L’universitaire français Charles Saint-Prot, directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques (OEG) de Paris, a dénoncé l’attitude de l’Algérie «opposée à la coopération maghrébine», en posant des «conditions extravagantes» à une réouverture de ses frontières avec le Maroc, en particulier sur le dossier du Sahara.
«On sait que l’absence d’union (maghrébine) représente, chaque année, une perte de près de deux points de croissance pour les pays concernés» alors que «la principale cause de cette situation est connue, il s’agit du différend algéro-marocain du fait de l’action d’Alger en faveur du séparatisme au Sahara marocain», écrit-il dans l’éditorial du bulletin d’information de l’OEG pour le mois de juillet.
Dans ce contexte, ce spécialiste du Maghreb se dit convaincu qu’avec ces «conditions insultantes et évidemment inacceptables», Alger «bloque donc tout espoir d’aplanir les différends». À ses yeux, les propos du ministre algérien démontrent «l’entière implication de son pays dans l’affaire du Sahara marocain qui est un conflit artificiel créé de toutes pièces par Alger qui continue d’ailleurs à financer grassement et à manipuler diverses ONG européennes ou états-uniennes pour faire du lobbyisme au profit du séparatisme au Sahara marocain».
Outre «la poursuite déraisonnable d’une obsolète stratégie d’hégémonie régionale», l’universitaire français dénonce «la raison du jusqu’au-boutisme des dirigeants algériens et leur manque évident d’enthousiasme à l’idée d’une ouverture des frontières et d’une intégration maghrébine». Il pointe du doigt l’«immobilisme» de l’Algérie dont les dirigeants «ne souhaitent pas que leurs citoyens soient en contact avec un Maroc ouvert et démocratique» et «ne désirent pas davantage une intégration économique régionale qui poserait des règles de transparence et de bonne conduite en matière de coopération économique». «Du coup, c’est tout l’ensemble maghrébin qui est victime d’une politique d’un autre âge caractérisée par l’obstination à ne pas prendre en considération les enjeux actuels et le refus de construire l’avenir de cette région», conclut le Pr Saint-Prot.