Human Rights Watch a dénoncé, en début de semaine, la répression syndicale en Algérie. L'UGTA, l'Union des travailleurs algériens, domine le paysage syndical du pays. Malgré leurs efforts, d'autres organisations n'arrivent pas à se constituer légalement.
Le syndicat des enseignants du supérieur ou encore celui des postiers ont déposé des demandes de statuts l'année dernière et attendent toujours le récépissé qui leur donnera une existence légale.
Les autorités algériennes devraient cesser de mettre des entraves à la création des syndicats indépendants ainsi qu’à l’organisation et à la participation dans des manifestations pacifiques et des grèves du travail, a déclaré Human Rights Watch .
Les autorités ont bloqué des manifestations, arrêté arbitrairement des militants syndicalistes et poursuivi certains d’entre eux au pénal pour l’exercice pacifique de leurs activités syndicales. Le 29 septembre, la police a violemment dispersé une manifestation pacifique organisée devant le siège du gouvernement à Alger par le “comité national des contractuels du pré-emploi » et a arrêté une vingtaine de manifestants avant de les relâcher plus tard.
« L'Algérie affirme qu’elle s’est engagée sur une voie de réformes politiques, mais ensuite fait volte-face et menace des syndicats indépendants qui cherchent à instaurer une justice sociale et de meilleures conditions de travail », a déclaré Joe Stork, directeur par intérim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Les travailleurs ne devraient pas risquer d’être licenciés ou jetés en prison pour avoir pris part à des activités syndicales pacifiques ».
Il en a résulté un climat d’intimidation et de peur empêchant que se développent des syndicats indépendants en parallèle des syndicats appuyés par l’État qui existent déjà, a déclaré Human Rights Watch. Human Rights Watch s’est entretenue avec vingt syndicalistes au sujet des tactiques employées par les autorités pour gêner les activités syndicales lors des grèves, des manifestations pacifiques ou des réunions. Les autorités ont renvoyé des fonctionnaires suite à des grèves pacifiques et emprisonné des leaders syndicaux pour des accusations à motif politique.
Le 25 avril 2013, Human Rights Watch a envoyé une lettre aux ministres algériens de la Justice et de l’Intérieur en demandant des informations sur des incidents et des cas bien précis dans lesquels il apparaît que les autorités ont violé le droit des syndicalistes et des travailleurs à participer à des activités syndicales pacifiques. Près de cinq mois plus tard, les ministres n’ont toujours pas répondu à cette lettre.
Les autorités algériennes se livrent à des manœuvres administratives visant à refuser le statut légal à certains syndicats indépendants. La loi régissant la légalisation de nouveaux syndicats exige seulement que ces groupes notifient les autorités de leur existence, et non pas qu’ils sollicitent la permission de se constituer. Mais les autorités refusent parfois d’émettre le récépissé prouvant qu’elles ont bien été notifiées.
Le Syndicat des enseignants du supérieur solidaires, par exemple, a déposé son dossier le 19 janvier 2012. Mais il n’a reçu aucun récépissé à ce moment-là et attend toujours une réponse du gouvernement, ce qui signifie qu’il ne peut pas travailler en toute légalité.
Le Syndicat national autonome des postiers (SNAP) a notifié les autorités à trois reprises – le 2 juillet 2012, le 13 septembre 2012 et le 3 mars 2013 – mais les autorités ne lui ont jamais délivré de récépissé. Il n’a toujours pas de statut légal.
Les libertés d’organisation, de négociation collective et de grève sont consacrées par les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), dont l’Algérie est un État partie. L’Algérie a également des obligations au regard de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui garantissent la liberté d’association et de réunion, ainsi que du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), qui protège les droits spécifiques liés à la liberté d’association et à l’appartenance syndicale.
L’article 2 de la Convention n°87 de l’OIT, portant sur la liberté d’association et sur la protection du droit de s’organiser, stipule que les travailleurs et employeurs, sans distinction, doivent avoir le droit de créer des organisations et, dans les seules limites fixées par l’organisation en question, d’adhérer à celles de leur choix sans autorisation préalable.
« La plus grande union algérienne de travailleurs, l’Union générale des travailleurs algériens, a joué un rôle admirable dans l’indépendance de l’Algérie il y a un demi-siècle », a conclu Joe Stork. « Il est grand temps, pour l’Algérie, de permettre à d’autres syndicats de s’épanouir à leur tour ».
Les autorités algériennes devraient cesser de mettre des entraves à la création des syndicats indépendants ainsi qu’à l’organisation et à la participation dans des manifestations pacifiques et des grèves du travail, a déclaré Human Rights Watch .
Les autorités ont bloqué des manifestations, arrêté arbitrairement des militants syndicalistes et poursuivi certains d’entre eux au pénal pour l’exercice pacifique de leurs activités syndicales. Le 29 septembre, la police a violemment dispersé une manifestation pacifique organisée devant le siège du gouvernement à Alger par le “comité national des contractuels du pré-emploi » et a arrêté une vingtaine de manifestants avant de les relâcher plus tard.
« L'Algérie affirme qu’elle s’est engagée sur une voie de réformes politiques, mais ensuite fait volte-face et menace des syndicats indépendants qui cherchent à instaurer une justice sociale et de meilleures conditions de travail », a déclaré Joe Stork, directeur par intérim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Les travailleurs ne devraient pas risquer d’être licenciés ou jetés en prison pour avoir pris part à des activités syndicales pacifiques ».
Il en a résulté un climat d’intimidation et de peur empêchant que se développent des syndicats indépendants en parallèle des syndicats appuyés par l’État qui existent déjà, a déclaré Human Rights Watch. Human Rights Watch s’est entretenue avec vingt syndicalistes au sujet des tactiques employées par les autorités pour gêner les activités syndicales lors des grèves, des manifestations pacifiques ou des réunions. Les autorités ont renvoyé des fonctionnaires suite à des grèves pacifiques et emprisonné des leaders syndicaux pour des accusations à motif politique.
Le 25 avril 2013, Human Rights Watch a envoyé une lettre aux ministres algériens de la Justice et de l’Intérieur en demandant des informations sur des incidents et des cas bien précis dans lesquels il apparaît que les autorités ont violé le droit des syndicalistes et des travailleurs à participer à des activités syndicales pacifiques. Près de cinq mois plus tard, les ministres n’ont toujours pas répondu à cette lettre.
Les autorités algériennes se livrent à des manœuvres administratives visant à refuser le statut légal à certains syndicats indépendants. La loi régissant la légalisation de nouveaux syndicats exige seulement que ces groupes notifient les autorités de leur existence, et non pas qu’ils sollicitent la permission de se constituer. Mais les autorités refusent parfois d’émettre le récépissé prouvant qu’elles ont bien été notifiées.
Le Syndicat des enseignants du supérieur solidaires, par exemple, a déposé son dossier le 19 janvier 2012. Mais il n’a reçu aucun récépissé à ce moment-là et attend toujours une réponse du gouvernement, ce qui signifie qu’il ne peut pas travailler en toute légalité.
Le Syndicat national autonome des postiers (SNAP) a notifié les autorités à trois reprises – le 2 juillet 2012, le 13 septembre 2012 et le 3 mars 2013 – mais les autorités ne lui ont jamais délivré de récépissé. Il n’a toujours pas de statut légal.
Les libertés d’organisation, de négociation collective et de grève sont consacrées par les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), dont l’Algérie est un État partie. L’Algérie a également des obligations au regard de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui garantissent la liberté d’association et de réunion, ainsi que du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), qui protège les droits spécifiques liés à la liberté d’association et à l’appartenance syndicale.
L’article 2 de la Convention n°87 de l’OIT, portant sur la liberté d’association et sur la protection du droit de s’organiser, stipule que les travailleurs et employeurs, sans distinction, doivent avoir le droit de créer des organisations et, dans les seules limites fixées par l’organisation en question, d’adhérer à celles de leur choix sans autorisation préalable.
« La plus grande union algérienne de travailleurs, l’Union générale des travailleurs algériens, a joué un rôle admirable dans l’indépendance de l’Algérie il y a un demi-siècle », a conclu Joe Stork. « Il est grand temps, pour l’Algérie, de permettre à d’autres syndicats de s’épanouir à leur tour ».