Une manifestation à proximité des bureaux du Premier ministre a été brutalement réprimée par les forces de l’ordre dimanche matin. Les manifestants voulaient protester contre le dispositif de pré-emploi, une sorte d’emploi jeune, dans l’administration publique.
Dans le pays, les questions d’emplois continuent de susciter la colère de la population. Pourtant, il leur est encore compliqué de se faire entendre des autorités.
Un emploi stable et mieux payé. Voilà ce que réclamaient les jeunes manifestants, dimanche, devant le palais du gouvernement. Le dispositif de pré-emploi est censé aider à l’intégration de jeunes diplômés dans l’administration publique. Mais ces contrats sont moins bien payés, et l’intégration est de plus en plus difficile.
C’est ce qui provoque les manifestations régulières de ceux que l’on appelle les « pré-emplois ». L’autre mouvement social important de ces derniers mois est celui des chômeurs du sud du pays.
Manifestation annulée sous la pression à Constantine
A chaque semaine, son rassemblement pour demander des emplois stables et des salaires décents. Sauf que, ces derniers jours, il est difficile de manifester. Samedi, le rassemblement des chômeurs, près de Constantine, a été annulé. Selon les organisateurs, les intimidations étaient trop nombreuses pour que la manifestation se déroule dans le calme.
Même si l’on sait que les manifestations dans la capitale sont toujours rapidement dispersées par les forces de l’ordre, dimanche, à Alger, les jeunes précaires de l’administration publique ont été violemment embarqués, un à un, dans les camions de police.
Interpellations musclées de manifestants pour l'emploi à Alger
Au moins une quinzaine de manifestants en faveur de l'emploi ont ete interpelles de maniere musclee par les forces de l'ordre dimanche a Alger devant les batiments du Premier ministere, a constate une journaliste de l'AFP.
Les manifestants, un peu plus d'une cinquantaine d'hommes et de femmes membres du Syndicat National Autonome des Personnels de l'Administration Publique (SNAPAP, non reconnue) reclamaient l'abrogation du systeme de CDD appele dans...
administration le "pré-emploi" et leur intégration. Pour eux, il s'agit d'emplois "incertains et éphémères" au sein de l'administration publique.
"Nous manifestons pour faire sauter le système du pré-emploi qui nous jette à nouveau dans le chômage trois ans plus tard", s'est insurgée auprès de l'AFP une jeune femme, qui s'est retrouvée bousculée par les forces de l'ordre en civil et en uniforme déterminés à disperser les manifestants.
Malgré la levée de l'état d'urgence en 2011 en Algérie, les manifestations restent interdites dans la capitale.
Mais les protestataires, surtout les chômeurs qui s'agitent un peu partout dans le pays, descendent régulièrement par petits groupes dans les rues du centre-ville d'Alger pour réclamer ce qu'ils considèrent comme leurs droits lésés.
Samedi une manifestation de chômeurs pour l'emploi dans l'est de l'Algérie a dû être annulée après une "intervention musclée d'inconnus" hostiles à cette initiative, selon la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH). Ils ont blessé plusieurs manifestants, dont un a dû être hospitalisé.
Le chômage touche de plein fouet la jeunesse algérienne. Selon les autorités et le FMI, 21,5% des moins de 35 ans sont sans emploi, contre moins de 10% dans l'ensemble de la population.