La ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) a "dénoncé énergiquement les intimidations des pouvoirs publics à l'encontre des chômeurs" qui revendiquent leurs droits pacifiquement.
Dans un communiqué rendu public jeudi, la LADDH dénonce également "l'attitude criminelle de ceux qui veulent interposer des Algériens contre d'autres Algériens", suite au "lynchage" par "des baltaguias" de plusieurs chômeurs qui tentaient de manifestation pacifiquement samedi dernier à Oum El Bouaghi (500 km au sud-est d'Alger).
"Nous mettons en garde, les responsables de tels actes graves et honteux. Nous exigeons qu'une enquête sérieuse et indépendante soit diligentée pour situer les responsabilités de ceux qui appellent au meurtre, ceux qui passent au lynchage et ceux qui n'assistent pas des citoyens en danger", lit-on dans ce communiqué.
La coordination nationale pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) avait appelé à une manifestation pacifique qui devait avoir lieu le samedi 25 mai 2013, à Ain Beida, dans le département d'Oum El Bouaghi (500 km au sud-est d'Alger), "pour des revendications purement sociales liées au dossier du travail", rappelle l'ONG.
A leur arrivée à Oum Bouaghi, "les chômeurs furent surpris par un dispositif sécuritaire impressionnant qui est mobilisé certainement pour empêcher cette manifestation pacifique. Plus grave encore, une bande de baltaguias circulant à bord de plusieurs véhicules s'en est pris violemment aux chômeurs regroupés dans un cyber pour préparer leur action pacifique".
Suite à ces graves dépassements, la CNDDC a décidé d'annuler la manifestation pour éviter l'enveniment de la situation et l'effusion du sang, souligne la LADDH, notant que "ces faits graves ont permis aux chômeurs de déduire que cette chasse à l'être humain est le résultat d'une complicité criminelle entre les autorités et les responsables de la ville. Sinon comment ce dispositif impressionnant a laissé ces baltaguias lyncher des manifestants ?".