Action coup de poing en Algérie : plus de 500 jeunes ont protesté contre le climat d'islamisation du pays en rompant le jeûne du ramadan.
En plein ramadan, plus de 500 Algériens ont mangé et bu en public ce samedi, dans la ville de Tizi Ouzou. À travers cette action, une première du genre, ils entendaient protester contre "l'islamisation" du pays
Pendant le ramadan, les musulmans ont ordre de ne pas boire, manger, fumer, ou encore de ne pas avoir de relation sexuelle, du lever jusqu'au coucher du soleil. En Algérie, les restaurants sont ouverts uniquement dans les hôtels de luxe, et les autorités du pays incitent la population à respecter le jeûne, l'un des cinq piliers de l'islam. Manger en pleine journée et en public peut être vu comme un affront.
Au menu, bouteilles d'eau, pain, cigarettes et bières
"Il y a un climat de terreur qui règne contre ceux qui ne jeûnent pas" durant le mois du ramadan, dénonce Ali, la quarantaine, technicien. Parmi les participants à cette action, figuraient des citoyens sans affiliation et des militants politiques, surtout berbères.
Armés de bouteilles d'eau, de jus, de pain, de cigarettes et même de bières pour l'un d'eux, ces protestataires ont revendiqué "l'attachement ancestral" des Kabyles "à la liberté de conscience", selon les mots du président du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK).
"Islamisation" de la société
Jusque dans les années 1980, dans les villes au moins, la société algérienne faisait preuve de plus de souplesse. Les restaurants étaient ouverts et ne jeûnaient que ceux qui le voulaient. Depuis le début des années 1990, nombre de partis d'opposition dénoncent "l'islamisation" de l'Algérie, accentuée par le Printemps arabe qui a eu lieu dans les pays voisins.
Bouteille et sandwich à la main, jeunes, personnes âgées, artistes, militants politiques et associatifs ont répondu à l'appel lancé la semaine dernière sur les réseaux sociaux après une descente de gendarmes, le 19 juillet, dans une cafétéria de non-jeûneurs au village Tifra, toujours en Kabylie, précise le journal El Watan. Les clients avaient alors été pris en photo.
L'ambiance de cette manifestation est restée bon enfant malgré la présence de policiers en civils, selon le site Tout sur l'Algérie (TSA). Aucune intervention n'a eu lieu comme l'avait annoncé mardi le maire de Tizi-Ouzou, Abdelkader Bouazghi, lors d'une conférence de presse. "Chacun est libre face à sa conscience", avait-il ajouté en affirmant qu'il n'y aurait aucune répression.
Une liberté de conscience non partagée par le ministre des Affaires religieuses Bouabdellah Ghlamallah qui a qualifié cet appel au rassemblement de véritable "provocation", a rapporté le site Algérie Focus.
"Punissez les voleurs de milliards"
D'après TSA, une manifestation a également eu lieu samedi à Aokas, sur la côte est de Béjaia, en Kabylie, pour dénoncer "l’inquisition", le "salafisme" et appeller à punir "les voleurs de milliards et pas les non-jeûneurs".
En 2010, plusieurs non-jeûneurs avaient été poursuivis et condamnés à des peines de prison ferme pour non respect du ramadan. Alors que la Constitution algérienne garantit la liberté de culte et ne prévoit aucune sanction contre ceux qui refusent d’observer le jeûne, les juges avaient invoqué l'article 144 bis 2 qui stipule qu'"Est puni d’emprisonnement quiconque offense le Prophète et les envoyés de Dieu, ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’islam."
En plein ramadan, plus de 500 Algériens ont mangé et bu en public ce samedi, dans la ville de Tizi Ouzou. À travers cette action, une première du genre, ils entendaient protester contre "l'islamisation" du pays
Au menu, bouteilles d'eau, pain, cigarettes et bières
"Il y a un climat de terreur qui règne contre ceux qui ne jeûnent pas" durant le mois du ramadan, dénonce Ali, la quarantaine, technicien. Parmi les participants à cette action, figuraient des citoyens sans affiliation et des militants politiques, surtout berbères.
Armés de bouteilles d'eau, de jus, de pain, de cigarettes et même de bières pour l'un d'eux, ces protestataires ont revendiqué "l'attachement ancestral" des Kabyles "à la liberté de conscience", selon les mots du président du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK).
"Islamisation" de la société
Jusque dans les années 1980, dans les villes au moins, la société algérienne faisait preuve de plus de souplesse. Les restaurants étaient ouverts et ne jeûnaient que ceux qui le voulaient. Depuis le début des années 1990, nombre de partis d'opposition dénoncent "l'islamisation" de l'Algérie, accentuée par le Printemps arabe qui a eu lieu dans les pays voisins.
Bouteille et sandwich à la main, jeunes, personnes âgées, artistes, militants politiques et associatifs ont répondu à l'appel lancé la semaine dernière sur les réseaux sociaux après une descente de gendarmes, le 19 juillet, dans une cafétéria de non-jeûneurs au village Tifra, toujours en Kabylie, précise le journal El Watan. Les clients avaient alors été pris en photo.
L'ambiance de cette manifestation est restée bon enfant malgré la présence de policiers en civils, selon le site Tout sur l'Algérie (TSA). Aucune intervention n'a eu lieu comme l'avait annoncé mardi le maire de Tizi-Ouzou, Abdelkader Bouazghi, lors d'une conférence de presse. "Chacun est libre face à sa conscience", avait-il ajouté en affirmant qu'il n'y aurait aucune répression.
Une liberté de conscience non partagée par le ministre des Affaires religieuses Bouabdellah Ghlamallah qui a qualifié cet appel au rassemblement de véritable "provocation", a rapporté le site Algérie Focus.
"Punissez les voleurs de milliards"
D'après TSA, une manifestation a également eu lieu samedi à Aokas, sur la côte est de Béjaia, en Kabylie, pour dénoncer "l’inquisition", le "salafisme" et appeller à punir "les voleurs de milliards et pas les non-jeûneurs".
En 2010, plusieurs non-jeûneurs avaient été poursuivis et condamnés à des peines de prison ferme pour non respect du ramadan. Alors que la Constitution algérienne garantit la liberté de culte et ne prévoit aucune sanction contre ceux qui refusent d’observer le jeûne, les juges avaient invoqué l'article 144 bis 2 qui stipule qu'"Est puni d’emprisonnement quiconque offense le Prophète et les envoyés de Dieu, ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’islam."