Le collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA) et SOS Disparus ont décidé de saisir l’opportunité de la commémoration de la journée internationale des personnes disparues, coïncidant avec le 30 août de chaque année, pour adresser une lettre à l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Les deux associations demandent notamment « une intervention urgente » du Groupe de travail onusien sur les disparitions forcées -basé à Genève- afin que « cessent toute pression des autorités algériennes pour obliger les familles de disparus à engager les démarches pour les indemnisations sans que la vérité sur le sort des disparus ne soit établie ».
Dans leur lettre, les deux associations précisent que depuis la mise en application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, il y a près de cinq ans, de nombreuses familles ont été approchées par les autorités pour les amener à déclarer décédés leurs proches disparus. Ce jugement de décès constitue, selon elle, la pièce maitresse et la condition pour entamer le processus d’indemnisation. Or, écrivent les associations dans leur lettre, le certificat en question « n’est précédé d’aucune enquête effective de la part des services compétents ». Il se « contente de mentionner qu’après des recherches infructueuses, la personne demeure disparue ». Le CFDA et Sos Disparus rappellent que « la solution prônée par le gouvernement algérien n’est autre qu’une habile manœuvre visant à faire déclarer les disparus décédés par jugement et clore ainsi le dossier des disparus ».