"Nous devons passer le flambeau à une nouvelle génération de dirigeants, l'époque de la légitimité révolutionnaire est révolue", a déclaré Hichem Aboud, essayiste et rédacteur en chef de Mon journal. "Je suis certain que Bouteflika ne briguera pas un nouveau mandat. Il ne peut tout simplement pas le faire, parce qu'il est trop fatigué."
Dans un système politique opaque où le président élu cohabite avec une puissante élite liée aux forces de sécurité, les décideurs ne verraient pas forcément d'un mauvais œil l'ascension de personnalités plus jeunes. Mais à ce jour, seul l'ancien premier ministre Ahmed Benbitour, 67 ans, est candidat déclaré à l'élection présidentielle.
Parmi les candidats potentiels figurent le premier ministre, Abdelmalek Sellal, un technocrate de 65 ans considéré comme un homme de consensus, et un autre ancien premier ministre, Mouloud Hamrouche, 70 ans, un réformiste dont les parents ont été tués pendant la guerre d'indépendance.
Selon Geoff Porter, directeur du cabinet North Africa Risk Consulting, la majorité des Algériens souhaite une transition en douceur et dans la transparence. "Ils veulent sans nul doute un candidat qui a de la vitalité et de l'énergie pour s'attaquer aux difficiles problèmes de l'Algérie (...), mais ils veulent aussi quelqu'un qui réforme le système politique de manière progressive, plutôt qu'en le bouleversant entièrement", affirme-il.
Mais tout changement de direction brutal paraît exclu dans un pays toujours traumatisé par l'insurrection islamiste et la guerre civile des années 1990, qui a fait plus de deux cent mille morts.