Après les exigences sociales, notamment l’accès à l’emploi, le Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC) brandit, pour la première fois, clairement des revendications politiques. Les chômeurs évoquent, désormais, la nécessité d’un changement pacifique du système en Algérie.
« Nous voulons un changement de système en Algérie, parce que nous avons, aujourd’hui, la conviction que la corruption est partout », a expliqué, ce mardi 29 avril, Tahar Belabès, coordinateur du comité, en marge d’une conférence de presse tenue à Alger. « Et si la justice refuse d’ouvrir ses portes pour juger les responsables des services de sécurité, nous allons internationaliser notre combat », a-t-il menacé.Le CNDDC entend poursuivre ses actions de protestation à travers tout le territoire national, jusqu’à l’ouverture officielle d’un dialogue avec les autorités, selon lui. Le mouvement a marqué, dernièrement, une pause pour se restructurer et mieux s’organiser sur le terrain. La prochaine manifestation aura lieu dans l’une des wilayas de l’est du pays, selon M. Belabès. « Ça sera une grande surprise », a-t-il promis. Le comité est déjà structuré dans 33 wilayas : 16 à l’est, 13 au sud et 4 à l’ouest.
Le CNDDC dit douter des bonnes intentions de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), qui vient d’annoncer le recrutement de 6180 jeunes dans les wilayas du Sud. Selon M. Belabès, cette annonce est un message pour l’opinion internationale et n’apportera pas une réponse aux revendications des chômeurs.