Selon Somalia Report, la rançon a bien été payée, même si elle a été le fait de l'armateur International Bulk Carriers. L'Algérie, qui en théorie condamne le paiement même de la part d'organismes privés, n'a rien dit, parce qu'il s'agit d'otages algériens réclamés depuis presque un an par leurs familles.
Quand aux otages européens enlevés à Tindouf, c'est à l'Europe de payer ou pas, la rançon, discrètement ou publiquement, ce qui va compliquer encore les rapports entre l'Algérie et ses voisins du Nord sur cette question. Seule avancée, dans ce grand marché, on a déjà les tarifs de la mondialisation du kidnapping. Un otage européen vaut 1 à 2 millions d'euros. Les 25 otages de Somalie (16 Algériens, 5 Ukrainiens, 2 Philippins, une Jordanienne et une Indonésienne) ont coûté 3.5 millions de dollars, ce qui fait 140 000 dollars l'individu. Soit encore 100 000 euros, 10 à 20 fois moins qu'un Européen. Qui a parlé de crise financière en Europe?
Depuis les premiers kidnappings dans la région sahélo-saharienne, l'Etat algérien a mis un point d'honneur à refuser de payer des rançons, expliquant que ce ne serait que renforcer les capacités financières, et donc militaires, des groupes terroristes. D’ailleurs, après la pression algérienne pour faire adopter la résolution 1904 au Conseil de sécurité de l'ONU, il s'agit maintenant de criminaliser dans les faits le paiement des rançons. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères l'a encore réaffirmé à l'occasion de la libération des otages algériens:
«L’Algérie a une position doctrinale immuable et connue y compris au sein du système des Nations unies. Cette position constante, nous l’avons réaffirmée à de nombreuses reprises : l’Algérie ne verse pas de rançons et elle condamne fermement cette pratique, qu’elle soit le fait des États ou d’organismes parapublics ou privés.»
En réalité, depuis quelques années, la sous-traitance pour l'AQMI est devenue le mode de transaction le plus courant avec ce système de vente à emporter et les otages remis directement à la multinationale terroriste qui paye les ravisseurs en cash tout en revendiquant la prise. De fait, il peut s'agir d'une action de Mokhtar Belaouar, l'insaisissable renard du désert qui traite avec tout le monde, contrebandiers, terroristes, milices touarègues, voire Etats du Sahel, montré du doigt dans cette opération. Il peut s'agir aussi de membres du Polisario qui auraient monnayé l'affaire avec l'AQMI ou de mercenaires de retour du Front libyen, présents dans les camps de réfugiés, qui ont saisi l'occasion en ces temps troublés d'empocher un bon pactole.
Dans tous les cas, c'est l'Algérie qui se retrouve dans l'embarras, pour ne pas assurer la sécurité des étrangers sur son territoire, même si par ailleurs, on dénombre plus de 100 cas de kidnapping d'Algériens en 2010 par des groupes terroristes au Nord du pays. Les Marocains, ennemis intimes, en ont profité en parlant de gros revers pour l'armée algérienne, particulièrement dans cette zone de Tindouf, hyper militarisée. Un désastre pour la cause indépendantiste sahraouie, dont le territoire revendiqué, ancienne colonie espagnole, a été annexé par le Maroc en 1975. Grosse bourde en interne, le ministre de l'Intérieur algérien a expliqué qu'il y a des zones hors de contrôle de l'état, en l'occurrence les régions gérées par le Polisario. Il a été immédiatement repris par le ministre des Affaires étrangères:
«il n'y a pas de territoire algérien hors de contrôle de l'état algérien.» L'Algérie n'est pas la Somalie.
Quand aux otages européens enlevés à Tindouf, c'est à l'Europe de payer ou pas, la rançon, discrètement ou publiquement, ce qui va compliquer encore les rapports entre l'Algérie et ses voisins du Nord sur cette question. Seule avancée, dans ce grand marché, on a déjà les tarifs de la mondialisation du kidnapping. Un otage européen vaut 1 à 2 millions d'euros. Les 25 otages de Somalie (16 Algériens, 5 Ukrainiens, 2 Philippins, une Jordanienne et une Indonésienne) ont coûté 3.5 millions de dollars, ce qui fait 140 000 dollars l'individu. Soit encore 100 000 euros, 10 à 20 fois moins qu'un Européen. Qui a parlé de crise financière en Europe?
Depuis les premiers kidnappings dans la région sahélo-saharienne, l'Etat algérien a mis un point d'honneur à refuser de payer des rançons, expliquant que ce ne serait que renforcer les capacités financières, et donc militaires, des groupes terroristes. D’ailleurs, après la pression algérienne pour faire adopter la résolution 1904 au Conseil de sécurité de l'ONU, il s'agit maintenant de criminaliser dans les faits le paiement des rançons. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères l'a encore réaffirmé à l'occasion de la libération des otages algériens:
En réalité, depuis quelques années, la sous-traitance pour l'AQMI est devenue le mode de transaction le plus courant avec ce système de vente à emporter et les otages remis directement à la multinationale terroriste qui paye les ravisseurs en cash tout en revendiquant la prise. De fait, il peut s'agir d'une action de Mokhtar Belaouar, l'insaisissable renard du désert qui traite avec tout le monde, contrebandiers, terroristes, milices touarègues, voire Etats du Sahel, montré du doigt dans cette opération. Il peut s'agir aussi de membres du Polisario qui auraient monnayé l'affaire avec l'AQMI ou de mercenaires de retour du Front libyen, présents dans les camps de réfugiés, qui ont saisi l'occasion en ces temps troublés d'empocher un bon pactole.
Dans tous les cas, c'est l'Algérie qui se retrouve dans l'embarras, pour ne pas assurer la sécurité des étrangers sur son territoire, même si par ailleurs, on dénombre plus de 100 cas de kidnapping d'Algériens en 2010 par des groupes terroristes au Nord du pays. Les Marocains, ennemis intimes, en ont profité en parlant de gros revers pour l'armée algérienne, particulièrement dans cette zone de Tindouf, hyper militarisée. Un désastre pour la cause indépendantiste sahraouie, dont le territoire revendiqué, ancienne colonie espagnole, a été annexé par le Maroc en 1975. Grosse bourde en interne, le ministre de l'Intérieur algérien a expliqué qu'il y a des zones hors de contrôle de l'état, en l'occurrence les régions gérées par le Polisario. Il a été immédiatement repris par le ministre des Affaires étrangères:
«il n'y a pas de territoire algérien hors de contrôle de l'état algérien.» L'Algérie n'est pas la Somalie.