Le décor est encore planté : Des dizaines de camions anti-émeutes occupaient les places stratégiques de la protesta pour parer à toute éventualité. Ainsi, à proximité de la Maison de la presse Tahar Djaout, de la station de bus Tafourah, la Grande Poste, la Place du 1er Mai, la Présidence de la République, plusieurs engins de la police ont pris place dès les premières heures de la matinée.
Une image qui résume ainsi l’atmosphère oppressante d’un pouvoir qui refuse encore de céder la rue à toute initiative revendicatrice ou qui s’oppose au régime en dépit de la levée de l’état d’urgence qui était alors instauré au début des années 1990 au début de l’insurrection islamiste.
Il faut dire que ce déploiement impressionnant de régiments suréquipés de CNS avilissait déjà Alger depuis plusieurs mois. Cependant, la répression des manifestants est montée d’un cran depuis la révolte des…étudiants.
Pas plus tard que mercredi dernier, des dizaines de médecins résidents ont été tabassés à El Mouradia, sur les hauteurs de la capitale, au moment où ils tentaient d’organiser un sit-in devant la présidence de la république.
Avant eux, des dizaines d’autres manifestants porteurs de revendications socioprofessionnelles pourtant légitimes avaient fait les même frais de la bastonnade des services de sécurité aux portes de la capitale du pays.
Plusieurs initiatives de marches dans la capitale de partis politiques se sont confrontées au même climat de guerre que les autorités algériennes ont planté depuis le début des révoltes arabes.
Cette campagne d’intimidation et de répression intervient alors que le président de la république a promis des réformes politiques.
Le président Abdelaziz Bouteflika a désigné lundi dernier le président du Sénat Abdelkader Bensalah pour mener des consultations avec les partis politiques et des personnalités en vue de réaliser les profondes réformes qu'il a promises. Le chef de l'Etat s’est engagé pour les révisions de la Constitution de 1996 (déjà amendée en 2008), de la loi électorale, de la loi sur les partis politiques et du code de l'information.
Pas de quoi calmer la fronde sociale qui ne cesse de s’amplifier depuis janvier 2011.
Il faut dire que nombreux sont parmi les Algériens qui ne croient plus aux promesses des pouvoirs publics qui, faute de réponse adéquate, sort à chaque fois son arsenal répressif.
En attendant, les rues d’Alger virent toujours au bleu…surtout le samedi.