Ce manque d’essence est particulièrement inhabituel en Algérie, 13e producteur et 9e exportateur mondial d'or noir, où le prix de l’essence est parmi les moins élevés du monde. Aucun contrôle n’est exercé au niveau des frontières La contrebande d’essence n’est pas un fait nouveau en Algérie. Il y a toujours eu un trafic de bidons d’essence, même à l’ouest et au sud du pays. Mais depuis plusieurs mois, la situation est critique dans ma région. Au début, les contrebandiers remplissaient des bidons d’essence qu’ils revendaient par la suite. Maintenant, ils ont recours à des moyens plus sophistiqués. Ils ont par exemple des voitures munies d’un double réservoir, qu’ils remplissent sans attirer l’attention. Ces contrebandiers sont pour la plupart de jeunes chômeurs qui veulent se faire un peu d’argent. Ils revendent l’essence dans des dépôts, qui se chargent ensuite de la revendre à la frontière tunisienne. Le prix du litre est multiplié par trois dans l’opération : acheté à 23 dinars [20 centimes d’euro] à la pompe, il est revendu à 76 dinars à la frontière. Il y a ensuite des Tunisiens qui transportent cette essence à la frontière libyenne. Il s’agit d’un réseau qui opère sur trois pays. "Heureusement qu'il nous reste le bus" Ce trafic n’est pas sans conséquences sur la vie quotidienne dans les villes de l’est de l’Algérie. Le trafic y est de moins en moins dense et les conducteurs passent des heures à faire la queue devant les stations. Et les courses des taxis sont trois fois plus élevées qu’auparavant. Heureusement qu’il nous reste les bus, qui ne souffrent pas de la pénurie car ils roulent au diesel .Pour tenter de limiter la contrebande, les autorités ont décrété qu’il est désormais interdit d’acheter pour plus de 600 dinars [6 euros] d’essence à la pompe. Mais les contrôles ne sont pas assez stricts car aucun contrôle n’est exercé au niveau des frontières et l’État est absent. Et les propriétaires de stations-service bénéficient de cette situation. Peu leur importe si leur essence fait rouler des voitures libyennes."
mardi 16 août 2011
Algérie : Des immenses files d’attente devant une station-service, dans l’Est algérien.
Ce manque d’essence est particulièrement inhabituel en Algérie, 13e producteur et 9e exportateur mondial d'or noir, où le prix de l’essence est parmi les moins élevés du monde. Aucun contrôle n’est exercé au niveau des frontières La contrebande d’essence n’est pas un fait nouveau en Algérie. Il y a toujours eu un trafic de bidons d’essence, même à l’ouest et au sud du pays. Mais depuis plusieurs mois, la situation est critique dans ma région. Au début, les contrebandiers remplissaient des bidons d’essence qu’ils revendaient par la suite. Maintenant, ils ont recours à des moyens plus sophistiqués. Ils ont par exemple des voitures munies d’un double réservoir, qu’ils remplissent sans attirer l’attention. Ces contrebandiers sont pour la plupart de jeunes chômeurs qui veulent se faire un peu d’argent. Ils revendent l’essence dans des dépôts, qui se chargent ensuite de la revendre à la frontière tunisienne. Le prix du litre est multiplié par trois dans l’opération : acheté à 23 dinars [20 centimes d’euro] à la pompe, il est revendu à 76 dinars à la frontière. Il y a ensuite des Tunisiens qui transportent cette essence à la frontière libyenne. Il s’agit d’un réseau qui opère sur trois pays. "Heureusement qu'il nous reste le bus" Ce trafic n’est pas sans conséquences sur la vie quotidienne dans les villes de l’est de l’Algérie. Le trafic y est de moins en moins dense et les conducteurs passent des heures à faire la queue devant les stations. Et les courses des taxis sont trois fois plus élevées qu’auparavant. Heureusement qu’il nous reste les bus, qui ne souffrent pas de la pénurie car ils roulent au diesel .Pour tenter de limiter la contrebande, les autorités ont décrété qu’il est désormais interdit d’acheter pour plus de 600 dinars [6 euros] d’essence à la pompe. Mais les contrôles ne sont pas assez stricts car aucun contrôle n’est exercé au niveau des frontières et l’État est absent. Et les propriétaires de stations-service bénéficient de cette situation. Peu leur importe si leur essence fait rouler des voitures libyennes."