Tout un chacun a le droit de se poser la question sur les mobiles exacts du soutien de l’Algérie à la cause sahraouie, et les retombées négatives sur la construction Maghrébine.
Est-il normal de soutenir le droit à l’autodétermination d’une population de 75.000 personnes (Dernier recensement Espagnol), qui fût dans un avenir pas si lointain sous l’influence du royaume du Maroc ? L'Algérie n'est t'elle pas entrain d’encourager à la sécession certaines populations laissées pour compte, et d’encourager le nationalisme sahraoui chez elle ? car historiquement les Sahraouis sont plus Marocains que les Touaregs ne sont Algériens.
En 1960, Paris avait même songé à donner l’indépendance à l’Algérie sans le Sahara. Si les indépendances des trois pays du petit Maghreb avaient eu lieu en même temps, le territoire de ce grand désert aurait inévitablement été partagé plus équitablement.
La France s’était toujours sentie chez elle sur le territoire algérien. En 1932, la France trouve du fer dans la région marocaine de Tindouf. Elle annexe cette ville et prive ainsi le Maroc d’une richesse naturelle qui lui revenait normalement. Algériens et Marocains, abordèrent cette question lors d’une réunion en 1958 à Tanger entre les militants du FLN et les partis nationalistes marocains ; ils se sont mis d’accord qu’après la libération de l’Algérie, celle-ci rétrocède cette ville au Maroc.
A l’époque, il n’y avait pas de méfiance entre les deux pays, d’autant plus que le soutien marocain à la guerre de libération algérienne était totale et sans ambiguïté ni arrière-pensée. Une fois indépendante, l’Algérie refusa de respecter sa promesse. Une guerre de quelques jours en octobre 1963 eut lieu entre les deux armées. Depuis l’animosité n’a cessé de grandir entre l’Algérie des militaires et le Maroc. L’affaire du Sahara viendra comme le prétexte idéal pour que l’Algérie donne une sorte de « légitimité » à son différend profond avec le Maroc.
Le concept islamique de la souveraineté a été ignoré par la France et l'Espagne. Il n'y avait ni balises frontalières, ni postes de douanes ou de police, ni cartes traçant les délimitations de frontières, si bien que les puissances coloniales ont eu beau jeu de s'ériger des frontières à leur convenance. C'est ainsi que dans son édition de 1897, l'encyclopédie française Larousse indiquait que la superficie du Maroc était de 812.000 kilomètres carrés, mais en 1956, après que le Maroc eut recouvré son indépendance de la France et de l'Espagne, la même encyclopédie ne donnait pour superficie totale du Maroc que 430.810 kilomètres carrés.
Cette réduction, allant du simple au double, a pris en compte le fait que l'Espagne avait colonisé le Sahara occidental et amputé le territoire marocain de pas moins de 400.000 kilomètres carrés. Dans un traité signé avec les Etats-Unis d'Amérique, sitôt le Maroc devenu le premier pays les avoir reconnus comme Etat indépendant, il a été convenu que le Maroc viendrait en aide aux bateaux américains se trouvant en difficulté dans les eaux côtières entre Tanger et le fleuve Sénégal, impliquant ainsi que Washington considérait toute cette région comme faisant partie du Maroc.
Chaque fois que le Maroc propose une solution, on est sûr que l’Algérie s’y opposera. Ce scénario simpliste est malheureusement vrai. Ce qui est en jeu dans cette affaire, ce n’est ni l’autodétermination du peuple sahraoui qui vit sous la pression algérienne sous des tentes à Tindouf, ni le respect des principes et valeurs démocratiques, mais le rejet systématique de ce qu’est le Maroc, un voisin encombrant et qui ne peut pas déménager ; il a la chance d’avoir deux ouvertures sur la mer, et il a aussi l’avantage d’être un pays pacifique qui ne cherche pas la bagarre avec ses voisins.
Bouteflika est venu au pouvoir la même année que S.M. le Roi Mohammed VI. Plus d'une décennie après, le résultat est devant nos yeux. Il s'est produit, ces dernières années, quelque chose de très sérieux au Maghreb, une sorte de réveil démocratique, dont l'Algérie fut non seulement étrangère mais, plus grave, de plus en plus exclue, par la faute de l'apathie générale et de la répression d'un pouvoir autoritaire, corrompu, grabataire, sourd aux nouvelles idées qui secouent la planète.
Au Maroc, sous l'impulsion ou le consentement du roi Mohammed VI, une nouvelle société civile voyait le jour, avec ces jeunes hommes et ces jeunes femmes qui brisent des tabous séculaires, imposaient des débats impensables, de la liberté de la femme à celle de la presse, lançaient d'incroyables défis aux puissances de la régression sociale. C'est le pays tout entier qui paraissait connecté à l'essor mondial. L'état d'esprit au Maroc et en Tunisie avait évolué pour conduire à l'émergence de nouvelles élites, tunisiennes et marocaines, pragmatiques qui perçoivent l'idéal maghrébin dans ses dimensions les plus concrètes : la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux.
Le grand problème des dirigeants algériens, c’est qu’ils ne veulent pas reconnaître qu’ils se sont lourdement trompés sur le Maroc. Nous sommes dans un monde où il faut coopérer, dépasser les conflits. Je ne vois pas de raison d’être de ce conflit. Une solution directement negocie entre le Maroc et l´Algerie pour une autonomie des provinces sahariennes sous la souvrainte marocaine. c´est l´option la plus logique qui reste. L'option marocaine est réaliste et le statu quo actuel n'arrange personne.
L'affaire du Sahara, ce n'est pas entre le Maroc et le Polisario, mais entre le Maroc et l'Algérie et Il est clair que le dossier sahraoui continuera à faire couler beaucoup d’encre de part et d’autre de la frontière.
Le pouvoir algérien qui a privé le peuple algérien dans le début des années 90 de son droit à s’autodéterminer et qui viole quotidiennement les droits de l’homme, n’est absolument pas habilité à défendre le droit à l’autodétermination du Sahara Occidental