La déconfiture du régime dictatorial de Mouâmar Kadhafi en Libye a eu pour effet immédiat de dévoiler le soutien total qu'il apportait au polisario dans la guerre qu'il n'a cessé de mener contre le Maroc. Ce n'est certes pas une révélation pour tous ceux qui suivent depuis bientôt quarante ans maintenant l'évolution du dossier du Sahara. Mais la leçon à tirer s'impose d'elle-même.
Toutefois, la portée et la dimension de ce soutien étaient d'autant plus méconnues par la communauté internationale qu'elles constituaient, on vient de le mesurer, une sorte de pilier de la politique étrangère du régime déchu.
Une alliance tactique qui ne dit pas son nom, implicite, «objective» comme disent les marxistes, insidieuse même, s'est instaurée entre les services libyens et algériens. Elle n'avait pas besoin de proclamations ou de déclarations, parce que l'Algérie abrite l'espace où se déploient les troupes des mercenaires et la Libye mobilise les moyens, financier et militaire pour nourrir les projets d'agressions contre le Maroc. C'est une conjonction, une alliance naturelle comme aussi une distribution de tâches qui est demeurée l'un des secrets majeurs de la guerre du Sahara à laquelle le Maroc n'a jamais cessé de se heurter. Jusqu'à l'édification du «Mur de défense» par notre pays et la mise en œuvre de ce qu'on a appelé en 1981 le «droit de suite», l'alliance algéro-libyenne a fonctionné comme une machine redoutable.
Au lendemain du coup d'Etat militaire du 1er septembre 1969, le jeune capitaine Kadhafi, outre la nationalisation des hydrocarbures, s'était mis en tête d'organiser et de téléguider, moyennant les pétrodollars, la lutte anti-impérialiste et de prendre en charge le financement des mouvements «révolutionnaires» dont beaucoup, pour ne pas dire tous, avaient pignon sur rue à Tripoli, Black Panters, IRA, Mouvement basque et autres. Tout au long des dernières années, le polisario bénéficiait en priorité d'un soutien massif de Mouâmar Kadhafi, politique, économique, financier et militaire. Le rêve d'une «République sahélo-saharienne » étendue de l'Egypte à Laâyoune nourrissait ses projets de guerre. Lors des rencontres internationales, des valises entières d'argent liquide étaient acheminées aux séparatistes pour alimenter leur propagande antimarocaine, en Europe, dans le monde arabe, en Asie et en Afrique. A la barbe des autorités algériennes qui jouaient le rôle de mentor du polisario, Kadhafi prenait en charge les dépenses en tous genres de ce dernier, quand bien même–et ce fut pire–il aurait été mis au courant que l'argent versé aux mercenaires partait en grande partie dans les caisses et les poches privées des dirigeants.
Le «peuple sahraoui», comme une certaine propagande n'avait cessé de l'imposer, était tout simplement exclu de l'aide ainsi perçue, comme aussi privé des denrées que la communauté internationale et les ONG livraient au polisario. Les enfants, à leur jeune âge, fussent-ils proposés à des séjours à Cuba ou maintenus dans les camps de Lahmada et de Tindouf, ne juraient souvent que par le nom du « guide protecteur ». La question est de savoir aujourd'hui, outre l'importance du soutien militaire accordé aux séparatistes par Kadhafi, pourquoi à un certain moment jouait-il de la duplicité envers le Maroc, s'efforçant à le bercer et en même temps poussant le polisario et, par voie de conséquence, l'Algérie dans une aventure à la limite promise à l'échec ? L'histoire dévoilera un jour ses archives, mettra à jour aussi ses comptes. Le destin de Mouâmar Kadhafi, entamé dans la violence et le soutien au terrorisme international, semble finir en queue de poisson. Cependant, il aura mis à l'épreuve beaucoup de pays, menacé leur stabilité et contribué à installer et à alimenter le désordre dans son propre pays. Après sa chute définitive, programmée en principe pour ces jours-ci, que deviendra le polisario ? L'Algérie s'engagerait-elle à le soutenir comme toujours, qu'elle y réfléchirait à deux fois, soumise elle aussi et plus peut-être aux effets de la crise économique mondiale. Le peuple algérien se résoudra-t-il à obérer ses finances pour soutenir un mouvement destiné davantage à déstabiliser la région qu'à rehausser l'image effilochée de la révolution perdue et trahie ?
Toutefois, la portée et la dimension de ce soutien étaient d'autant plus méconnues par la communauté internationale qu'elles constituaient, on vient de le mesurer, une sorte de pilier de la politique étrangère du régime déchu.
Une alliance tactique qui ne dit pas son nom, implicite, «objective» comme disent les marxistes, insidieuse même, s'est instaurée entre les services libyens et algériens. Elle n'avait pas besoin de proclamations ou de déclarations, parce que l'Algérie abrite l'espace où se déploient les troupes des mercenaires et la Libye mobilise les moyens, financier et militaire pour nourrir les projets d'agressions contre le Maroc. C'est une conjonction, une alliance naturelle comme aussi une distribution de tâches qui est demeurée l'un des secrets majeurs de la guerre du Sahara à laquelle le Maroc n'a jamais cessé de se heurter. Jusqu'à l'édification du «Mur de défense» par notre pays et la mise en œuvre de ce qu'on a appelé en 1981 le «droit de suite», l'alliance algéro-libyenne a fonctionné comme une machine redoutable.
Au lendemain du coup d'Etat militaire du 1er septembre 1969, le jeune capitaine Kadhafi, outre la nationalisation des hydrocarbures, s'était mis en tête d'organiser et de téléguider, moyennant les pétrodollars, la lutte anti-impérialiste et de prendre en charge le financement des mouvements «révolutionnaires» dont beaucoup, pour ne pas dire tous, avaient pignon sur rue à Tripoli, Black Panters, IRA, Mouvement basque et autres. Tout au long des dernières années, le polisario bénéficiait en priorité d'un soutien massif de Mouâmar Kadhafi, politique, économique, financier et militaire. Le rêve d'une «République sahélo-saharienne » étendue de l'Egypte à Laâyoune nourrissait ses projets de guerre. Lors des rencontres internationales, des valises entières d'argent liquide étaient acheminées aux séparatistes pour alimenter leur propagande antimarocaine, en Europe, dans le monde arabe, en Asie et en Afrique. A la barbe des autorités algériennes qui jouaient le rôle de mentor du polisario, Kadhafi prenait en charge les dépenses en tous genres de ce dernier, quand bien même–et ce fut pire–il aurait été mis au courant que l'argent versé aux mercenaires partait en grande partie dans les caisses et les poches privées des dirigeants.
Le «peuple sahraoui», comme une certaine propagande n'avait cessé de l'imposer, était tout simplement exclu de l'aide ainsi perçue, comme aussi privé des denrées que la communauté internationale et les ONG livraient au polisario. Les enfants, à leur jeune âge, fussent-ils proposés à des séjours à Cuba ou maintenus dans les camps de Lahmada et de Tindouf, ne juraient souvent que par le nom du « guide protecteur ». La question est de savoir aujourd'hui, outre l'importance du soutien militaire accordé aux séparatistes par Kadhafi, pourquoi à un certain moment jouait-il de la duplicité envers le Maroc, s'efforçant à le bercer et en même temps poussant le polisario et, par voie de conséquence, l'Algérie dans une aventure à la limite promise à l'échec ? L'histoire dévoilera un jour ses archives, mettra à jour aussi ses comptes. Le destin de Mouâmar Kadhafi, entamé dans la violence et le soutien au terrorisme international, semble finir en queue de poisson. Cependant, il aura mis à l'épreuve beaucoup de pays, menacé leur stabilité et contribué à installer et à alimenter le désordre dans son propre pays. Après sa chute définitive, programmée en principe pour ces jours-ci, que deviendra le polisario ? L'Algérie s'engagerait-elle à le soutenir comme toujours, qu'elle y réfléchirait à deux fois, soumise elle aussi et plus peut-être aux effets de la crise économique mondiale. Le peuple algérien se résoudra-t-il à obérer ses finances pour soutenir un mouvement destiné davantage à déstabiliser la région qu'à rehausser l'image effilochée de la révolution perdue et trahie ?