Le nom du moudjahid et président Mohamed Boudiaf, assassiné un malheureux 29 juin, il ya vingt et un ans, restera à jamais gravé dans la mémoire algérienne. Cette figure historique, révolutionnaire et nationale, a payé de sa vie le prix de sa bonté, de sa spontanéité et de son amour pour la patrie.
Il est parti laissant derrière lui la question posée en titre de son livre : « Où va l’Algérie ? » Une question restée sans réponse.
Il est parti laissant derrière lui la question posée en titre de son livre : « Où va l’Algérie ? » Une question restée sans réponse.
Elle renvoie aussi à la haine endémique et l'exclusion qui affectent un nombre incalculable de citoyens, du fait d’un régionalisme mesquin qui s’est propagé à tous les niveaux. Un régionalisme qui a fait son lot de victimes parmi les compétences dont le seul tort est d’appartenir à une autre région, d’avoir des opinions différentes et qui aspirent à avoir leur chance afin de contribuer à la construction de leur pays…
« Où va l’Algérie ? » se pose au sujet de cette pensée politique et économique unique et arriérée, qui produit des partis et des associations de la société civile sans le moindre pouvoir de décision et incapables de faire l’opinion. Et d’une économie à l’agonie qui repose sur les ressources pétrolières et l’importation tous azimuts.
Elle se pose également à propos d’une pensée sociale et culturelle dépassée qui n’a pas tenu compte des besoins des jeunes générations qui aspirent à la modernité et au développement, à l'ère des technologies modernes…
« Où va l’Algérie ? » se pose au sujet de cette régression des valeurs et cette perte des principes chez les individus, les groupes, les associations et les institutions, alors que les scandales de corruption, de pillage, de vol, et toutes sortes de crimes se généralisent dans l’impunité la plus totale.
Par conséquent, le nom de l’Algérie est aujourd’hui associé aux scandales de corruption et de malversation impliquant Sonatrach, Sonelgaz, l'autoroute Est-Ouest, et de hauts fonctionnaires de l'État.
Le nom de l’Algérie n’évoque plus la grande révolution de Novembre, et les grands sacrifices consentis à travers l’histoire, ni une génération ouverte et instruite consciente de ce qui l’entoure. Une génération qui voit un pays regorgeant de ressources et de milliards, et un peuple qui souffre du chômage, du manque d'infrastructures sanitaires, sportives, éducatives, culturelles, et une grande partie de la société qui s’appauvrit dans la douleur et le chagrin…
En fait, la réponse à la question posée par le regretté Mohamed Boudiaf dans les années 60 du siècle dernier est à la fois facile et difficile. Il nous manque le courage de faire face au monde actuel, et celui de changer ce qui doit être changé et récupérer le temps perdu.
Cette même question restera toujours posée, et la réponse sera toujours la même : l'Algérie se dirige vers l'inconnu si les choses continuent de fonctionner de la sorte. Si on ne met pas fin au pouvoir de l’ignorance, de l’exclusion, de la haine et de la vanité. Si l’amour et le respect venaient à disparaitre et si on continue d’ignorer les compétences et les hommes des générations montantes, alors nous continuerons à régresser dans tous les domaines…