Voilà près d’une semaine que le Ramadan a débuté et l’ambiance est toujours des plus moroses en Algérie. Immobilisme politique oblige, le mois de carême censé être celui de la « rahma » (la clémence) suscite l'inquiétude des chefs de familles minés par l'augmentation du prix des produits de première nécessité.
18 heures et 30 minutes. C’est le temps pendant lequel les algériens doivent jeûner en ce début du ramadan. Depuis l'aube jusqu'à la tombée de la nuit, les musulmans qui observent une période d'abstinence quotidienne en ces jours les plus longs et les plus chauds de l'année se voient dans l’obligation de bien manger. Bien sûr pas n’importe quoi, puisque il faut choisir les aliments en mesure d’apporter l'énergie nécessaire pour tenir toute la journée. Or, pour se le permettre, mieux vaut être issu d’un milieu social aisé et avoir une rente suffisante.
Surrenchère
Pendant le mois sacré de ramadan, la hausse des prix des produits de première nécessité sur les marchés algériens devient une tradition. Et parmi les denrées à forte consommation en cette période de ferveur religieuse, la viande rouge, les légumes et les fruits ocuppent une place prépondérante. Aussi bien dans les grandes villes que dans les cités de moindre densité, les consommateurs serrent les dents et les étals font fuir aux premières heures de la journée. Aucun produit n’a dérogé à la règle. L’acheteur courbe l’échine devant la dure loi inaliénable de l’offre et de la demande : plus la demande est forte, plus la surenchère augmente. « En cette période, les algériens affichent une mine de loup affamé et peuvent manger n’importe quoi. "C'est ce qui provoque cette surenchère aux conséquences néfastes pour les revenus moyens" explique un client rencontré à Alger.
La tomate qui reste un élément de base dans la gastronomie algérienne coutait 40 dinars (environ 30 centimes d’euros) il y a encore quelques jours seulement. Avec le Ramadan, elle est passé à 80 dinars. La courgette, également très prisée en cette occasion n’a pas échappé à l’envolée des prix passant de 50 dinars à 150 dinars. Enfin la viande rouge, très consommée en cette période flirte avec les 1.000 dinars le kilo (presque 10 euros), ce qui la rend hors de prix pour la plupart des Algériens dont le salaire minimum n’atteint même pas 150 euros. Les jeûneurs se rabattent donc souvent sur la viande congelée. Pour garnir la table du f’tour (rupture du jeûne) , les algériens se tournent aussi vers les abats (douara) qui procurent au corps suffisamment d’énergie. Dans ce pays producteur de pétrole, le mois de ramadan est l'une des périodes les plus dispendieuses de l’année. La demande en produits de consommation est grande et les jeûneurs sont toujours pris par une frénésie de dépenses, faisant passer les prix du simple au double, voire plus. « Le consommateur ne peux aucunement échapper à la loi qui régule le marché, celle de l’offre et de la demande. Les spéculateurs sont les seuls maitres et font la pluie et le beau temps. Ils achètent des produits à bas prix qu’ils stockent dans des chambres froides. En de pareilles occasions, ils les proposent à des prix inabordables sans qu’aucune autorité n'intervienne » fait remarquer Said, agriculteur dans la région de Boumerdes.
Pénurie de lait
La crise du lait pasteurisé frappe aussi durement en cette période de ferveur et de piété. Déjà en butte à ce problème il y a plusieurs semaines, les algériens accusent encore plus le coup en prériode de jeûne. Les réseaux de distribution du lait pasteurisé en sachet sont fortement perturbés. Des responsables du secteur considèrent que le problème est lié à la demande importante de ce produit notamment depuis l’augmentation du prix du lait UHT (upérisation à haute température). Les principales victimes restent néanmoins les consommateurs qui ne savent pas à quel saint se vouer. Pourtant le ministre du commerce, Amara Benyounes a promis la mise à disposition des produits de large consommation assortie d'un contrôle renforcé des pratiques commerciales pour éviter toute forme de spéculation. Des mesures « extrêmement sévères » ont été mises en place afin de sanctionner toute personne qui contreviendrait aux prix réglementés de certains produits de première nécessité pendant le mois du ramadhan. M. Benyounes a également appelé les Algériens à ne pas changer leurs habitudes de consommation afin d’éviter la hausse des prix, notamment ceux des produits agricoles frais.« J’appelle les Algériens à consommer normalement. Il faut absolument éviter le stockage et la frénésie qui précèdent le mois de Ramadan afin de prévenir les hausses (des prix) »,a t-il martelé.
Si cette situation est préjudiciable à plus d’un titre pour les familles, les commerçants, eux nagent dans le bonheur. Ce mois représente pour eux une période des vaches grasses idéale pour renflouer les caisses.
Surrenchère
Pendant le mois sacré de ramadan, la hausse des prix des produits de première nécessité sur les marchés algériens devient une tradition. Et parmi les denrées à forte consommation en cette période de ferveur religieuse, la viande rouge, les légumes et les fruits ocuppent une place prépondérante. Aussi bien dans les grandes villes que dans les cités de moindre densité, les consommateurs serrent les dents et les étals font fuir aux premières heures de la journée. Aucun produit n’a dérogé à la règle. L’acheteur courbe l’échine devant la dure loi inaliénable de l’offre et de la demande : plus la demande est forte, plus la surenchère augmente. « En cette période, les algériens affichent une mine de loup affamé et peuvent manger n’importe quoi. "C'est ce qui provoque cette surenchère aux conséquences néfastes pour les revenus moyens" explique un client rencontré à Alger.
La tomate qui reste un élément de base dans la gastronomie algérienne coutait 40 dinars (environ 30 centimes d’euros) il y a encore quelques jours seulement. Avec le Ramadan, elle est passé à 80 dinars. La courgette, également très prisée en cette occasion n’a pas échappé à l’envolée des prix passant de 50 dinars à 150 dinars. Enfin la viande rouge, très consommée en cette période flirte avec les 1.000 dinars le kilo (presque 10 euros), ce qui la rend hors de prix pour la plupart des Algériens dont le salaire minimum n’atteint même pas 150 euros. Les jeûneurs se rabattent donc souvent sur la viande congelée. Pour garnir la table du f’tour (rupture du jeûne) , les algériens se tournent aussi vers les abats (douara) qui procurent au corps suffisamment d’énergie. Dans ce pays producteur de pétrole, le mois de ramadan est l'une des périodes les plus dispendieuses de l’année. La demande en produits de consommation est grande et les jeûneurs sont toujours pris par une frénésie de dépenses, faisant passer les prix du simple au double, voire plus. « Le consommateur ne peux aucunement échapper à la loi qui régule le marché, celle de l’offre et de la demande. Les spéculateurs sont les seuls maitres et font la pluie et le beau temps. Ils achètent des produits à bas prix qu’ils stockent dans des chambres froides. En de pareilles occasions, ils les proposent à des prix inabordables sans qu’aucune autorité n'intervienne » fait remarquer Said, agriculteur dans la région de Boumerdes.
Pénurie de lait
La crise du lait pasteurisé frappe aussi durement en cette période de ferveur et de piété. Déjà en butte à ce problème il y a plusieurs semaines, les algériens accusent encore plus le coup en prériode de jeûne. Les réseaux de distribution du lait pasteurisé en sachet sont fortement perturbés. Des responsables du secteur considèrent que le problème est lié à la demande importante de ce produit notamment depuis l’augmentation du prix du lait UHT (upérisation à haute température). Les principales victimes restent néanmoins les consommateurs qui ne savent pas à quel saint se vouer. Pourtant le ministre du commerce, Amara Benyounes a promis la mise à disposition des produits de large consommation assortie d'un contrôle renforcé des pratiques commerciales pour éviter toute forme de spéculation. Des mesures « extrêmement sévères » ont été mises en place afin de sanctionner toute personne qui contreviendrait aux prix réglementés de certains produits de première nécessité pendant le mois du ramadhan. M. Benyounes a également appelé les Algériens à ne pas changer leurs habitudes de consommation afin d’éviter la hausse des prix, notamment ceux des produits agricoles frais.« J’appelle les Algériens à consommer normalement. Il faut absolument éviter le stockage et la frénésie qui précèdent le mois de Ramadan afin de prévenir les hausses (des prix) »,a t-il martelé.
Si cette situation est préjudiciable à plus d’un titre pour les familles, les commerçants, eux nagent dans le bonheur. Ce mois représente pour eux une période des vaches grasses idéale pour renflouer les caisses.