La porosité entre le +Polisario+ et les islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), très actifs dans le nord du Mali, est "un vrai sujet de préoccupation" pour l'Espagne qui vient de rapatrier ses humanitaires des camps de Tindouf (sud de l'Algérie) pour "risques sérieux" de prises d'otages, écrit l'hebdomadaire +Jeune Afrique+ à paraître lundi en France.
Alors que cette porosité a déjà été illustrée par l'enlèvement en plein camp de trois caritatifs européens en 2011, libérés neuf mois plus tard contre rançon, "plusieurs dizaines de jeunes venus des camps de Tindouf ont, ces dernières semaines, rejoint ce mouvement (Mujao) qui ne manque pas de moyens financiers et dont le porte-parole, Abou Walid Sahraoui, est lui-même un ancien du Front Polisario", relève la publication."Une hémorragie" qui n'est pas sans provoquer, selon "Jeune Afrique", des tensions au sein de la direction même du +Polisario+ comme le démontre la récente démission de Haj Ahmed Barikal-la, soi-disant ministre de la coopération de la +Rasd+ qui "dénonce des détournements présumés de l'aide internationale, en particulier espagnole".
Les autorités algériennes auraient renforcé, dans ce contexte, "les patrouilles et les points de contrôle autour des camps", selon la même source.
Le gouvernement espagnol avait décidé, le 29 juillet, d'évacuer tous ses ressortissants du Mali pour cause de "risques sérieux de nouvelles prises d'otages".
Cette décision "vaut également pour les humanitaires de différentes ONG travaillant dans les camps du +Front Polisario+ de la région de Tindouf" puisque "dès le 28 juillet, une douzaine d'entre eux, ainsi que deux Français et un Italien, ont été transférés à Madrid avec l'aide de la Minurso", rappelle Jeune Afrique.