Deux Organisations non-gouvernementales ont exprimé, mercredi, leur vive préoccupation sur le sort réservé aux femmes et aux enfants dans les camps de Tindouf, où «ils sont confinés sans perspective d'avenir et sans droit à aucun statut».
«Deux générations de Sahraouis sont nées, ont grandi dans les camps et connu des conditions très difficiles de vie, d'éducation et de santé», a affirmé Mohamed Sbia, membre de l'ONG Ocaproce International, lors d'une séance plénière du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies.
Il a expliqué que les femmes et les enfants sont les plus vulnérables vis-à-vis de cette situation de non-droit et ne disposent que de la précarité rendue pérenne du fait de la dépendance vis-à-vis de l'action humanitaire.
Pis encore, l'exploitation des femmes dans la propagande politique au sein du polisario est quasiment un tabou hermétique aux médias et aux Organisations internationales agissant dans le domaine des droits de l'Homme, a fait observer ce militant.
«Voilà un exemple criant de déni de droit qui exige de la Communauté internationale et des instances de l'Onu d'œuvrer sans délai pour une solution concrète afin d'améliorer le sort de cette population», a-t-il lancé.
L'Agence internationale pour le développement (AIDE) a, de son côté, dénoncé la situation tragique de la femme dans les camps de Tindouf, affirmant qu'elles «sont livrées à la merci des dirigeants de ce mouvement séparatiste qui leur fait subir l'odieux crime de procréation forcée».
«On ne saurait se réjouir des avancées obtenues dans les provinces du sud du Maroc tant que des milliers de femmes et de jeunes filles issues de cette zone sont aujourd'hui oubliées dans les camps du polisario», a regretté Naima Korchi, militante de cette ONG.
Elle a relevé que la situation est incomparable au Maroc, y compris dans la région du Sahara, où la femme sahraouie a vu sa place se consolider dans l'édifice institutionnel et sa présence se renforcer dans les instances politiques, culturelles et économiques. «Des femmes sahraouies sont aujourd'hui parlementaires, présidentes d'associations et chefs d'entreprises», a-t-elle fait valoir.
Le Maroc, a rappelé Naima Korchi, a mis en place nombre d'institutions nationales pour la protection et la promotion des droits de l'Homme, citant en particulier le Conseil national des droits de l'Homme et le Conseil économique, social et environnemental. Il s'agit, a-t-elle précisé, de deux instances majeures en charge de l'observation du respect des droits fondamentaux à travers des antennes régionales pleinement investies.