La sortie médiatique de Mostafa Salma Ould Sidi Mouloud, haut responsable du Polisario, qui a annoncé son adhésion au Plan d’autonomie au Sahara Occidental, embarrasse fortement la direction du Polisario. Ould Sidi Mouloud, qui est actuellement l'inspecteur général de la police du Polisario dans les camps de Tindouf, a en effet exprimé la crainte de représailles du mouvement séparatiste, s’il revenait dans les camps de Tindouf comme il en a exprimé l’intention.
Le responsable du Polisario a exprimé ses craintes au Conseil Consultatif des Droits de l'Homme (CCDH). Saisi de ce cas sans précédent, dans lequel un responsable du Polisario en exercice dévoile la situation pitoyable des populations des camps de Tindouf, le CCDH s’est adressé à la communauté internationale des défenseurs des droits humains. Il a, en particulier, appelé la Commission nationale consultative des droits de l'Homme en Algérie, à agir pour que Mostafa Salma Ould Sidi Mouloud puisse rentrer sain et sauf à Tindouf, et puisse défendre ses opinions librement.
Pour le CCDH, étant donné l'état scandaleux des droits humains dans les camps de Tindouf, voire le caractère illégal au regard du droit humanitaire international de ces campements installés en territoire algérien, la crainte de représailles exprimée par Mostafa Salma Ould Sidi Mouloud est à prendre très au sérieux. Le Maroc a, lui aussi, réagi en imputant la responsabilité de tout ce qui pourrait arriver à Ould Sidi Mouloud, aux parties qui détiennent le pouvoir à Tindouf, en l'occurrence l'Algérie et le Polisario.
Emmené depuis son plus jeune âge dans les camps de Tindouf, Mostafa Salma Ould Sidi Mouloud y a vécu depuis 31 ans. Il a gravi tous les échelons jusqu’à devenir inspecteur général de la police du Polisario dans ces campements du désert algérien. Le 9 août dernier, il a tenu une conférence de presse à Smara, au cours de laquelle il a annoncé son adhésion au Plan d'autonomie au Sahara, et son intention de défendre ce projet parmi les sahraouis des camps de Tindouf.