Un régime de fer s'est écroulé, un psychopathe a quitté la scène, sans gloire ni mérite, avec simplement cette image de comploteur international qui, s'il avait été capturé vivant, eut été jugé et eut payé le prix du mal qu'il a incarné quarante-deux années durant. Terrorisme d'Etat, Lockerbie, féroce répression de son propre peuple, prévarication, sectarisme familial, népotisme et, pour ce qui nous concerne, la haine contre le Maroc et ses institutions.
S'il est un pays qui a subi les affres cyniques du prétendu kadhafisme, c'est bel et bien le Maroc. Il n'avait de cesse de s'en prendre et de comploter contre nos institutions et notre cause sacrée. Pis : il cultivait un langage ambivalent et apocryphe, parfois s'efforçait en vain à amadouer nos diplomates, tout en soutenant le polisario et les séparatistes, aujourd'hui livrés à eux-mêmes, aux abois…
La nouvelle Libye est une nation confrontée à coup sûr à une série de problématiques, dont celle de l'unité nationale constitue la plus cruciale et difficile. Le système Kadhafi reposait sur un « équilibre » aggravé, prétendument maîtrisé entre les tribus. A la limite du système clanique qui, l'un dans l'autre, survivait et se maintenait sous la férule de la dictature qu'il avait imposée et incarné.
Il convient d'espérer que le CNT, autorité reconnue jusqu'à nouvel ordre par les Etats-Unis, l'Europe, le monde arabe et–contrairement à l'Algérie notamment-par le Royaume du Maroc, s'attelle à réunir les rangs des combattants libyens qui se sont sacrifiés pour la libération de leur pays et l'unité du peuple libyen.
L'épreuve du feu a forgé une conscience, mais elle devrait être mise à profit pour resserrer les rangs, mettre en place des institutions démocratiques sur la base d'élections libres et transparentes et relancer l'économie du pays, exsangue par plusieurs mois de guerre, si tant est que l'on puisse croire qu'elle ait jamais été lancée.
Car l'économie libyenne incarnait l'autocratie, l'oligarchie et les nomenklatura de toutes sortes, la part du lion des richesses nationales ayant été réservée au «guide» et ses enfants. On ne peut toutefois s'empêcher de s'interroger sur l'avenir de la Libye libérée. On ne peut sous-estimer le poids de forces excentrées jusque-là mais qui étaient aux aguets, attentifs au dépérissement à la fois de l'Etat, des fragiles et dérisoires institutions d'un régime ploutocrate et, à la limite, bouffon, et qui comptaient les jours.
La chute de Mouâmar Kadhafi, après quarante-deux ans de «règne» sans partage sur un pays riche, ne laisse pas de vide, à tout prendre ! Car le vide institutionnel et démocratique constituait le trait dominant du régime instauré en septembre 1969 par un coup d'Etat militaire du genre «pronunciamiento» latino-américain.
Le monde arabe, les peuples du Golfe jusqu'à l'Atlantique sont concernés plus que tous les autres par la chute d'un régime et son remplacement par un autre. Mouâmar Kadhafi, dans sa splendeur révolutionnaire et ses frasques, un brin provocateur, avait défié les régimes arabes. L'insulte et la vulgarité sur les lèvres, il n'en n'épargnait aucun d'entre eux, n'avait de respect pour aucun de ses pairs, il cultivait un mépris souverain et une arrogance hors-limite envers les pauvres. La schizophrénie atteignait chez lui au morbide, elle entachait ses mœurs et son régime…De son héritage, l'histoire gardera une grande part de tragédie et de comédie, un «roi ubuesque»
S'il est un pays qui a subi les affres cyniques du prétendu kadhafisme, c'est bel et bien le Maroc. Il n'avait de cesse de s'en prendre et de comploter contre nos institutions et notre cause sacrée. Pis : il cultivait un langage ambivalent et apocryphe, parfois s'efforçait en vain à amadouer nos diplomates, tout en soutenant le polisario et les séparatistes, aujourd'hui livrés à eux-mêmes, aux abois…
Il convient d'espérer que le CNT, autorité reconnue jusqu'à nouvel ordre par les Etats-Unis, l'Europe, le monde arabe et–contrairement à l'Algérie notamment-par le Royaume du Maroc, s'attelle à réunir les rangs des combattants libyens qui se sont sacrifiés pour la libération de leur pays et l'unité du peuple libyen.
L'épreuve du feu a forgé une conscience, mais elle devrait être mise à profit pour resserrer les rangs, mettre en place des institutions démocratiques sur la base d'élections libres et transparentes et relancer l'économie du pays, exsangue par plusieurs mois de guerre, si tant est que l'on puisse croire qu'elle ait jamais été lancée.
Car l'économie libyenne incarnait l'autocratie, l'oligarchie et les nomenklatura de toutes sortes, la part du lion des richesses nationales ayant été réservée au «guide» et ses enfants. On ne peut toutefois s'empêcher de s'interroger sur l'avenir de la Libye libérée. On ne peut sous-estimer le poids de forces excentrées jusque-là mais qui étaient aux aguets, attentifs au dépérissement à la fois de l'Etat, des fragiles et dérisoires institutions d'un régime ploutocrate et, à la limite, bouffon, et qui comptaient les jours.
Le monde arabe, les peuples du Golfe jusqu'à l'Atlantique sont concernés plus que tous les autres par la chute d'un régime et son remplacement par un autre. Mouâmar Kadhafi, dans sa splendeur révolutionnaire et ses frasques, un brin provocateur, avait défié les régimes arabes. L'insulte et la vulgarité sur les lèvres, il n'en n'épargnait aucun d'entre eux, n'avait de respect pour aucun de ses pairs, il cultivait un mépris souverain et une arrogance hors-limite envers les pauvres. La schizophrénie atteignait chez lui au morbide, elle entachait ses mœurs et son régime…De son héritage, l'histoire gardera une grande part de tragédie et de comédie, un «roi ubuesque»