Selon «Le Nouvel Observateur», ils sont passés aux mains du nouveau chef d'Aqmi pour la zone sahélo-saharienne, Yahia Abou el-Hammam, de son vrai nom Djamel Okacha, un Algérien de 35 ans...
La piste des otages français, enlevés le 16 septembre 2010 sur le site de la mine d'uranium d'Arlit au Niger, a semble-t-il été retrouvée. Selon Le Nouvel Observateur, Thierry Dol, Marc Féret, Pierre Legrand et Daniel Larribe sont détenus en Algérie.
L’ancien chef d’Aqmi et preneur d’otages Abou Zeid ayant été tué, ils seraient désormais aux mains du nouveau chef d'Aqmi pour la zone sahélo-saharienne, Yahia Abou el-Hammam, de son vrai nom Djamel Okacha, un Algérien de 35 ans, écrit l’hebdomadaire. Le journal cite un émissaire touareg affirmant avoir «enfin retrouvé un contact direct». C’est lui qui affirme que les otages sont maintenant en Algérie, où ils auraient été exfiltrés et séparés en deux groupes.
Les otages sont «épuisés»
Selon l’hebdomadaire, les quatre otages sont «épuisés par les déplacements continuels et les conditions de détention». L'un d'eux s'est «blessé sérieusement à un doigt». «Les islamistes ont craint un début de gangrène et demandé aux négociateurs touaregs de leur faire parvenir des antibiotiques. L'otage, soigné, est hors de danger», précise le newsmag.
Les ravisseurs ont fait savoir à la France qu’ils étaient toujours «prêts» à négocier. «La dernière négociation tournait autour de 30 millions d'euros pour les quatre hommes d'Arlit», selon Le Nouvel Observateur. «Au début du mois, aussitôt connue l'information sur l'Algérie comme lieu de détention, un émissaire de la DGSE a sauté dans un avion pour Alger», précise-t-il.
Faute de rançon, un échange politique est probable
La France cherchait à établir le contact depuis des mois avec les ravisseurs.C’est ce qu’avait laissé entendre François Hollande le 19 avril: «Nous cherchons [des contacts] depuis des semaines, que dis-je, des mois», avait-il déclaré. L’opération française au Mali («Serval») avait rendu la situation sur le terrain plus instable et complexe. «Les différents réseaux intermédiaires entre les ravisseurs et les négociateurs sont plus mouvants, ils se reconstituent», nous expliquait Philippe Hugon, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), en charge de l'Afrique.
La nouvelle doctrine de l’Elysée interdisant tout paiement de rançon, les discussions avec les ravisseurs devraient porter sur un échange des otages contre un des responsables d'Aqmi emprisonné en Algérie.
Contactés par 20 Minutes, l’Elysée et le Quai d’Orsay se refusent à tout commentaire, que ce soit sur la localisation des otages ou les contacts engagés avec les ravisseurs. «On ne confirme ni n’infirme», se borne à répondre le directeur du Centre de crise du ministère des Affaires étrangères.
De leur côté, les familles des otages organisent des rassemblements ce samedi 22 juin à Paris, Nantes, Nîmes, Aix-en-Provence, Orléans et Valence pour les 1.000 jours de détention.