D’après Chafik Mesbah,“L’État algérien présente de graves signes de défaillance. Je suis inquiet pour mon pays, sa cohésion, son intégrité et son existence même.”
À en croire l’ex-colonel des services algériens, le spectacle qu'offre le pays n'a rien d'amusant et il faut vite refermer cette parenthèse. Mais par quel modus-operandi ? Chafik Mesbah reconnaît que compte tenu du champ politique fermé et de la gouvernance passée, il est quasiment impossible d’organiser, à l’heure actuelle, un scrutin transparent.
D’après lui, l’entourage du Président va sûrement vouloir contrarier ce processus. “Saïd Bouteflika va vouloir interférer avec la candidature éventuelle de Sellal. Pour arriver à ses fins, il pourra faire appel à ses baltaguias économiques et mener une politique de terre brûlée.
Il est capable, d’après moi, de provoquer une effusion de sang.” Une accusation très grave qui fait craindre le pire. Il rappellera, dans cet ordre d’idées, que l’actuel Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait été ramené par le cercle présidentiel dans l’hypothèse d’un 4e mandat pour Bouteflika. “S’il était en pleine possession de ses moyens, Bouteflika, beaucoup plus politique que son frère cadet, aurait opté très certainement pour Belkhadem.
Mais aujourd’hui : Dieu en a voulu autrement.” Quant à l’état de santé de Bouteflika qui relève, selon lui, du secret médical et de son intimité, “l’affaire est entendue : avec tout le respect que je dois à la personne et mon souhait qu’il guérisse, tout le monde s’accorde à dire — et notamment en France — que l’actuel Président algérien n’est plus en mesure de reprendre ses fonctions”.
Bouteflika ne reprendra pas ses fonctions
En effet, d’après les échos qui parviennent de Paris, “des informations crédibles et qui résument l’état d’esprit des autorités françaises suggèrent que la convalescence de Bouteflika va demander un bon bout de temps”.
D’ailleurs, Chafik Mesbah perçoit dans les récents propos du président français, François Hollande, “beaucoup de gêne”. “D’un côté, ils ne veulent pas rompre avec Bouteflika et de l’autre, ils ne peuvent ignorer les intérêts de la France quant à la suite des événements. Ils ont un pied ici et un pied là-bas…” Quant aux institutions fortes dont disposerait l’Algérie, à en croire Hollande, il ne s’agit ni plus ni moins que du DRS et de l’ANP. D’après Chafik Mesbah, il ne s’agit sûrement pas de l’APN, a-t-il ironisé. Il faut souligner, par ailleurs, que le politologue invité au Forum de Liberté n’est pas venu les mains vides.