Avec la pénurie de carburant dans la région Ouest, son cours dans la zone frontalière a atteint le pic des 60 dinars le litre, dans les dépôts illégaux, qui se sont multipliés dans divers quartiers des villes frotalières.
Ces dépôts, qui constituent un réel danger pour les riverains, se sont imposés au point que même des officiels s’y alimentent en carburant, à cause de la pénurie qui perdure depuis plus de deux décennies, engendrée par la contrebande qui perdure.Ainsi, il est devenu courant que l’honnête citoyen se rabatte sur ces revendeurs pour s’alimenter en carburant, qu’il doit payer au prix fort, lequel fluctue en fonction de sa disponibilité dans les stations-service de la wilaya.
Les contrebandiers et les trafiquants ne reculent devant rien. Ils bravent les services de sécurité et violent la loi pour arriver à leurs fins. A chaque resserrement du dispositif répressif instauré par les services de sécurité, les trafiquants répondent par des trésors d’ingéniosité.
Une organisation de fourmi
Du côté algérien, les réseaux de contrebande sont parfaitement organisés et chaque personne y prenant part à un rôle précis et déterminé. Cela va « de l’achat des carburants dans les stations-service par les «hallabas» (c’est-à-dire ceux qui traient les pompes), aux «haddayas» (les guetteurs) en passant par les «chauves-souris» (les contrebandiers) et les conducteurs des «mouquatilate» (voitures béliers qui foncent vers les barrages des brigades mobiles et ne craignent pas les tirs de ces dernières). », précise le quotidien marocain. Et ce trafic illicite rapporte à ces jeunes Algériens. Cela peut aller de 300 à 345 dirhams par personne et par jour. Un commerce tellement juteux que certains jeunes algériens passent le permis poids lourd pour participer à cette contrebande et transporter dans leur véhicule d’importantes quantités de carburant.
La contrebande algérienne inquiète les industriels marocains
500 à 1000 tonnes d’huile de table, en provenance d’Algérie, seraient introduites de manière illicite sur le marché marocain chaque mois, estime Samir Oudghiri Drissi, président de l’Association des raffineurs du Maroc et DG de Lesieur Cristal. Même si la douane marocaine ne confirme pas les chiffres, elle ne les infirme pas pour autant. Ces chiffres représentent 5% de la consommation nationale et 60% de la région orientale