_Le dépouillement a révélé plus d'un million de vote blancs.
_Les partis au pouvoir reconduits, le Statu Quo
_Le FLN a presque obtenu la majorité des sièges avec 220 sur 462
_On prend les même et on recommence
La composition de l'Assemblée algérienne issue des élections du 10 mai ne sera pas très différente de la précédente. Le FLN, l'ex-parti unique, reste le premier parti d'Algérie et conforte même son avance puisqu'il obtient 220 des 462 sièges. L'autre grand parti de la majorité présidentielle, le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia reste en deuxième position avec 68 sièges, suivi des islamistes de l'Algérie verte, une coalition de partis proches du mouvement des Frères Musulmans, emmenée par le Mouvement de la société pour la paix (MSP). A noter que le Front des forces socialistes (FFS) qui avait boycotté, depuis une dizaine d'années, les scrutins réussit une percée attendue en Kabylie, tant dans la willaya de Tizi Ouzou qu'en Petite Kabylie.
«il y a eu fraude, manipulation, tricherie, falsification des résultats ! » Au siège du MSP (le Mouvement de la société et de la paix), l’un des trois partis de la coalition islamiste de l’Alliance verte pour l’Algérie, les militants ne décolèrent pas. Ils se voyaient déjà entrer au gouvernement, et peser sur les décisions futures.
Le papier couvert de chiffres qu’Abderrezak Mokri, vice-président du MSP, tient dans ses mains tremble. Il parle d’une voix blanche : « Cela va porter préjudice aux réformes annoncées par le chef de l’Etat. Cette pratique va exposer le peuple à des dangers. Nous tenons le président de la République comme le premier et le principal responsable de ce qui se passe. Si la fraude est établie, nous prendrons les mesures qu’il faudra ! »
Les islamistes, qui dénoncent un bourrage des urnes et un « vote massif des militaires » en faveur de l'ex-parti unique, sont d'autant plus furieux de ce revers inattendu que les premières tendances — qui avaient filtré dans la matinée — leur faisaient talonner le FLN. « Ce n'est pas un hasard si la traditionnelle conférence de presse du ministre de l'Intérieur se tient plus tard que d'habitude, ricane un journaliste. Il leur fallait un peu de temps pour trafiquer les chiffres. » « Ils ont triché, comme d'habitude », constate, désabusé, Tarik Mira, député indépendant sortant qui ne se représentait pas. « A Bejaïa (petite Kabylie), les bureaux de vote sont restés vides toute la journée. Pourtant, à l'arrivée, non seulement le taux de participation y a été fort, mais le FLN est sorti grand vainqueur. C'est simplement impossible ! »