république algérienne.
Tout observateur de la réalité algérienne est en mesure de voir que la situation dans ce pays n’est pas normale .Elle est le fruit d’une politique concertée et d’une dictature militaire déguisée qui vise à brouiller les pistes et à maintenir le peuple dans la servitude et dans la dépendance. Des milliers d’opposants algériens ont été éliminés, des milliers d’autres vivent en exil, loin de leur pays parce qu’ils estiment que la révolution a été trahie et assassinée, le socialisme corrompu, le peuple encore une fois mystifié et asservi par ceux qui lui avaient promis la liberté, la dignité et la prospérité.
2- Un complexe d’infériorité :
Vis-à-vis du Maroc, pays ayant une Histoire qui s’étale sur douze siècles au cours desquels se sont succédés des dynasties et des rois qui ont fait la grandeur du royaume chérifien. Ce qui est loin d’être le cas de l’Algérie qui n’a jamais été un Etat ni une nation au sens propre du terme. En effet, l’Algérie n’a jamais disposé d’elle-même. Elle a toujours été sous la tutelle étrangère. Considérée comme une éternelle mineure, plusieurs peuplades ont décidé de son sort. Ainsi, elle a dû subir le joug des romains, des turcs et par la suite, celui des français qui ont achevé de la mutiler .Le passé de l’Algérie a toujours été un passé éclaté, bousculé, écartelé par l’Histoire.
C’est ce qu’a souligné BERNARD LUGAN, maître de conférence à l’université de Lyon III, historien de l’Afrique, directeur- éditeur de la revue « L’Afrique Réelle » et expert auprès du tribunal pénal international et de l’ONU, dans son intervention à New York, lors d’un colloque consacré au dossier du sahara marocain, organisé par le Council Foreign Relations et l’ American Moroccan Institute.
« Les algériens font un complexe d’infériorité par rapport au Marocains. Ils font un complexe d’infériorité car ils ne sont en fait que des parvenus de l’Histoire. Ce pays n’a jamais existé. Au mieux, il fut une dépendance turque, une suite de Beylicats. Il était un monde d’anarchie. Il n’ y a pas d’Histoire de l’Algérie. D’ailleurs, FERHAT ABBAS l’avait dit : « J’ai visité les cimetières et je n’ai pas trouvé d’Histoire de l’Algérie ». De l’autre côté de la Moulouya, existe un royaume qui a 12 siècles d’Histoire ».
3-Un sentiment de frustration :
Les algériens se sentent frustrés de ne pas avoir un accès sur l’Atlantique comme c’est le cas pour le Maroc. « Si vous prenez une carte, vous constatez que l’Algérie a une toute petite façade sur la Méditerranée et un énorme ventre dans le sahara, ventre totalement artificiel, puisque le sahara n’a jamais été algérien, puisque l’Algérie n’a jamais existé par le passé. Et le Maroc lui, est un pays qui, avec le sahara occidental, dispose d’une immense façade atlantique. Le Maroc n’a pas de richesses minières, mais il a une immense façade atlantique. L’Algérie a d’immenses richesses en pétrole et en gaz, mais elle est coincée dans la Méditerranée. Le détroit de Gibraltar peut être fermé demain, l’Algérie sera totalement enclavée, alors que le Maroc a cette immensité d’ouverture vers l’Atlantique. Et l’Algérie ne peut pas le supporter »dixit BERNARD LUGAN.
4- Un sentiment d’envie et de jalousie :
Les dirigeants algériens ont de tout temps envié aux Rois du Maroc leur Aura et le prestige considérable dont ils jouissent non seulement auprès du peuple marocain, mais aussi auprès des grands de ce monde et des autres nations.
Cela me rappelle une interview accordée à une journaliste de la chaîne de télévision DUBAI par le président Bouteflika quelques mois après son investiture (1999-2000), et qui confirme le bien-fondé de ce que je viens d’avancer et qui montre que les dirigeants algériens ne sont pas à une contradiction près et qu’il existe un grand écart entre ce qu’ils disent et ce qu’ils pensent vraiment.
Question : Monsieur le président, selon vous, quel régime politique conviendrait le mieux à l’Algérie ? Réponse : La Monarchie.
5- Un sentiment de vengeance :
Et ce, pour plusieurs raisons.
A- La défection de l’Emir Abdelkader :
Les algériens accusent à tort le Maroc d’avoir trahi l’Emir Abdelkader et d’avoir pactisé avec l’occupant français. Mais l’Histoire est là, présente, inusable, pour rafraîchir les mémoires défaillantes de ceux qui auraient oublié ou font semblant d’ignorer les énormes sacrifices consentis généreusement par les marocains pour venir en aide aux frères algériens depuis 1830, en passant par leur noble guerre de libération de 1954-1962.
Après la bataille d’ISLY, le Maroc venait de perdre la première guerre de son Histoire, ainsi que son prestige d’invincibilité militaire, sacrifiant dans cette bataille 800 morts (chouhadas) tombés au champ d’honneur et autant de blessés. Cette défaite militaire aussi sanglante que ruineuse, marquera le début du déclin du Maroc.
Après la bataille d’ISLY en 1844, la révision des frontières qui avait suivi la défaite marocaine, avec le traité de Lalla Maghnia le 18 Mars 1845, donnait à l’Algérie française Tindouf, le Touat, la Saoura et Tidikelt.
La France occupa et intégra par la suite d’immenses terres marocaines dans son département de « l’Algérie française », entre autres Bechar, Jerf Torba, Abbadia, Métarfa, Hassi Regel, N’kaila, El Hamira, Kenadssa, Sabela, Merkala, Timimoun, etc. Et à chaque fois, après de sanglantes batailles qui décimèrent des tribus marocaines entières.
B- Le détournement de l’avion marocain avec à son bord les membres du FLN en 1956.
Une autre accusation gratuite et infondée de la part de l’Algérie. Pour rappel, le Maroc avait à l’époque, dénoncé vigoureusement cet acte de piraterie par la voix du Roi Mohammed V et celle de son fils le Prince héritier Moulay El Hassan. A noter également que le royaume du Maroc avait rappelé son ambassadeur à Paris en signe de protestation. Hocine Ait Ahmed, le leader historique du front algérien des forces socialistes, qui a nié toute implication marocaine dans le détournement de l’avion qui transportait en 1956 des dirigeants du FLN de Rabat vers Tunis, a ajouté que Feu Mohammed V était allé jusqu’à proposer à la France « d’échanger son fils contre la libération de ses hôtes algériens ».
L’Histoire nous apprend que lorsque le Roi Mohammed V a appris la nouvelle du détournement de l’avion, il a interrompu son dîner : « Je suis perdu » a-t-il dit. L’autorité du Sultan est sévèrement compromise. Feu Mohammed V veut tout d’abord radier tous les français de la fonction publique du Maroc, puis se rendre sur le champ à Paris. Finalement,le Sultan a téléphoné à M.René Coty, président de la république française :
« Les algériens étaient placés sous ma protection. Mon hospitalité a été violée. Vous connaissez l’âme musulmane. C’est une question d’honneur. Le Coran dit : « Ton hôte est plus sacré que toi-même ». Je suis prêt à donner mes fils en otage ».
C- La guerre des sables :
En Octobre 1963, un bref conflit armé oppose les armées marocaine et algérienne. C’est la guerre des sables. En cause, les territoires du sahara, autour de Tindouf que la France a annexés à sa colonie algérienne et que l’Algérie indépendante refuse de rétrocéder au Maroc en avançant comme argument le principe de « l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation ».
Concernant la guerre des sables de 1963, voici le témoignage d’un journaliste français qui s’appelle CLAUDE KRIEF : « Peu de temps après l’indépendance de l’Algérie, le climat s’envenime entre les deux pays à propos de la délimitation de leurs frontières. L’armée algérienne attaque, le Maroc riposte » (Réf : http://fr.wikipedia.org/wiki/claude_krief).
Ainsi, le 8 Octobre 1963, c’est Alger qui a déclenché les hostilités : l’armée nationale populaire attaque les forces armées royales à Hassi Beida. Les combats cesseront le 4 Novembre.
IGNACE DALLE, qui a longtemps travaillé comme journaliste au Maghreb, écrit à ce propos : « Ce qui est certain, c’est que dans ce dossier complexe, la qualité des arguments marocains et le comportement fraternel du Roi Mohammed V pendant la guerre d’Algérie- même s’il était peu concevable qu’il en fut autrement- méritaient un traitement plus convenable, moins cavalier et provocateur de la part de l’Algérie ». La guerre des sables, quoiqu’il en soit, est gagnée par Rabat, même si le Maroc n’a pas réussi à récupérer les territoires qui lui appartenaient et qui avaient été annexés par la France à l’Algérie.
D - La Marche Verte de HASSAN II en 1975 et la riposte de Boumediene :
a) Création par l’Algérie du front polisario :
Mouvement de sédition bien entendu destiné à revendiquer le sahara occidental et qui aspire à un Etat indépendant.
Si l’Algérie prétend, comme elle le dit, ne pas être partie prenante dans ce conflit et qu’elle défend seulement les bonnes causes et le principe du droit des peuples à l’autodétermination, pourquoi son soutien se limite-t-il exclusivement au polisario ? L’Algérie qui se dit « révolutionnaire »et qui prétend se battre pour l’autodétermination des peuples opprimés, pourquoi refuse-t-elle d’appliquer ses principes ailleurs ?
Pourquoi l’Algérie ne soutient-elle pas :
*Le Tibet et Taiwan ? (De peur de la Chine).
*La Tchétchénie ? (De peur de la Russie).
*Les Kurdes ? (De peur de la Syrie, de la Turquie, de L’Iran et de l’Irak).
*Le Kosovo ? (De peur de la Russie qui soutient la Serbie).
*Les Basques ? (De peur de l’Espagne).
*La Corse ? (De peur de la France).
*Chypre ? (De peur de la Turquie).
Quelle contradiction flagrante et quelle Hypocrisie !
b) L’expulsion des marocains vivant en Algérie :
En riposte à la Marche verte du Roi HASSAN II, Boumediene, soutenu par Bouteflika, alors ministre des affaires étrangères, déclenche « Une marche noire ». Ainsi, le 8 Décembre 1975, jour de l’Aïd Al Adha, les autorités algériennes expulsent d’Algérie des centaines de milliers de marocains (45000 familles) vers leur pays d’origine. Des familles ont été désintégrées, des enfants séparés de leurs parents, des femmes de leurs maris .De surcroît, ils ont tous été dépossédés des biens qu’ils ont accumulés durant des années de labeur.
c) L’implication directe de l’Algérie dans le sahara marocain :
Le 28 Novembre 1975, suite aux accords de Madrid, les marocains pénètrent à Smara. Le 11 Décembre, les FAR font leur entrée à Laayoune, puis le 9 Janvier 1976 à Dakhla. .Le même jour, les derniers éléments de la légion espagnole quittent le sahara marocain.
L’Algérie, laissée en dehors des accords de Madrid, décide de précipiter son armée dans le territoire du sahara marocain.
Pour la seconde fois, le Maroc et l’Algérie vont pouvoir se confronter. Après sa défaite lors de la guerre des sables, l’Algérie qui se sentait offensée par le Maroc, était assoiffée de vengeance. La deuxième fois qu’algériens et marocains s’affronteront directement sera la bataille d’AMGALA en 1976, en pleine « guerre du sahara ».
E- La bataille d’Amgala :
Le 27 janvier, la guerre éclate entre les deux pays voisins dans la localité d’Amgala. L’armée marocaine était commandée par le général Ahmed Dlimi. Le 29 janvier, l’armée algérienne a été contrainte de se retirer de la région d’Amgala, en laissant 100 morts et 200 prisonniers entre les mains des FAR ; ces derniers seront relâchés par la suite, fraternité oblige. En effet, malgré la victoire des FAR sur l’armée algérienne, le Roi HASSAN II a opté pour l’apaisement et le bon voisinage et a libéré tous les prisonniers de guerre algériens sans faire de tapage ni de chantage.
Après la bataille d’Amgala, dans un message au président Boumediene, le Roi HASSAN II déclarait : « Je vous adjure d’éviter au Maroc et à l’Algérie un autre drame. Je vous demande aussi de faire en sorte , soit par une guerre loyalement et ouvertement déclarée, soit par une paix internationale garantie, que dorénavant, on ne dise plus chez moi, dans mon pays, parmi mon peuple, Algérie=Inconstance ».
F- La guerre civile en Algérie et l’attentat à l’hôtel ASNI à Marrakech.
En 1994, après l’attentat perpétré à l’hôtel ASNI à Marrakech dans lequel sont incriminés les services secrets algériens, implication confirmée par un agent des S.S.A. qui s’appelle Karim Moulay Anekkab, les autorités marocaines ont décidé d’instaurer les visas pour les ressortissants algériens désireux de se rendre au Maroc. L’Algérie riposte en décidant la fermeture de ses frontières terrestres avec le Maroc. Ce qui a accentué l’isolement de l’Algérie sur la scène internationale. Confrontés à un terrorisme aveugle, les algériens ont considéré la décision marocaine comme un « lâchage » incompréhensible de la part de leurs voisins dans un contexte où l’Algérie avait besoin d’être soutenue.
Par ailleurs, l’Algérie accuse le Maroc de s’être réjoui de ses malheurs pendant la décennie noire .Elle accuse également le Maroc ainsi que la Tunisie et la Libye, sans preuves à l’appui, d’avoir fourni des armes aux islamistes du FIS.
En réalité, la position du Maroc est connue et a toujours été claire ; elle se caractérise par la neutralité et la non-ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie. Pour mieux dire, le Maroc considérait ce qui se passait en Algérie comme une affaire « Algéro-algérienne ».
En outre, si l’Algérie a connu l’une des plus sanglantes guerres civiles, ce n’est pas le Maroc qu’il faut incriminer. C’est la junte militaire au pouvoir qui a refusé la transition démocratique représenté par le FIS, élu par le peuple algérien. Ce sont les généraux algériens qui ont bafoué la volonté du peuple algérien et saboté le processus démocratique qui a abouti à la victoire du FIS en 1992.
Personnellement, j’estime que le seul grief que l’Algérie peut faire au Maroc, c’est d’avoir cru en elle. En effet, le Maroc a toujours opté pour le bon voisinage, la fraternité et la solidarité, souvent au détriment de ses propres intérêts, alors que l’Algérie a toujours fait preuve d’inconstance et de fourberie à l’égard du Maroc. Les marocains, seigneurs de la guerre certes, demeurent cependant une nation foncièrement pacifique, un peuple militant qui n’entend plus se laisser déposséder au nom d’une quelconque fraternité, de la moindre parcelle de son territoire.
En guise de conclusion, j’aimerais m’adresser directement aux dirigeants algériens, en espérant que ce message parviendra jusqu’au locataire du palais d’Al Mouradia.
Monsieur le président de la république algérienne, sachez que ce n’est pas en dénigrant et en dévalorisant le Maroc que l’Algérie pourra rehausser son image sur la scène internationale.
En cherchant à affaiblir, à amoindrir et à détruire votre pays voisin le Maroc, pays où vous êtes né, où vous avez grandi et étudié, vous oeuvrez à votre insu à l’autodestruction de votre propre pays.
Vous devez avoir le courage moral et politique d’admettre que vous et vos prédécesseurs, avez échoué sur toute la ligne sauf sur un point : vous avez réussi à semer la haine et la discorde entre le peuple algérien et le peuple marocain et à handicaper le développement de tout le Maghreb. Bravo, Monsieur le président ! Vous mériteriez pour cela le prix Nobel de la paix.
Soyez convaincu monsieur le président,que la haine injustifiée et injustifiable que vous n’avez pas cessé de vouer au Maroc, à son Roi et à son peuple,vous brûlera un jour, beaucoup plus que ne l’a fait la décennie noire des années 90.
Avec votre permission monsieur le président, il y a une question qui m’obsède et que je voudrais vous poser, à vous, à vos généraux et à tous ceux qui détiennent le pouvoir en Algérie : « Est-ce que vous arrivez à dormir avec toute cette haine maladive envers le Maroc et les marocains et avec tous ces crimes sur la conscience et tout ce sang sur les mains ? ».
Je suis certain que la réponse est négative et que vous ne savez pas en Algérie ce qu’est le sommeil du juste.
AHMED ADDOU