Que deviennent les ministres et les hauts responsables de l’Etat algérien une fois écartés des responsabilités officielles ? Quand ils ne sont plus aux commandes, les hauts cadres de l’Etat algérien préfèrent majoritairement s’exiler et vivre à l’étranger, en Europe et dans les pays arabes.
Selon les données d’un rapport officiel réalisé en Algérie, sur près de 700 anciens ministres et premiers ministres qui se sont succédés aux différents gouvernements depuis l’indépendance, au moins 500 vivent à l’étranger. Hormis quelques exils forcés comme celui de l’ancien premier ministre Abdelhamid Brahimi, tous les autres ont fait un choix volontaire d’aller vivre ailleurs.
Le même phénomène touche les hauts cadres de l’Etat : anciens gouverneurs de la Banque d’Algérie, anciens PDG et vice-présidents de Sonatrach, des généraux à la retraite… A l’étranger, ces anciens hauts responsables algériens exercent comme consultants, enseignants, cadres dans des entreprises, etc. Mais on les retrouve également dans des métiers plus surprenants comme le commerce, l’hôtellerie, la restauration et même la boucherie hallal.
Cette tendance à l’exil pose un sérieux problème. Comment en effet un ministre dont le projet après son départ du gouvernement est de partir vivre ailleurs peut-il se consacrer sérieusement au développement d’un pays dans lequel ni lui ni ses enfants ne vivront ? Pour certains ministres, des sujets comme l’insécurité, l’absence de moyens de transports et même de loisirs en Algérie ne constituent pas une véritable préoccupation. Quand ils sont au gouvernement, ils ne sont pas concernés par ces problèmes. Et une fois à l’extérieur du gouvernement, ils partent vivre ailleurs.