Les Algériens ont assisté le souffle coupé à ce qui pourrait être l’ultime résurrection du Phénix. En effet, c’est un Abdelaziz Bouteflika fortement diminué et que l’on disait incapable de gouverner qui prend les devants à la surprise générale et effectue un remaniement ministériel où il propulse ses hommes de confiance aux postes les plus importants.
D’après un ancien candidat aux présidentielles, Abdelaziz Bouteflika sait qu’il doit jouer son va tout d’ici la fin de son mandat pour sauver son clan. « Le président se sait condamné à quitter la barque dans quelques mois. Il ne sera donc plus là pour protéger une kyrielle de personnalités qui gravitent autour de lui et qui, en 15 années de pouvoir, se sont bien sucrées et ont bâti autour de Saïd Bouteflika un réseau à la fois efficace et surtout doté de très grands moyens financiers », explique notre interlocuteur. Certes, le président a pu prendre de court le DRS en amputant ce dernier de trois de ses directions stratégiques -Presse et Police judiciaire- et en limogeant sans ménagement le général-major M’henna Djebbar qui était jusque-là le patron de la redoutable et redoutée Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA).
C’est cette action plus que le remaniement ministériel, qui a le plus étonné. Abdelaziz Bouteflika, sous l’influence de son chef de cabinet et de son frère Saïd, a voulu porter le combat au sein même du corps des généraux. En s’appuyant sur le plus ancien gradé de l’armée en service, le général Ahmed Gaïd Salah, il pense surtout gagner du temps.
Le chef d’état-major qui a été promu vice-ministre de la Défense pourrait être un allié de circonstance du clan présidentiel. « Aâmi Ahmed » comme le surnomment affectueusement ses collègues, sait que ses jours sont comptés à la tête de l’ANP. A presque 80 ans, il doit sa place à Bouteflika qui a refusé, au moins à deux reprises, de le remplacer par des généraux proposés par Mohamed Mediène.
Ainsi, les généraux Ben Ali -cinquième région militaire- et Saïd Bey -deuxième région militaire- s’impatientent et attendent que la présidence change de mains, puisque nommer le chef d’état-major demeure une prérogative dévolue au palais El Mouradia. Aujourd’hui, en mettant sous la coupe du général Ahmed Gaïd Salah à la fois la direction en charge de la presse et de la publicité- Direction de la documentation et de la diffusion- et la police judiciaire- Service central de la police judiciaire de l’armée-, le président vise deux objectifs : mettre fin aux investigations menées par le DRS dans les affaires de corruption qui secouent la Sonatrach et les proches de Bouteflika d’une part, et contrôler les médias à travers les publicités étatiques, de l’autre. Il anticipe ainsi l’action de Mohamed Mediène en essayant de placer son poulain dans la course à sa succession.
Saïd Bouteflika ne cache plus son ambition de briguer la succession de son frère et de sauvegarder ainsi les intérêts du clan. Mais, d’après plusieurs sources à Alger, la riposte du DRS risque d’être cinglante. « Mohamed Mediène qui est au centre du pouvoir en Algérie depuis 25 ans, n’a pas l’habitude de réagir sous la pression. Il attendra le moment venu pour donner le coup de grâce au système Bouteflika. Il ne faut pas oublier que c’est lui qui a été derrière la réélection du président. Il saura s’en sortir et imposer un président dans six mois. C’est le seul faiseur de rois en Algérie », nous a affirmé un ancien premier ministre installé aujourd’hui à Paris. Il semblerait que l’ultime bataille entre les deux clans aura lieu dans six mois à l’occasion des présidentielles, et malgré l’avance prise par Bouteflika, c’est le DRS qui garde le dernier mot.
Maghreb Intelligence
C’est cette action plus que le remaniement ministériel, qui a le plus étonné. Abdelaziz Bouteflika, sous l’influence de son chef de cabinet et de son frère Saïd, a voulu porter le combat au sein même du corps des généraux. En s’appuyant sur le plus ancien gradé de l’armée en service, le général Ahmed Gaïd Salah, il pense surtout gagner du temps.
Le chef d’état-major qui a été promu vice-ministre de la Défense pourrait être un allié de circonstance du clan présidentiel. « Aâmi Ahmed » comme le surnomment affectueusement ses collègues, sait que ses jours sont comptés à la tête de l’ANP. A presque 80 ans, il doit sa place à Bouteflika qui a refusé, au moins à deux reprises, de le remplacer par des généraux proposés par Mohamed Mediène.
Ainsi, les généraux Ben Ali -cinquième région militaire- et Saïd Bey -deuxième région militaire- s’impatientent et attendent que la présidence change de mains, puisque nommer le chef d’état-major demeure une prérogative dévolue au palais El Mouradia. Aujourd’hui, en mettant sous la coupe du général Ahmed Gaïd Salah à la fois la direction en charge de la presse et de la publicité- Direction de la documentation et de la diffusion- et la police judiciaire- Service central de la police judiciaire de l’armée-, le président vise deux objectifs : mettre fin aux investigations menées par le DRS dans les affaires de corruption qui secouent la Sonatrach et les proches de Bouteflika d’une part, et contrôler les médias à travers les publicités étatiques, de l’autre. Il anticipe ainsi l’action de Mohamed Mediène en essayant de placer son poulain dans la course à sa succession.
Saïd Bouteflika ne cache plus son ambition de briguer la succession de son frère et de sauvegarder ainsi les intérêts du clan. Mais, d’après plusieurs sources à Alger, la riposte du DRS risque d’être cinglante. « Mohamed Mediène qui est au centre du pouvoir en Algérie depuis 25 ans, n’a pas l’habitude de réagir sous la pression. Il attendra le moment venu pour donner le coup de grâce au système Bouteflika. Il ne faut pas oublier que c’est lui qui a été derrière la réélection du président. Il saura s’en sortir et imposer un président dans six mois. C’est le seul faiseur de rois en Algérie », nous a affirmé un ancien premier ministre installé aujourd’hui à Paris. Il semblerait que l’ultime bataille entre les deux clans aura lieu dans six mois à l’occasion des présidentielles, et malgré l’avance prise par Bouteflika, c’est le DRS qui garde le dernier mot.
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