Au Maroc sur invitation du groupe parlementaire d’amitié franco marocain, la délégation française que préside M. Christian Cambon est à Laayoune depuis ce mercredi.
Tôt le jeudi, la délégation s’est rendue dans la ville d’El-Marsa, 25 kilomètres au sud de Laayoune où ses membres ont visité une unité de dessalement d’eau de, le port de Laayoune et plusieurs unités industrielles.
A leur arrivée à Laayoune, les sénateurs français ont visité différents quartiers de la ville où ils ont pu constater le degré de développement de ses infrastructures.
Accueillis par le wali entouré des élus et des représentants de la société civile, les parlementaires français ont écouté des exposés faits par le wali et les présidents des conseils régional et municipal sur l’historique du conflit et des relations maroco algériennes. Différents intervenants dont des ralliés ont donné leur point de vue sur le problème soulignant l’attachement des sahraouis unionistes qui, ont précisé les intervenants, représentent plus de 70% des populations du Sahara objet du conflit.
Les différents intervenants ont demandé aux membres de la délégation française d’être leur porte parole auprès des différents organismes européens pour expliquer leur position.
A la fin des débats, le président français du groupe d’amitié franco marocain et président de la délégation française a fait une déclaration à la presse dans laquelle il a indiqué : Que sa délégation et lui sont là pour exprimer la position de la France vis-à-vis du conflit. Position, a-t-il dit, qui se base sur la résolution 1920 du conseil de sécurité de l’ONU qui estime la proposition marocaine de sérieuse, réaliste et concrète. Il a précisé que la délégation comprend des représentants de toutes les tendances politiques françaises qui, malgré leur différence d’opinions, sont tous favorables au plan marocain d’autonomie. Il précisé que l’une des raisons pour laquelle ils soutiennent cette base de négociation est que celle-ci est la seule concrète et réaliste qui soit à même de mettre fin aux souffrances de dizaines de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants. La deuxième raison, ajoute-t-il est la naissance et le développement de cellules terroristes qui menacent, non seulement la zone sahélienne, mais le monde entier. Ces cellules sont aussi à l’origine de toute sorte de trafic dans une zone qui échappe à tout contrôle et constituent une menace pour le monde libre et démocratique. Le kidnapping, ce matin, dit-il, au Niger est la preuve du danger que représentent ces cellules terroristes.
Il a ensuite félicité les ralliés qui ont rejoint leur pays où ils sont sûrs de jouir de tous leurs droits et garantir l’avenir de leurs enfants. Il a indiqué que l’affluence des ralliés est ce qu’on appelle en France le vote du pied. Ceux-ci n’ayant pas la possibilité, dans les camps, d’exprimer leur adhésion au plan marocain d’autonomie, ils utilisent tous les moyens pour venir l’exprimer sur place.
Ajoutant que de toute façon, les investissements consentis et les réalisations que nous avons pu constater plus éloquents que tous les discours.
Répondant à la question de Libé, à savoir si leur institution ne comptait pas œuvrer pour qu’une mission soit dépêchée aux camps pour veiller à l’exécution de recensements fiables des populations, d’une part et pour définir la destination des aides humanitaires. M. Cambon a indiqué que l’institution à laquelle ils appartiennent fera tout pour auprès des institutions européennes pour que celles-ci définissent les aides qui proviennent de soutien des contribuables européens. Ces institutions doivent aussi exiger un recensement pour savoir le nombre exact de personnes auxquelles profitent ces aides. Car, ajoute-t-il les chiffres qu’on nous annonce vont du simple au triple. Le Polisario annonce 160.000 et l’un des assistants sensés être bien au courant a annoncé 45.000. L’écart est donc énorme. Seulement, ajoute-il, l’Algérie et le Polisario ne permettent pas de visite aux camps.
La délégation française compte se rendre demain, vendredi à Dakhla. Mais avant de clore la rencontre, le président Cambon a lancé un appel aux dirigeants du Polisario leur demandant de permettre à Mousatapha Salma Sidi Mauloud de rejoindre sa famille, leur expliquant que leur problème serait mieux entendu s’ils respectaient les droits de l’homme.
A noter que le président du groupe d’amitié parlementaire franco marocain, le parlementaire, Abderrahim Atmoun, accompagne la délégation française, durant son périple dans les provinces sahraouies.
Victoriano Rodriguez