Plusieurs médias algériens indiquent que le PDG d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, aurait contracté un partenariat avec China State Construction Engineering pour acheminer 10000 ouvriers chinois dans le but de finaliser les travaux de construction de la grande mosquée d’Alger (Djamaâ El Djazaïr).
Cette déclaration est en contradiction avec l’assurance donnée en mai 2011 par le directeur général de l'Agence nationale de réalisation et gestion de la Mosquée d'Alger, Mohammed Lakhdar : «La construction de la Grande Mosquée devra générer 17000 emplois dont 10000 pour des Algériens».Le troisième édifice religieux islamique par la taille a un coût estimé à 1 milliard d’euros et devra être livré au deuxième semestre 2015.
Plusieurs analystes expliquent le potentiel recours à la main d’ouvre chinoise au détriment des compétences algériennes par un désir de terminer les travaux avant la fin de la mandature du président Bouteflika.
Les Chinois constituent l’une des communautés étrangères les plus importantes en Algérie avec prés de 30000 personnes recensées.
Un coût faramineux La construction de la grande mosquée, qui doit être livrée au deuxième semestre 2015, représente un investissement considérable. Elle devrait coûter un peu plus d’un milliard d’euros, soit 1,5 milliard de dollars, à l’État algérien. « Le coût du projet est définitif et nous n’ajouterons aucun centime », a récemment tenté de rassurer le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah. À cela s’ajouteront plusieurs millions d’euros annuels d’entretien et de salaires pour les employés qui y travailleront. Le chiffre a donc du mal à passer chez de nombreux Algériens qui ont du mal à boucler les fins de mois. Dans un pays où les problèmes de logement ou de santé publique sont patents, beaucoup auraient aimé voir cette somme d’argent colossale investie dans des secteurs sociaux, jugés prioritaires.
Des Chinois plutôt que des Algériens La réalisation de la grande mosquée d’Alger a été confiée à la société chinoise China State Construction Engineering Corporation (CSCEC). Les premières opérations de coulage des fondations en béton ont commencé le 16 août, après une cérémonie de lancement des travaux. Des centaines d’employés chinois étaient disposés en rang d’oignons, applaudissant les discours du ministre Ghlamallah et du directeur général de l’agence nationale de réalisation de la mosquée (Anagerma), Mohamed Lakhdar Alloui. Côté chinois, l’ambassadeur de l’Empire du Milieu à Alger, Liu Yuhe, et le PDG adjoint de CSCEC, Zhou Sheng, étaient également présents.
Comme pour la réalisation de l’autoroute Est-Ouest, des milliers d’ouvriers chinois débarqueront sur le sol algérien pour accomplir les travaux. Au début du projet, Mohammed Lakhdar Alloui avait assuré que la construction de la Grande Mosquée allait « générer 17 000 emplois dont 10 000 pour des Algériens ». Il y a quelques jours, alors que les premiers mètres cubes de béton venaient tout juste d’être coulés, le PDG d’Air Algérie a quelque peu nuancé le tableau en inversant le ratio. D’après Mohamed Salah Boultif, la compagnie aérienne nationale aurait en effet passé un accord avec CSCEC pour transporter 10 000 ouvriers chinois jusqu’à Alger… Pourtant, le taux de chômage dépasse allègrement les 10% en Algérie et un jeune sur quatre « tient les murs », en attendant de trouver un emploi.
Djamaâ El Djazaïr
Avec un minaret de 264,5 m et une capacité d’accueil de 120000 fidèles, Djamaâ El Djazaïr sera la plus grande mosquée au monde après celles de La Mecque et de Médine.
Un minaret qui permettra aux visiteurs d'admirer les quartiers lépreux de la capitale, les rues défoncées, des trottoirs habillés de camelote chinoises, des coins et recoins squattés par des oubliés de la manne pétrolière et des faux dévots dont le seul souci est de savourer les contrats juteux de tels projets
Elle fera partie d’un vaste complexe comprenant notamment une salle de prières de 150 m X 150 m X 23 m de haut surmontée d’une coupole de 50 m de diamètre, un centre culturel comprenant un amphithéâtre de 1500 places, une bibliothèque de 2000 places, une Grande École Coranique pouvant accueillir et héberger 300 étudiants, un bâtiment administratif et un poste avancé de la sécurité civile.
Blacklistée par la Banque Mondiale, choyée en Algérie. Les revers subis par la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) avec la Banque mondiale ne l’empêche pas de faire du business en Algérie. Depuis janvier 2009, le groupe chinois de BTP est interdit de contrats par la BM pour une période de six ans. Alors qu’elle fait l’objet depuis janvier 2009 d’une mesure d’exclusion de la part de la Banque mondiale pour une durée de 6 ans, l’entreprise d’Etat chinoises CSCEC continue d’engranger contrat sur contrat en Algérie.