Le dernier rapport du Département d'Etat américain sur le terrorisme dans le monde pointe du doigt l'Algérie pour son rôle d'obstacle aux efforts de lutte antiterroriste dans la région.
Citant le rapport, le professeur de relations internationales à l'Université Mohammed V-Agdal, Tajeddine El Houssaini a rappelé dans une déclaration à la MAP que "la lutte contre le terrorisme dans la région demeure sans effet faute d'un règlement définitif de la question du Sahara, du fait du rôle négatif de l'Algérie qui soutient militairement et diplomatiquement le "polisario" et l'abrite sur son territoire".Dans ce contexte, une possible connivence entre d'anciens membres du "polisario" et les terroristes opérant dans la zone du Sahel et du Sahara "est fort probable" comme l'attestent de nombreuses études qui ont conclu à l'existence d'une coopération entre des éléments du "polisario" et les terroristes, en particulier concernant la prise d'otages et le trafic de contrebande.
Le professeur El Houssaini a souligné que "le règlement de la question du Sahara est entre les mains de l'Algérie", pour peu qu'elle fasse preuve de volonté politique. "L'institution militaire en Algérie commence à réaliser que le voisinage régional représente un atout de taille pour ce pays et que le Maroc demeure un acteur important dans la région", a-t-il expliqué, estimant qu'Alger va en effet à contre-courant des choix des peuples de la région, de l'élite intellectuelle et de la société civile aussi bien en Algérie qu'au Maroc.
"L'Algérie sait pertinemment que les habitants des provinces du Sud du Maroc jouissent d'un climat de droits et de libertés bien meilleur que dans ce pays même" et qu'au cas où le blocus imposé aux séquestrés à Tindouf est levé, ils n'hésiteront pas à retourner auprès de leurs familles au Maroc, surtout que la majorité d'entre eux est issue des provinces du sud.
Par ailleurs, il a relevé que l'ouverture et le progrès démocratique que connaît le Maroc, en particulier après l'adoption de la nouvelle Constitution et les réformes institutionnelles accumulées, ont insufflé une dynamique inédite dans la région sur la voie de la consolidation de la régionalisation avancée.
Dans son rapport annuel 2011 sur le terrorisme, rendu public mardi à Washington, le Département d'Etat américain affirme que le conflit entre le Maroc et l'Algérie sur la question du Sahara continue à se dresser en "entrave à une coopération antiterroriste approfondie" à l'échelle régionale.
Tout en se félicitant du degré de coopération du Maroc en matière de lutte antiterroriste avec la majorité de ses partenaires régionaux et internationaux, le Département d'Etat regrette cependant le "manque de progrès" au niveau de la coopération bilatérale entre le Maroc et l'Algérie dans ce domaine, en raison justement de l'absence d'une solution à la question du Sahara.