Un nouveau virage technologique. Le Maroc a décidé d’adopter un plan national pour le développement du très haut débit (THD) qui s’étend sur dix ans.
“Concrètement, le plan de THD, validé par le gouvernement, vise à généraliser l’accès aux services de télécommunications à l’ensemble de la population dans un horizon de dix ans, soit d’ici 2022 ”, a expliqué le directeur général de l’ANRT, Azzeddine El Mountassir Billah, lors d’une rencontre récente avec la presse.Techniquement, ce projet ambitieux de démocratisation de l’accès à haut-débit sera déployé sur deux phases. La première phase, à court terme, comprend plusieurs chantiers notamment le déploiement des technologies mobiles de 4ème génération à partir de 2014 et l’ouverture de la bande Wifi aux opérateurs télécoms pour la fourniture de l’accès aux réseaux haut débit en extérieur.
Parallèlement, l’ANRT projette le lancement de projets pilotes pour desservir des groupes d’habitations en câbles en fibre optique tout en fixant des modalités de raccordement des nouvelles constructions aux infrastructures télécoms. Cette concentration du plan THD sur le renforcement du niveau des connexions en fibre optique résulte du fait qu’aujourd’hui, les réseaux télécoms des opérateurs couvrent uniquement les grands et principaux centres urbains au détriment des zones éloignées et difficiles d’accès.
La deuxième phase du projet THD 2022 sera focalisée, à long terme, sur deux volets. Primo, le renforcement des infrastructures de télécommunications pour assurer une meilleure qualité de service des différents réseaux de données et une bonne connectivité des réseaux des différentes agglomérations et des réseaux de collecte. Secundo, l’exploration des différentes solutions technologiques permettant l’accélération de la généralisation de l’accès aux réseaux haut débit à l’ensemble de la population.
Le plan THD 2022 n’est pas seulement technologique, il intègre aussi un chantier juridique. “La mise en œuvre de ce plan national sera accompagnée par l’adoption de mesures juridiques et réglementaires devant favoriser le partage d’infrastructures et la mutualisation des investissements”, martèle le directeur général de l’ANRT, Azzeddine El Mountassir Billah.
L’autorité de régulation prévoit, d’ailleurs, une mise à niveau du cadre juridique notamment la loi n°24-96 relative à la poste et aux télécommunications, et les décrets relatifs à l’exploitation des réseaux et aux procédures en matière de litiges anti-concurrentiels.
A rappeler qu’en attendant la mise en œuvre du plan 2022 pour le THD, actuellement la quasi-totalité de la population marocaine est couverte par les réseaux mobiles de deuxième génération avec plus de 37,4 millions de lignes mobiles actives et un taux de pénétration de 115 %. Les principales villes offrent, également, des services haut débit mobile (3G). Le Maroc compte, aujourd’hui, plus de 3,7 millions d'abonnés internet dont 83 % en internet 3G contre 17 % pour l’internet haut débit (ADSL).
Magharebia.com