Un dirigeant historique de la révolution algérienne a appelé l’armée à « agir vite » face au vide laissé à la tête du pouvoir par l’absence du président Abdelaziz Bouteflika, dans une lettre citée mardi par le quotidien Le Soir d’Algérie.
Mohamed Mechati, un membre du groupe des 22 qui ont déclenché le 1er novembre 1954 la révolution algérienne, en appelle au « courage » des militaires : « Vous qui avez choisi et imposé cet homme et qui l’avez déclaré élu puis réélu, faussement et sans scrupule », affirme-t-il dans les extraits de cette missive publiés par le journal.
« Votre courage et votre patriotisme, dont nous ne doutons pas, doit vous faire agir vite ; il y va de la survie de notre pays. Les Algériens vous en seront reconnaissants », ajoute-t-il dans une référence, selon Le Soir, à une destitution du chef de l’Etat, soigné en France depuis le 27 avril.
« Aujourd’hui que ce président est malade, l’Etat tout entier en est affecté »
Il accuse le président Bouteflika d’avoir « usé et abusé de son pouvoir exorbitant pour mettre à son service exclusif les institutions de l’Etat ainsi vouées à fonctionner à sens unique, dans son seul intérêt et celui des siens ». Mohamed Mechati estime qu’« aujourd’hui que ce président est malade, l’Etat tout entier en est affecté ».
« Ce sont, là, les conséquences d’une pratique despotique, autoritaire et dictatoriale de son pouvoir », souligne encore Mohamed Mechati, resté à l’écart des affaires du pays après l’indépendance.
Les assurances du gouvernement sur une amélioration de l’état du président, hospitalisé depuis 45 jours, n’ont pas convaincu en Algérie. Lundi, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci, a affirmé qu’Abdelaziz Bouteflika continuait à diriger le pays.