Un câble de WikiLeaks soutient que l’Algérie fait de moins en moins confiance au Polisario car «l’armée algérienne aurait plusieurs fois intercepté des éléments du Polisario en compagnie d’éléments d’Aqmi se livrant à de multiples trafics».
Selon plusieurs câbles, l’Algérie et plus particulièrement son président, «dépassés par les événements, cherchent bien à se débarrasser d’un problème qui est aujourd’hui sur le territoire algérien». A en croire un autre document de WikiLeaks, le président Bouteflika tient à la fermeture des frontières avec le Maroc jusqu’à l’indépendance du Sahara occidental. Néanmoins, il a assuré à des responsables américains, en juin 2006, que l’Algérie ne fera pas la guerre au Maroc.
Sur un ton plus ferme, il a dit à Frances Fragos Townsend : «Je ne serrerai pas la main du roi.» En somme, rien de nouveau par rapport à la position officielle connue. Dans une autre occasion, le chef de l’Etat aurait déclaré que «les Français, du fait du poids de leur histoire coloniale au Maghreb, sont incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit […]. D’ailleurs, la France n’a jamais vraiment accepté l’indépendance algérienne». Selon le câble, «elle tente de régler ses comptes avec l’Algérie en appuyant le Maroc». Les câbles de WikiLeaks donnent également l’appréciation du président sur le roi du Maroc. Selon ces informations, le chef de l’Etat aurait déclaré au chef du commandement américain pour l’Afrique que le roi Mohammed VI «n’est pas ouvert et manque d’expérience». Côté marocain, la suspicion n’est pas moindre. Selon les câbles,
les Marocains considèrent que la clé du dossier du Sahara occidental se trouve non pas à Tindouf, mais à Alger : «Le pouvoir est toujours entre les mains de généraux dogmatiques, incapables de bouger et pétrifiés à l’idée du plan d’autonomie présenté par Rabat.» Et la Tunisie dans ce conflit algéro-marocain ? Les câbles de WikiLeaks affirment que le président Ben Ali accuse l’Algérie de bloquer le Maghreb et aurait déclaré : «Les Algériens doivent accepter le fait qu’il n’y aura pas un Etat indépendant au Sahara occidental.»